2007-12-29

état de guerre et affection armée

Cet empire américain et occidental se bute selon ses dires et volontés à un terrorisme islamiste : un terrorisme islamiste qui répond à ses attaques, agressions, impérialistes. Durant les dernières années de la guerre froide entre l'impérialisme américain et l'impérialisme de l'URSS, les USA ont armé les islamistes dans les pays arabes pour contrer l'ennemi bolchevique. Avec la fin de l'URSS bolchevique et de ses pays satellites, le terrorisme de l'Islam est combattu comme ennemi principal. C'est un ennemi que l'impérialisme yankee a plus que n'importe qui contribué à forger, même selon les affirmations d'ex-agents de la CIA (voir la série CIA/guerres secrètes d'Arte disponible sur dailymotion. com). Les États-Unis et les puissances qui les appuient ont rendu les populations mondiales et particulièrement dans ce cas arabes prisonniers/prisonnières de leurs conflits meurtriers. Leur légitimié libérale/démocratique n'est évidemment qu'un paravent de légitimation d'un capitalisme de tendance de plus en plus totalitaire qui ne saurait encourager la liberté et l'égalité des individuEs et des communautés du monde, qui est plutôt une entreprise de destruction massive de la vie en général y compris humaine. C'est la violence de la guerre impérialiste et néo-impérialiste aussi par les institutions mondiales (OMC, FMI, Banque mondiale, OTAN...) qui sévit partout. La riposte islamiste n'est qu'un autre impérialisme qui se constitue. Dans un camp comme dans l'autre, c'est l'anéantissement de l'existence, de sa souveraineté, de son partage, de son commun... qui règne. C'est l'état du monde de la domination, de l'exploitation, du meurtre, de l'écocide...qui se perpétue et se fait de plus en plus puissant. Nous ne pouvons que nous lier face à cela aux insurrections anti-capitalistes, aux guerres populaires, au camp de l'action directe... La paix ne saurait qu'instaurer les impéralismes mieux encore. Elle ne serait pas une paix, mais une guerre continuée par d'autres moyens. Sans attaquer l'ordre mondial de destruction, nous en resterons toujours à la perpétuation de notre servitude, de notre désespoir, de notre mort et de celle de la vie dans son ensemble à court, moyen et long termes. L'amour de l'univers et d'une humanité libre et solidaire nécessite donc des foyers de guerre. C'est malheureusement inéluctable. Cela exige une affection armée. Mais quels sont les fondements pratiques nécessaires de cette guerre populaire planétaire ?

Mon corps est comme un tambour de feu

Mon corps est comme un tambour de feu. La tension s'y vit constamment par la lutte, par l'amour. Il y a des musiques d'insurrection, de feu, d'attractions charnelles, d'affection vive... Cette musique se fait vie. Elle fait vivre.

La guerre ne fait que commencer

Il est en guerre contre l'Afghanistan, contre l'Irak, bientôt peut-être contre l'Iran... Il est à la base d'un des plus importants génocides de l'histoire : génocide commis contre les Indiens dont les conséquences se poursuivent encore aujourd'hui. Il fut aussi un État d'esclavage contre les Noirs particulièrement dont les effets continuent de se vivre. L'État américain est un état de terreur, d'impérialisme, de colonialisme, de capitalisme. C'est un État meurtrier, sanguinaire. Il exporte une civilisation qui se base sur la destruction générale de la vie autant naturelle qu'humaine à des fins d'accumulation de pouvoirs et de capitaux individualisés par la force, par la contrainte, par une violente propagande... Cet État est la première menace contre l'existence. Si nous voulons contrer cet État et espérer vivre souverainement, nous devons combattre par la guerre populaire. C'est cette guerre qui se vit par moments dans les insurrections anti-capitalistes dans les pays en guerre. C'est cette guerre qui se vit dans la déclaration récente d'indépendance des peuples indiens Lakota qui affirment qu'ils ne feront plus partie de l'Empire américain. Nous devons soutenir les insurrections populaires à travers la planète comme nous nous devons d'appuyer les Indiens dans leur processus d'émancipation pour contrer et potentiellement détruire le pouvoir néo-totalitaire d'un Empire qui sévit partout comme empire américain et plus généralement comme empire capitaliste, impérialiste, colonialiste ou néo-colonialiste, empire qui unit plusieurs États aux intérêts convergents comme ceux qui composent le G8 : le Japon, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France, l'Italie, le Canada, et la Russie. La guerre ne fait que commencer.

2007-12-24

à toi, aussi...

Cette nuit, j'ai habité ta démesure. Nous sommes d'infini comme une rencontre affirmée faite de deux démesures, de démesures plurielles. Nous sommes des orages. Nous sommes, tout comme Nietzsche, ''de la dynamite''. Que nous éclations en commun ou ailleurs, nos chairs se taillent ensemble. Nous nous embrasons, même à distance comme tu dirais sans doute toi-même. Sublime souveraine... Tu participes aussi de mon cheminement vers la souveraineté. Tu es un défi terrible tout en même temps qu'une beauté d'amour. Ma chair naît aussi de ta chair. Incandescence affirmée de créations communes, de moments d'intensité partagée, d'éternité retrouvée dans l'inspiration vitale...

je ne te quitte pas là-dessus, car tu es en moi, tu demeures

De l'histoire et de l'écriture

Je suis d'enfance et de résurrections. Je suis de morbidité et de maladie. Je suis de contraintes et de révolutions. L'histoire de la vie et de la mort me traverse de toute intensité. L'écriture qui surgit en est le témoignage ultime.

Terre souveraine

Terre de nos vies, de nos chairs, de nos langages, de nos créations, de nos musiques, de nos chants, de nos poèmes, de nos danses, de nos cris...

Terre de souveraineté...

Terre souveraine des astres, du soleil, de la lune, des vents, des orages, des pluies...

Terre d'elle-même...

Terre des arbres, des champs, des végétaux, des fleurs, des lacs, des montagnes, des mers, des forêts, des bêtes, de la vie...

Terre sauvage aux accumulations de capital et de pouvoir, aux États, aux lois, aux polices, aux idéologies...

Terre demeurant sauvage...

Terre de morts...

Terre de vie...

à toi

à toi

La déchirure de ma vie : cracher mon corps tout entier... Dans le vertige de la perte, je retrouve l'univers extasié. Je veux délirer avec toi jusqu'à ce que le brasier de la folie se généralise. Tu es une insurrection vive qui me brûle. Je suis incendié. Je veux bien servir de chair à ton inspiration et crever dans la tienne. Je ne me conserve que de moins en moins. La vie m'est donnée dans l'instant foudroyant. L'éclair me fait exister et me tue. Nous portons ensemble l'incandescence de l'orage. Nous faisons jaillir le sublime de l'abîme, naîtront des formes qui donneront vie. Nous enfantons ensemble.

''Nous autres méditatifs-sensibles, sommes en réalité ceux qui produisons sans cesse quelque chose qui n'existe pas encore : la totalité du monde, éternellement en croissance, des appréciations, des couleurs, des poids, des perspectives, des degrés, des affirmations et des négations''.

- Nietzsche

La lumière jaillit toujours des lunes de nos présences, de nos amours, de nos corps. Nous nous embrasons dans la neige malgré la pollution.

Invocations parfois réalisées...

Des forêts, des feux, des tambours, des corps nus dansant...

Célébrations sauvages...

Il nous faut faire jaillir la scène sauvage, sublime, cruelle, tragique...

Qu'importe à quel endroit, je veux bien y aller et la faire exister et toi ?

t'embrasse sauvagement,
te sens en moi,
du natif et de l'enfantement...

2007-12-22

brûlé de l'extase et de la mort

Je suis transi par la présence. Je suis détruit par l’absence. Je suis dépendant de l’intensité qui me traverse. Exister de fulgurances, car trop ressentir la morbidité du calme, de la paix... I want to be destroy by the ultimate fire on, of my sens.

2007-12-15

En attendant les insurrections triomphantes...

En attendant les insurrections triomphantes...

Je suis comme une poésie enragée, comme une forme de vie en révolte.

Je n'écris plus de vers. Je ne les sens plus.

Je suis dans l'exaltation de la liberté.

J'éclate.

Ça surgit de toute ma chair.

Je traîne par ailleurs le passé comme un boulet.

Quand éclatera-t-il ?

Il y aurait les aurores des insurrections. Je les vivrais comme des moments de ruptures qui porteraient l'éclatement dans des créations communes historiques.

En attendant, je vis, j'écris, je dis et parfois je gueule.

Ma vie se poursuit en attendant les jours de grèves si possibles sauvages.

La domination mine. Elle est toujours là pour me rappeler à l'ordre.

Le désoeuvrement du désordre saurait y faire surgir les événements, les situations passionnelles.

L'existence contrainte tue l'ivresse de vivre.

Mais, nous savons encore nous faire sauvages.

Nos corps rêvent d'épouser la souveraineté guerrière des révolutions permanentes.

Les fêtes qui surgissent spontanées nous annoncent ce que pourraient être les ruptures continues, les brèches qui ne seraient plus colmatées.

Elles nous révèlent ce que seraient les mouvements d'extase historique qui se vivraient contre les déterminations poursuivies, reproduites.

Les frontières du monde se doivent d'éclater pour que la vie s'écrive dans le concret belliqueux des désirs sociaux accomplis.

Pas de victoires certaines, que des espérances renouvelantes qui parfois surviennent !

Nos aspirations créatives sont infinies.

L'Eros sait se faire incendiaire.

2007-11-10

Deux exemples français pour le mouvement d'ici

Au-delà des conflits de structures et de candidatEs, il y a la nécessité des grèves. Des grèves qui ne se résorbent pas dans un corporatisme étudiant, mais qui embrasent la société, la domination générale... Cette domination rendue encore plus évidente dans la droitisation du monde. Dans le cas français, il y a cette société qui met les Sarkozy au pouvoir. Ici, c'est le même monde qui produit les Charest, Dumont... avec un PQ qui essaiera de se présenter comme une alternative : une alternative ''Déficit zéro'' qui poursuit la destruction sociale. C'est le monde de la guerre contre nous qui s'exprime encore plus radicalement en Irak, en Afghanistan et dans bien d'autres espaces, mais qui sévit néanmoins partout. À quand la grève générale sociale ?


APPEL DE RENNES

C’est bien une guerre dont il s’agit de révéler par la lutte, les fronts, les blessures et le sens. Les élections démocratiques de 2007 marquent le retour d’une politique offensive, assumée comme telle. Le président est en guerre comme tous les chefs de LA mafia mondiale. Le monde des sarkozistes, ses bataillons de jeunes filles techtonik et ses gangs de citoyens bio nous montrent la profondeur du désastre.

La LRU fait partie de ces lois qui sous tendent des lois qui sont au dessus de tout : Progrès, Contrôle, Loi du marché, Guerre globale de la démocratie pacifiée, Anéantissement de toute forme de partage et de solidarité. Ni les gauchistes, ni les plus subtils réformistes ne nous feront avaler la pilule de l’adéquation avec cette société. "S’intégrer" aujourd’hui, c’est se modifier à l’image des OGM. Nous détestons ce monde et ses cancers. Ses robots qui ne demandent qu’à travailler. Ses sarko-cyniques de gauche -des assos et des Facs - qui inculquent la misère de la pensée servie sous vide.

Lutter, c’est soutenir les rapports de forces. C’est ce qui nous donne le courage nécessaire de nous organiser à la hauteur de la guerre. Bloquer, ce n’est pas seulement arrêter les cours, mais LE cours insupportable de ce monde. C’est suspendre la philosophie- libérale qui consiste à dire que MA liberté est d’avoir le droit d’aller en cours tous les jours. Nous sommes de ceux qui se sont sentis beaucoup plus vivant pendant les deux mois de lutte contre le CPE, que pendant nos 7 années de collège-lycée. C’est aussi de là que nous partons.

Toutes les facs ressemblent maintenant à des halls de gare, où chaque étudiant en exil change de visage comme de filière. La carte étudiante est un permis de séjour dans un pays étranger, le rapport au savoir est consommé pour réussir SA vie. Dans ces halls de gare froids, chaque militant électroniqué s’exige de gérer le premier bouleversement venu. A tout souci de majorité ou de légitimité, sur la question du blocage et de l’occupation, peut se poser simplement la question de la force. Sommes nous assez forts pour vaincre sans fin ce qui nous affaiblit ? Comment rejoindre et partager nos foyers de Résistance ?

Aux grévistes de partout, nous appelons au blocage généralisé de l’économie. Nous étudiants, précaire, sans-papiers, vendeurs de shit et travailleurs, pouvons par de simple gestes, habités d’une manière suffisamment déterminée, détraquer la désolation quotidienne. Quand les marins-pécheurs retournent les voitures de flics et s’emparent des dépôts de pétrole, quand les cheminots paralysent « la France qui se lève tôt », quand les électriciens coupent les lignes, quand les avocats affrontent les CRS, c’est que la situation exige que nous en soyons.

Pour en finir avec la solitude carcérale nous affirmons le partage entre ceux qui n’ont plus rien à faire avec ce monde, que de l’anéantir ! Bloquons tout ! Rencontrons nous ! Organisons l’auto-défense ! Que nous rejoignent, tous ceux, qui depuis là où ils sont, savent que la Résistance est plus forte que tous les mots d’ordre ! Nous sommes un des foyers de la Résistance. Et votre pauvre démocratie n’y pourra rien. Nous avons toute la vie pour ne pas mériter ce sort, nous aurons toute la mort pour nous reposer des porcs.

Comité d’occupation de Rennes 2

Appel de Rouen

Aujourd'hui jeudi 25 octobre 2007 à Rouen une Assemblé Générale a déclaré la grève, l'occupation et le blocage de l'Université. Nous sommes la génération qui s'est battu dans la rue ces dernières années, ces derniers mois. Depuis plusieurs jours, nous avons observé la mobilisation des autres villes. Il nous a semblé que chacun, là où il était, attendait un signal, une étincelle, pour que tout commence. Nous n'avons plus de raison d'attendre.


Des cheminots nous retenons la force de paralysie, la capacité à dérègler les gestes tellement huilés du quotidien. Du CPE nous gardons la force d'initiative et la possibilité de vaincre dans l'affrontement. Si ce mouvement nait du prétexte de la loi sur l'autonomie des universités, il s'inscrit plus généralement dans une offensive à l'encontre du pouvoir en place. La France d'après, nous y sommes et rien ne nous la fera aimer. Ce à quoi nous sommes confrontés n'est pas un simple durcissement des institutions mais la constitution d'une force politique prête à tout pour éliminer ceux qui ne filent pas droit, ceux qui ne partagent pas leur désir d'un monde parfaitement policé où les cadres aux dents colgate roulent en velib' au milieu des rafles de sans papiers. Il n'y aura pas de trève. C'est une vérité de l'époque que nous devons assumer.

Les cheminots, la loi sur l'ADN, les profs, les fonctionnaires, tous ces fronts qui s'ouvrent appellent le meilleur de notre intelligence, une pensée stratégique maximale. Nous faisons le pari que ce moment est opportun pour nous retrouver, pour retourner dans la rue, pour prendre le pavé et nous jeter dans la lutte. Notre mouvement sait qu'il n'est pas isolable, qu'il rentre en résonnance avec tous ceux qui ont pris la décision de lutter là où ils sont, à leur manière et de toute leur détermination. Nous savons que le préalable à tout mouvement est une suspension du cours normal des choses. D'où la grève. Nous avons besoin de temps et de lieux pour nous retrouver, nous organiser et penser ensemble. D'où l'occupation. Nous pensons que ce monde se tient par la circulation ininterrompue d'argent, de travail, et d'information et que pour l'entamer il nous faut enrayer cette machine. D'où le blocage.

Nous appelons ceux qui nous entendent à nous rejoindre, à s'organiser là où ils sont. Le travail est à déserter, les lieux sont à occuper, les flux sont à bloquer.

Comité d'occupation de l'Université de Rouen

2007-11-08

Et en moi-même...

Je veux saisir encore la beauté en mon corps. Je veux aimer de nouveau de toute ma chair. Je me lasse de ne sentir que la dure solitude des hivers sans présence. Je m'éloigne de la vie. La mort vient et je la contemple dans l'implacable brutalité du vide qui me transperce sans cesse la peau. Je saigne dans mon existence. C'est l'hémorragie morbide de mes sens.

Parce que je ne suis pas une abstraction, j’habite la matérialité concrète de l’existence. Je suis transi par ma chair dans l’existence. Pour me sentir être et être en relation, je vis dans les tréfonds de ma sensibilité. J’essaie de m’y abandonner. J’aime de tout mon corps et mon esprit en est la partie conceptuelle, rationnelle. Je vis ainsi. Je saisis de cette façon. Je pense avec mon sang, les battements de mon cœur, les mouvements de mes os et de ma peau...

Dans l’éloignement, je suis forcé à la distance. Je me détruis par l’impossible.

2007-10-24

Et la guerre ?

À partir du moment de la compréhension de cet état de guerre, la question du comment de la guerre se pose. La domination est toujours la reproduction d'un pouvoir hiérarchique centralisé qui fait exister un pouvoir monopolisé d'une personne ou d'un groupe de personnes sur une autre ou sur des autres. Tout projet d'émancipation centralisé est donc toujours aussi un pouvoir de dominer. Les perspectives d'États, de partis, d'avant-gardes... reproduisent ce rapport qui nous mine. Alors il ne peut exister de libération générale dans cette voie. La dispersion des actions qui attaquent la domination reproduit l'atomisation sociale qui nous isole et nous paralyse. Dans ce sens, nous pouvons penser que l'autonomie peut conduire vers une forme d'atomisation même politique. Comment pouvons-nous nous lier alors comme mouvement révolutionnaire ? Ce questionnement demeure essentiel et non achevé.

Comment exister politiquement dans nos communautés ? Comment relier nos révoltes ? Comment s'affirmer comme révolutionnaires ? Qu'est-ce que nous faisons ?

2007-10-19

À ceux et celles qui hésitent encore à se mettre en guerre, en grève…

Plus visible, la guerre dévaste l’Irak, l’Afghanistan, la Colombie… et bien d’autres territoires et populations. Mais cette guerre est continue à travers l’histoire mondiale : guerre contre les travailleurs et les travailleuses, guerre contre les pauvres, guerre contre les indigènes, guerre contre les femmes, guerre contre les excluEs, guerre contre la vie… Par les armes, par la concentration des richesses, par la misère, par la drogue, par la prostitution, par la dévastation psychologique, par l’anomisation, par la disconvenance des existences, par la destruction des espaces de vie naturelle… dans un monde qui nous enferme, nous brutalise, nous tue, le capitalisme et la domination générale nous minent constamment. Le sacrifice de la majorité de l’humanité et de la vie en général est soutenu. Il n’y a pas de démocratie ou enfin la démocratie n’est que le voile de légitimité d’un monde de brutalité. On nous laisse pas d’autres choix que d’assumer cette guerre que ce soit aux niveaux physique, existentiel, social et/ou psychologique.

Ce monde se poursuit à tous les jours et se poursuivra tant que nous bloquerons pas les circuits de reproduction du capitalisme et de la domination en général, que nous n’attaquerons pas l’appropriation privée et concentrée des territoires, des ressources accordées par la nature, du travail humain… que nous laisserons le monde être accaparé par une minorité de propriétaires, de dirigeantEs et de gestionnaires qui assurent la perpétuation de leurs profits et de leur pouvoir en développant pour leurs propres finalités les marchés, les technologies, les industries, les mines… en détruisant les conditions de possibilité de la liberté, du partage, de l’existence sauvage…

Refuser la guerre populaire, l’occupation, la grève, s’enfermer dans son individualisation… mènent à la reproduction sans frein et sans contrainte de cet univers de destruction massive.

Les possibilités de la vie sont limitées. Si nous n’arrêtons pas dès aujourd’hui ce qui la dévaste, nous n’échapperons pas à la catastrophe. Déjà, hier, aujourd’hui… la tragédie, les assassinats, les agressions, la destruction… forment la réalité de tous les instants de cette vie dominée, administrée. Pas étonnant, dans ce cadre, que pour plusieurs ‘’la vie est un pendule qui oscille entre la souffrance et l’ennui’’. Il pourrait tout de même en être autrement par la confrontation, par le combat, par l’insoumission… Évidemment, cette trajectoire est remplie d’embûches, de dureté, de troubles, de disconvenance… mais nous n’avons pas d’autres choix. Nous y sombrons souvent dans le désespoir, nous nous y faisons réprimer, malmener, tuer, nous y avons peur, faim… Mais plus nous serons à lutter plus les espaces de vie, de solidarité, de liberté… auront de chance de s’étendre. Moins la domination pourra engendrer de meurtres, de suicides, de famines, de sécheresses, d’écocides…

2007-08-24

Le mouvement du communisme

Je suis de renaissance. Je vis exalté dans les moments de rupture. Dans la grève de nos vies, je retrouve mon être dans l’intensité qui me transit. Je veux rompre avec ce qui me domine. Plus de labeur imposé, plus d’apprentissage qui me domestique, qui fait de moi un animal civilisé, plus d’État qui m’impose, plus de patrons qui m’exploitent, plus de polices qui me contrôlent... Je veux faire corps avec l’exaltation de la vie en moi et en communauté. Je me veux de la sauvagerie et qu’elle nous traverse toutes/tous. Je veux pleinement vivre mes réflexions, mes désirs, mes passions, mes sensations, ma chair. Je veux le vivre avec les autres qui me complètent, étendre nos possibilités ensemble, exister de nos expérimentations collectives, se laisser happer par les mouvements qui nous insurgent. Combattre et se prolonger en mouvement révolutionnaire communiste…

2007-08-13

L'effet de l'Eros

L'effet de l'Eros tel que pensé par G. Katsiaficas remet en scène l'érotisme social, l'érotisme des soulèvements, l'amour insurgé. Cette idée qui est un concept matérialisé, une réalité matérielle traduite conceptuellement, aide à penser l'intensité vécue des moments de rupture sociale. C'est pourquoi le vidéo Eros Effect: People Power and People's Uprisings se retrouve sur ce blog. Vous pouvez aussi lire et entendre Katsiaficas à eroseffect.com

Eros Effect: People Power and People's Uprisings

2007-07-17

Au-delà du PSP et de Montebello : il nous faut rompre avec le capitalisme



Au-delà des pourparlers des exploiteurs sur le PSP, sorte de projet soumission-profits, et des appels à se mobiliser à Montebello avec l'assurance d'une sécurité répressive accrue, il m'apparaissait important de réaffirmer la nécessaire rupture active avec le capitalisme et d'appeler à notre réflexion commune d'exploitéEs pour la destruction de ce système d'exploitation

Parce que sous les figures de Bush, Harper et Calderon, c’est un système continental qui se vit, qui se poursuit à tous les jours, qui nous exploite, qui nous réprime, qui dévaste la vie en général. Ce système continental est un point central du système capitaliste mondial. Ce monde structuré globalement est oligarchique, dominé par les intérêts privés de quelques capitalistes, peu nombreux, qui gouvernent nos vies à chaque instant. Du travail comme exploitation à la consommation, leurs profits se maximisent. Leur croissance est exponentielle. Leur pouvoir l’est tout autant. Même les manifestations anticapitalistes dans le cadre de leurs événements sont encerclées, régulées, par les États, leurs armées et leurs polices, qui règlent la cadence de notre répression, qui surveillent, conservent et reproduisent leur sécurité et leur prospérité (d’où entre autres le PSP, Partenariat nord-américain pour la sécurité et la prospérité, voir entre autres http://www.psp-spp.com/

pour une information critique concernant ce projet d’intensification de la répression et de l’exploitation). Continuer à nous présenter là où ils nous attendent, c’est perdre à tout coup malgré les minces gains sous forme de mesures sociales qu’ils accordent sous la pression exercée par nos luttes.

La vitesse imposée à nos vies par le capitalisme, par l’urgence de travailler, par nos besoins dépendants, nous conduit assurément vers notre asservissement. Avant qu’ils aient tout détruit, il nous faudra rompre. Mais comment pouvons-nous envisager collectivement et globalement cette rupture ? Comment réimposer notre présence, notre pouvoir, nos solidarités ? Comment affirmer nos vies contre leur domination ? Comment en finir avec le capitalisme ?



2007-07-07

De la volonté de puissance, de la volupté de l'Eros, de l'histoire...

Parce que nous avons confronté la domination, l'exploitation, le viol... la contrainte, nous sommes imprégnéEs d'un désir puissant de souveraineté, d'exister, de rompre avec les déterminations qui nous minent.

Nous pourrions en mourir, en continuer les intimes souffrances ou nous faire violence destructrice et autodestructrice (ou bien, ou bien)... , mais parce que nous nous rebellons contre l'autorité qui dévaste, nous affrontons, nous rompons, nous nous affirmons. Nous confrontons les contrôles. Nous vivons d'insoumission.

Nous sommes transiEs et dépasséEs par l'intime de la volonté de puissance, par le vouloir-vivre, par le désir/plaisir sauvage d'exister, par l'exaltation de la vie. Nous faisons corps avec la vitalité de l'univers qui nous traverse. La dionysie nous habite.

Poésie de la survivance, poésie vivante de la sur-vivance, du plein de vie qui s'exprime, qui s'affirme

Extase de l'existence

Tréfonds charnel, corporel, de l'intensité extériorisée, incarnée, matérialisée

Affirmation toujours ultime de la vie

Danse des étoiles scintillantes, des aurores...

L'univers nous transit : nous faisons corps avec ses pulsations les plus profondes

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Nous sommes comme les enfants rebelles de Nietzsche
Nous luttons et nous affirmons même contre lui.
Nous voulons la volonté de puissance commune.
Nous souhaitons nous libérer même de nos egos.

Il s'affirmait comme un ego aristocratique.
Nous voulons et affirmons le communisme de l'exaltation, de l'intensité, de la souveraine et collective/universelle volonté, de la création.

Volupté érotique, volupté de l'Eros général, volonté d'un amour sans contraintes

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Des univers, des imaginaires, des désirs, des plaisirs, des formes de vie libérantes... s'expriment en positif, en création qui se veut dépassement. C'est la partie affirmative de la dialectique historique. Cette partie de la vie tente d'aller au-delà des contraintes, des déterminations, de la domination multiforme, de les abolir.

Cette vie nous inspire la volonté d'abolir ce qui nous mine.

Dialectique/histoire : histoire de ruptures, histoire de création


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La dialectique n'est pas ici pensée et vécue comme téléologie forcenée et assurée des fins qui seraient dictées à l'avance, mais comme mouvement de l'histoire qui se fait et qui se fera possiblement éternellement peu importe les formes de vie ou de non-vie qui y subsisteront.

2007-07-01

Refonder l'histoire humaine ?

L’histoire humaine s’est vidée de ce qui la transcende. Nous sommes en manque de cet idéal et de cet amour qui nous portent, qui nous font vivre, qui se créent, qui créent. Nous ne retrouvons que des sens parcellaires qui souvent nous isolent. Dans le monde s’est répandue la froide terreur du capitalisme marchand, financier… Les valeurs d’individualisme, de l’homme qui se fait seul, de la sécurité administrative, de la contrainte opérationnelle, pragmatique, ''efficace''… ont remplacé tout ce qui faisait les univers de transcendance de ceux/celles qui nous ont précédé. Nous sommes plus libres et en même temps nous sommes contraintEs à la liberté qui souvent s’épuise en solitude, en égocentrisme, à une liberté qui n’est trop souvent qu’un solipsisme qui nous enferme.

Les egos se font violence.

Comment aujourd’hui refonder des univers de vie et de sens qui nous unissent, mais sans s'encager dans les institutions de la domination (l’entreprise, l’État, l’Église…) ?

Cette démarche de création est aussi mienne.

2007-06-24

Philosophie et vie libertaire

(Je reprends ici un texte que j'ai écrit il y a un certain nombre d'années qui me semble encore aujourd'hui exprimer les fondements de la pensée qui s'est développée à travers ma vie, mon corps...)

Territoires solaires, les êtres humains sont toujours à la fois seuls et en commun dans leurs énergies passionnelles. Espaces de solitude et de communauté. Solitudes en partage. Politique des êtres. Libertés affectives. Engagements éthiques et d'existence. Histoires de vies et de construction. Lieux et instants émotifs et créatifs.

Nous devons réinventer un monde d'individus égaux (de fait et non seulement en droit) qui veulent vivre toute l'étendue sublime de leurs souverainetés individuelles et sociales, ensemble.

Avant toute chose, l'existence doit être célébrée et glorifiée. Cela implique que nous refusions toutes les entraves qui se posent à la richesse des vies intenses. Cela suppose que nous luttions contre toutes les formes de domination qui rendent impossibles nos solidarités, nos égalités et nos libertés. Pour réaliser cet idéal de souveraineté pleine et entière des individus et de leurs communautés, nous avons à vivre une révolution permanente contre tous les types de hiérarchies et de soumission.

De la philosophie comme effort d'humanité

La philosophie tient comme activité de nomination du monde, de la vie, de l'expérience, de l'existence, etc. Elle est réflexion, expérience et concepts. Elle est le contenu de pensée de la vie humaine. Elle est à la fois herméneutique et éthique, clarification conceptuelle et politique, sagesse idéelle du monde et existence. En ce sens, la source vive de la philosophie est toute expression de la pensée humaine : art et science, vécu quotidien et expériences spirituelles, histoire des cultures et des vivants... Aucune philosophie en soi n'est vraie. Toutes les philosophies sont relatives et offertes à la critique. Mais elles sont vitales et elles demeurent, même dans leur disparition ou leur discrédit, des témoignages de sublimes efforts d'humanité. Et, contrairement à ce que pensait Nietzsche (du moins à ce que dit l'interprétation canonique de ses exégètes patentés), il m'apparaît que la seule forme de surhumanité qu'il puisse exister n'est qu'une humanité de plus en plus libre, solidaire, énergique, affirmative et créative.

Même des individus anéantis

Se défaire en détruisant tout ce qui tend à vouloir se faire permanence structurante, structure permanente. Brûler même ce qui en nous veut se faire norme. Transgresser, mais absolument. Dans l'amour festif, le vivre anti-identitaire comme affirmation brute, sans concession et sans nom des forces largement indescriptibles de l'existence ivre, extatique, sauvage, délirante et commune. Jouir des espaces vides qui se remplissent de nos créativités, de nos imaginations vivantes, qui périssent toujours de l'effacement, de l'impermanence. Êtres toujours néantisés dans la chaleur cosmique des puissances souveraines des désirs exaltés, corps-sexes anéantis par leur volcanique ardeur périssante. Communisation libertaire indéfinie, incendiaire, périssable, mortelle...

Une philosophie solaire

Ma philosophie est solaire. Elle veut la conciliation pour tout instant de vie des énergies et des forces internes à l'existence avec le vécu le plus quotidien. Quotidien exalté : exaltation orgiaque des puissances vitales. Affirmation des esprits, des corps et des chairs réaffirmés dans leur pleine et vive solidarité ainsi que célébration de leur intersubjectivité sociale globale dans un monde libre, non-administré, non-géré et non-dominé. Pour une déstructuration permanente désintégratrice de tout cancer gestionnaire. Des structures d'existence mais qui se désintègrent toujours pour ne laisser se jouer que la souveraineté festive des subjectivités vitales-créatives, des imaginaires vivants. Pour des situations de vie toujours exceptionnelles !

L'acte de philosopher, ou de penser dans un sens plus large (quoique dans mon esprit penser et philosopher forment une même activité), se doit d'être un acte de vie libre. Il doit être développé dans l'esprit critique et révolutionnaire des individus qui se battent pour leur pleine indépendance individuelle et collective. Il doit permettre de penser les exquises possibilités de nos existences et d'appréhender ce qui est à combattre pour les réaliser. Il doit replacer en son centre la volonté de tous de vivre pleinement dans la communauté amoureuse avec les autres. Il doit permettre de voir la beauté commune (les formes belles de la vie), de la réaliser et de l'étendre. Pour l'ivresse globale et continuelle de vivre des individus et de leurs communautés ! Pour la révolution permanente !

Alors, encore une fois, comment penser la philosophie de l'existence de cette multitude d'êtres souverains ? Comme l'écriture permanente des vies exquises et l'appréhension de ce qui les empêche ! Comme la nécessité des luttes révolutionnaires pour étendre nos souverainetés, nos égalités, nos extases et nos éblouissements ! Comme l'imagination libertaire des formes solidaires, indépendantes et sublimes de la vie !

Plaidoyer pour la vie vive et sauvage

Il m'apparaît que l'attente soutenue d'un programme, d'un "que faire ?", et l'attachement à une identité centralisée en soi-même qui s'appelle l'individu ne sont que des fuites en avant face à l'angoisse d'une liberté à la fois pleine et vide ( qui a un certain contenu mais qui est choisi à tout instant de façon impermanente), qu'une dénégation de la souveraineté de la vie. Pour qu'une révolution opère de façon permanente et radicale à chaque fois, il me semble qu'elle doit se fonder sur une vie libre, toujours libre. Une vie qui ne s'attache à aucun principe et à aucune identité. Une vie qui se donne les conditions de son renouvellement permanent, d'une vie qui ne se résorbe pas dans un programme ou dans une programmation (pour quelque chose, pour quelqu'un...), dans une structure ou dans une structuration (la possibilité même d'une fabrication de structures). C'est pourquoi il m'apparaît que la vie doit se défaire de toute structure, autre qu'elle-même dans toute sa brutalité innommée, innommable comme espace frayé par des forces infinies de vie et surtout toujours insoumise. Que la vie doit se défaire de tout ce qui veut la restreindre et la cloître pour un instant ou pour toujours dans un ordre quelconque fusse-t-il celui de l'autogestion généralisée. Orgiaque, festive, commune, libre, spontanée, que la vie fuse et fuse, sans arrêter, dans une éternelle explosion de joies nimbées de souffrances ! Vivons de toutes nos intensités "déchaînées" ! Soyons simplement de cette vie qui s'éclate dans tous les pores de notre peau, dans le monde et ailleurs ! Vivons nos désirs, imposons leurs mondes, existons ensemble dans la commune célébration de tout ce que nous choisissons, de tout ce qui est beau et bon !

Le futur planifié est une programmation. Alors qu'il faudrait, pour re-poser de façon permanente la question des êtres des désirs renouvelés et multipliés, bouleverser les événements en les contaminant par la curiosité, par la provocation, par la création de situations particulières. Contaminer les êtres dans leurs vies et leurs pensées par le dialogue de la présence, du désir et de la critique.

Art et vie ne font donc plus qu'un. Et l'univers entier vient s'y jouer comme le résultat d'un parti pris d'être. Le monde y est risqué comme choisi à tout instant. Il est fait dans nos pleines libertés.

La mort du couple

Le couple est mort. Nous sommes des individus amoureux intensifs et permanents. Nous vivons de nos présences communes. Nous les savourons souverainement. Nous sommes ensemble dans nos désirs et nous les aimons. Nous nous aimons. Libres dans nos êtres globaux et heureux !

Contribution au questionnement sur la révolution comme lutte des classes

Comment être révolutionnaire au-delà d'une agitation au nom d'idées construites par la pensée des intellectuels révolutionnaires ? À mon avis, cette question en est une de base pour poser de façon radicale et révolutionnaire la question d'une classe ou d'un groupe révolutionnaires. Les révolutions historiques ont été faites selon les idées de qui ? Des Lumières, de Marx et de ses descendants critiques ou non, de penseurs anarchistes comme Bakounine, Proudhon, Malatesta (qui avait un statu de penseur anar au-delà de sa condition de travail), etc. C'est dire que les révolutions ont été conduites au niveau idéologique par des individus particularisés dans leur classe ou non. Les autres qui y ont adhéré ont-ils imposé leurs désirs profonds et leurs idées personnelles ? Ont-ils pu agir de façon autonome ? Il me semble que non ou enfin très peu. Il y a eu des révolutions au nom de la bourgeoisie, au nom du peuple, au nom du prolétariat... Mais des révolutions de la bourgeoisie, du peuple et du prolétariat conçus comme classes collectivisées et collectives ou non, pas vraiment. En fait, elles ont existé mais ordonnées par des critères idéologiques et/ou critiques pensés par des particuliers. Il n'y avait pas là d'autonomie particulière des collectivités. On parle plus de révolutions marxistes, léninistes, maoïstes, etc. Des penseurs ont pensé, des leaders formels ou informels ont conduit, des peuples ou des communautés ont fait. Voilà une recomposition d'une triade penseurs/gestionnaires/exécutants. Cette triade n'a jamais vraiment sautée. Et ceux qui encore pensent comme intellectuels à la révolution d'un groupe dont ils se particularisent ou sont particularisé la refont aussi. Alors, l'autonomie révolutionnaire meurt avant de naître. Alors, pour nous, l'anarchie se structure et se cadrille avant de vivre, de naître. Nous concevons les idées, les organisations et autres dans lesquelles notre orgueil espère que les autres se reconnaîtront, à lesquelles, nous espérons, ils adhéreront. Où est la liberté et la créativité de chacune et de chacun là-dedans ? Où pouvons-nous espérer cette révolution vive et commune qui se jouerait à tout instant dans la souveraineté égalitaire de toutes et de tous ? Je pense personnellement qu'en revenir à nos désirs individuels et à leur réflexion dans la communauté révolutionnaire-désirante en serait une base. Cesser de penser pour "les autres", pour "notre classe", pour "le prolétariat" ou tout autre groupe que nous voulons définir en serait une autre. Ne pas impliquer d'avance une légitimité qui nous viendrait d'intérêts dits communs avant d'être réfléchis justement communément (de façon large et non seulement dans des rencontres d'individus particuliers et particularisés) en serait une aussi. Mais qui d'entre nous, nous implique la personne qui parle, est assez humble pour commencer ? Qu'en pensons-nous au-delà de nos affirmations vives et personnelles ? Beaucoup diront qu'ils y sont déjà, mais réfléchissez encore et surtout dialoguons !

Alors, encore une fois, comment penser la philosophie de l'existence de cette multitude d'êtres souverains ? Comme l'écriture permanente des vies exquises et l'appréhension de ce qui les empêche ! Comme la nécessité des luttes révolutionnaires pour étendre nos souverainetés, nos égalités, nos extases et nos éblouissements ! Comme l'imagination libertaire des formes solidaires, indépendantes et sublimes de la vie !


2007-06-05

L'extase d'existence et la contrainte


L'insurrection est vive en moi et le monde est contrainte. Je n'arrive pas à concilier l'extase d'existence qui me fait avec les déterminations étroites d'une vie dominée. Je me brise d'ardeur non accomplie.

Try to set the life on fire ou de l'extase

Je ne peux vivre dans la contrainte imposée. Elle est assassin. S'insurger ne veut pas simplement dire se battre, s'organiser, vivre dans la rupture sociale productive, ça veut aussi dire aimer, se laisser incendier par nos désirs, par nos plaisirs, se libérer à chaque instant de ce qui nous domine, se livrer à l'ivresse de vivre, à l'extase qui nous traverse, à la nature vivace en nous et en dehors de nous.

De la dialectique révolutionnaire

Si l'analyse des situations historiques apparaît absolument essentielle ainsi que la théorisation critique des mouvements sociaux de contestation, c'est aussi pour y dégager les pratiques en ruptures et délaisser celles qui s'intègrent dans le spectacle militant qui ne sort pas des cadres établis par la reproduction du capitalisme à l'envergure planétaire.

Il existe une théorie critique essentiellement négative qui parfois se fait critique pertinente mais ne débouche presque jamais sur le versant affirmatif/révolutionnaire de la dialectique. La dialectique révolutionnaire est toujours le négatif du refus de la domination, de l'exploitation, des contraintes qui nous minent, mais aussi l'affirmatif des pratiques de réappropriation du pouvoir populaire, de la création sociale-historique, de la communisation...

Toute praxis révolutionnaire y puise son imaginaire vivant, son renouvellement, sa dynamique constructive...

2007-06-04

Insurgeons-nous sauvagement !

La gauche, syndicale en particulier, a le même horizon que la droite capitaliste. Les patrons et les gouvernements exploitent et la gauche ainsi que les syndicats essaient de gérer les conditions de l'exploitation. C'est toujours le même mouvement vers l'exploitation généralisée. À peu près rien ne sort de cette condition. Même le syndicalisme de combat (au Québec : ASSÉ, RSTT...) s'inscrit dans cette perspective qu'elle ne fait souvent que reproduire malgré ces pratiques d'action plus directe. Dans ce cadre, pas étonnant que la droite plus efficace, pragmatique et surtout plus puissante, ne cesse de triompher. Il serait temps de reprendre une réflexion fondamentale sur les conditions des actions de ruptures avec l'économie globale spectaculaire-marchande, financière... À certains endroits du monde, il existe encore des grèves générales d'envergure insurrectionnelle, des occupations, des blocages, des réappropriations de terres, d'usines, d'entreprises, de bâtiments, de moyens de vivre et de produire... Il me semble que cette perspective demeure une des seules significatives dans la guerre populaire contre le capitalisme et la domination en général.

Ici au Canada, à peu près seuls les Mohawks et autres insurgéEs natives semblent pratiquer ces actions de façon récurente. Ils font vivre ce qu'est une réelle guerre du peuple dans ce territoire colonisé en anglais comme en français.

Insurgeons-nous sauvagement !

2007-06-02

De la vie

(Texte écrit pour une amie il y a déjà un certain temps que je reprends ici)

je t’écris mes réflexions des dernières jours et des dernières heures qui furent des moments personnels de chute profonde dans l’abîme du désespoir et dans la renaissance de la puissance d’être et de faire. Je sens ces moments de vie de manière récurrente, mais ça progresse tout de même en continuité vers la sérénité de la création historique. En ce moment, je suis dans une joie sereine accompli comme être historique. Je sors du visionnement du film de Debord dont le titre français est Nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes dévorés par le feu.

Mon existence fut marquée par la marque profonde et indélébile des déterminations capitalistes, patriarcales… qui fit dans la destruction le monde de mon enfance, de mon adolescence et qui continue aujourd’hui, mais j’acquiers de plus en plus la puissance d’y faire face, de les combattre et de créer. C’est d’abord par la passion d’être et par la force vive de l’existence que j’ai su affronter la détresse infinie, la solitude qui peut paraître insurmontable, les idéations suicidaires, l’envie si puissante d’en finir…

J’aurais pu être un imbécile heureux, un pacifié, un être domestiqué par les déterminations du monde autoritaire et me contenter de survivre dans une vie facile et docile qui poursuit l’œuvre de destruction historique engendrée par les différents systèmes de domination. Mais le combat s’est imposé et la création avec lui. Ce que j’ai perdu et continu de perdre en confort m’est redonné au centuple par une vie de passions effrénées. C’est beaucoup plus dur mais tellement plus enivrant. Je suis comme un bateau ivre.

La vie est belle. Le film de Benigni qui porte le même nom malgré la conjoncture historique de la tragédie dont il rend compte en est une de ses plus belles expressions. Si ce cinéaste a réussi à transformer l’innommable de la barbarie en un hymne à la vie, c’est qu’il y a quelque chose d’incommensurable dans cet univers malgré tout.

En fait, tout ce que je t’écris en ce moment est profondément viscéral. Ce n’est pas une forme d’optimisme ridicule. C’est un constat que l’histoire fait violence mais que néanmoins la vie demeure magnifique. C’est bon de se le rappeler dans les moments de détresse.

Tout comme moi, tu aimes Heidegger et la poésie. Je me rappelle nos discussions intenses sur le sujet. Je finirai donc cette lettre par deux citations qu’il fait d’Hölderlin.

''En poète, l’homme habite sur cette terre.'' (Hölderlin) (la femme aussi aurait-il dû ajouter)

''Mais là où il y a danger, là aussi
Croît ce qui sauve (Hölderlin)''


De la vie

L’intensité de chaque moment est tellement puissante en moi que je le vis comme le dernier, comme la dernière fois que j’éprends la vie, que la vie m’éprend.

This is the End Each Time

Je veux entrer dans l’azur pour y être infiniment extasié d’amour. Je veux me fondre dans les étoiles. Je veux me perdre dans l’ivresse. Je souhaite faire corps avec les pulsations de l’univers. Que l’essentiel de moi-même soit épris par le néant céleste. Jouïr de tous mes sens affectivement comme dans un dernier délire qui se poursuive... être dans le chant vivant de Dionysos, dans cet hymne infini de la vie.

Que la nature s’extasie à travers moi comme un réceptacle de sa beauté et que celle-ci s’écrive pour se communiquer, se transmettre, se vivre...

Inouï dans l’infini comme le battement d’une chair transie par la sensualité de l’exquis, par la volonté de puissance, par l’Eros continue. De danses et de musiques qui risquent à chaque fois ma perte, mais que celle-ci se fasse création testamentaire comme une transformation de la vie qui incendie, bouleverse et fait surgir de nouveaux mondes, de nouveaux sens, de nouvelles expérimentations, du nouveau vital dans la majestueuse nature éternelle, que s’y écrive l’histoire à chaque instant.

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Ô mon amour, je veux écrire l’histoire avec toi.

2007-05-23

Continuité du commentaire d'un camarade sur l'insurrection et l'anarcho-syndicalisme

Suite à ce que j'ai écrit dans ce commentaire, je tiens à rectifier une chose importante sur la critique de la CNT espagnole du début de siècle.

J’écris que c’est la spontanéité et la vitesse de la "réaction" des anarchistes de la CNT qui avait déterminé le caractère insurrectionnel et révolutionnaire de la résistance armée à Franco dans le nord de l’Espagne. Or c’est une erreur de ramener le déclenchement d’un processus révolutionnaire à une simple « réaction » face à un coup d’Etat fasciste. Il est évident que l’insurrection armée du 19 juillet 1936 est l’aboutissement d’un processus révolutionnaire qui s’étale sur des dizaines d’années de lutte et d’organisation ouvrière, phase pré-révolutionnaire qui a mis en place les conditions nécessaires à son propre dépassement. Depuis sa création en 1910 jusqu’à l’insurrection armée de 1936, la CNT a véritablement porté à maturité la Révolution espagnole, grâce à son organisation libertaire et à la volonté infaillible de ses membres. Ainsi, on voit bien que c’est parce que les anarchistes espagnols se sont organisés d’une certaine façon pendant des années qu’ils ont pu, au moment opportun, déclencher une révolution partant de la base, des ouvriers, et non de quelques dirigeants prétendument révolutionnaires séparés du peuple.
Je ne peux imaginer meilleure organisation que celle-là –à ce moment-là, c'est-à-dire dans le contexte qui lui est propre- pour amener une révolution.
Ceci dit, le mode d’organisation de la CNT-FAI était entièrement voué à la stratégie insurrectionnelle, et elle ne prit jamais le risque de définir au préalable les bases d’une société future, d’une organisation révolutionnaire. Au contraire, elle soutenait que c’était uniquement dans le quotidien de la pratique révolutionnaire, dans le parcours vers l’insurrection, que pouvait se dessiner les formes de rapports et d’organisation qu’on pourrait retrouver dans une société communiste libertaire. Dans ce cas, la théorie de ce que pourrait être l’homme dans une réalisation collective est directement issue de sa pratique révolutionnaire. Le plus virulent défenseur de cette position aura été Buenaventura Durruti. C’est donc cette conception libertaire des rapports et de l’organisation dans l’anarcho-syndicalisme espagnol qui a permis le dépassement continuel de ses contradictions internes et externes, pour arriver à la révolution.
On peut alors distinguer ces deux choses :

- l’organisation pré-révolutionnaire libertaire qui se fonde sur l’action directe, et est entièrement dédiée à l’insurrection. On peut y entrevoir, dans les rapports émergeant de l’expérience de la pratique révolutionnaire commune, les germes d’une société communiste libertaire.

- l’organisation révolutionnaire, le fruit qui, mûr de l’insurrection, se détache et tombe. La chute folle que connût Barcelone après le 19 juillet 1936, qu’Abel Paz décrira comme un « immense chaos, mais un chaos qui fonctionnait ».

Ainsi, l’insurrection libère une créativité nouvelle –que pourtant l’homme porte en lui depuis qu’il est homme-, une créativité authentique qui s’exprime spontanément et qui est la base de l’organisation révolutionnaire, son socle.

C’est de cette spontanéité-là dont je parlais au début du commentaire précédent qui peut maintenant être rectifié :

La vitesse et la spontanéité (si l’insurrection armée du 19 juillet 1936 contre le soulèvement fasciste était relativement bien préparé à Barcelone et ailleurs, la résistance qui se mit en place ensuite pour faire face à la guerre, elle, s’est organisée spontanément) de et dans l’action du peuple ouvrier et paysan contre le fascisme de Franco a été décisive dans l’édification d'une résistance armée qui associe à la guerre la mise en place d'un processus révolutionnaire, et non pas la volonté d’un retour à la démocratie capitaliste bourgeoise, ou bien une dérive vers un capitalisme d’Etat. Il me semble que c’est dans cette spontanéité créative libérée par l’insurrection que se trouve la réponse au problème de l’organisation révolutionnaire.

La CNT, ensuite, s’embourba et perdit la révolution en acceptant de collaborer avec les républicains et les socialistes dans le Comité central des milices, pour faire face aux nécessités de la guerre. Certains, dont Durruti, ont dénoncé cette collaboration comme entrave à la révolution en marche, assurant que reporter la Révolution après la guerre, c’était la reporter à jamais, et que la seule façon de gagner cette guerre était d’en faire une guerre révolutionnaire. La CNT bloquée, la Révolution mourût.
Nous avons donc beaucoup de choses à apprendre de l’expérience espagnole de la révolution anarchiste, qui montre bien que toute collaboration, même si c’est par nécessité pratique, avec n’importe quel forme d’organisation qui veut le pouvoir non pas pour le détruire mais le garder étouffe le processus révolutionnaire et lui sera fatal.
Quant à la forme d’organisation de l’anarcho-syndicalisme espagnol qui a amené la révolution, il faut surtout en retenir le caractère radicalement libertaire qui lui a permis d’accoucher d’une révolution, si brève eût-elle été.
Derrière ça, sur le plan concret, on ne peut en utiliser grand-chose étant donné le décalage politique énorme entre les époques dans lesquels nous nous situons respectivement. La stratégie insurrectionnelle dépend du contexte politique dans lequel elle se déploie, et donc la forme d’organisation qui la portera et la réalisera en dépend aussi.
A nous de trouver cette façon de s’organiser qui réponde aux nécessité imposées par notre époque spectaculaire de la séparation généralisée, et qui, se dépassant sans cesse elle-même, pourra essentiellement éviter toute compromission. En bref, comment faire. On ne peut plus compter sur l’anarcho-syndicalisme en ce début XXIe siècle, et personnellement je vois –et c’est un état de parcours individuel qui m’a paru évident- dans les groupes anarchistes autonomes fondés sur l’amitié, et en relation entre eux, la voie la plus intéressante à explorer, à vivre au quotidien. Des micro-communes n’attendant que le jour où elles pourront se retrouver dans la joie d’une commune généralisée par les flammes de la victoire révolutionnaire.

yoj04@hotmail.com

2007-05-12

Du monde de la droite à l’insurrection sauvage

Nous pouvons penser que la conjoncture droitiste qui voit s’étendre et se rendre de plus en plus visibles les mécanismes de la domination, de l’exploitation, de la répression..., peut être aussi l’amorce de ruptures nouvelles dans un système mondialisé qui rend difficilement vivable, imaginable et réalisable un aménagement par la gauche. La gauche sociale et politique est en déroute et pour les êtres qui tendent vers la transformation radicale, l’insurrection, la révolution… ce n’est pas une si mauvaise chose. L’Argentine du capitalisme intensifié (néolibéralisme intensifié pour certainEs), du saccage social… a connu son insurrection massive en 2001. La beauté incendiaire y était toute aussi intense, les moments de la guerre sociale se vivaient quotidiennement, la vie y était de brèches qui permettaient la réactivation d’un pouvoir social en excès face aux impératifs des dispositifs de domination. Le moment actuel français voit aussi la réapparition émeutière qui vit des incendies de la joie armée. Ne nous laissons pas re-contraindre ou désespérer, laissons s’activer l’esprit de la commune insurrectionnelle.

Que nos désirs/plaisirs communs insoumis vivent ! Que la rupture sauvage s’actualise et s’étende !


2007-05-07

Analyse critique de l'anarcho-syndicalisme tel que vu à travers la CNT espagnole

(Je publie ici un commentaire que je trouve particulièrement intéressant et avec lequel je suis profondément d'accord. Ce commentaire vient à la suite de mon commentaire sur le texte de Joe Black qui porte sur les tendances insurrectionnelles de l'anarchisme.)

La guerre de 1936 en Espagne me semble être une bonne référence pour cette question. La spontanéité et la vitesse de la réaction des anarchistes de la CNT et des membres du POUM (Parti Ouvrier d’Unification Marxistes). -ou autre groupe marxiste anti-staliniste- face à la déclaration de Franco a été décisive dans la mise en place d'une résistance armée qui associe à la guerre la mise en place d'un processus révolutionnaire, insurrectionnel, et non pas la simple volonté d’un retour à la démocratie capitaliste bourgeoise, ou bien une dérive vers un capitalisme d’Etat. La communisation des moyens de transports, de l'industrie et des terres, tout comme l'acquisition des armes gouvernementales pour la création des milices, est principalement due au caractère spontané de l’organisation de la résistance par les ouvriers anarchistes et les membres du POUM. C’est la décentralisation de l’organisation de la lutte dans les comités locaux et les milices qui a permis la libération du processus révolutionnaire que voulait brider le PSUC (communistes et socialistes), le gouvernement républicain et certains membres moins radicaux de la CNT. Cependant, rien de cela n’a engendré l’isolement de chaque ligne politique, et c’est dans une étroite association, principalement, entre la CNT et le POUM, qu’a été mise sur pieds la résistance en Aragon, où ne combattaient la première année que des miliciens, vivant ensemble au front l’expérience fraternelle de nouvelles intensités.
Mais il n’a fallu que quelques mois aux socialistes pour récupérer toutes les parcelles du pouvoir qui s’était dissous dans les organisations ouvrières,
pour empêcher la révolution.
Cela montre bien comment toute organisation – que ce soit le PSUC ou la CNT- définie au préalable risque fatalement de reproduire les rapports dominants néfastes au processus révolutionnaire, et s’insérer dans une logique capitaliste.

“Anarchist communists can certainly learn from insurrectionalist writings but solutions to the problems of revolutionary organisation will not be found there.”

Contrairement à Joe Black, je serai plutôt tenté de croire que s’il y a bien un agencement dans lequel on pourrait entrevoir progressivement des solutions à l’organisation révolutionnaire, c’est celui que peut nous offrir une insurrection.

C’est dans la magie de l’insurrection que se rencontre l’extase généralisée possible de détruire chaque parcelle de pouvoir qui réside en chacun de nous, pour le déploiement de nos mondes.

yoj04@hotmail.com

2007-05-02

Réflexions autour du 1er mai 2007 et des courants politiques qui l’ont animé


En hommage à nos camarades
qui ont occupé la FTQ
sauvagement répriméEs
par la police syndicale, les flics officiels
et décriéEs par des réformistes parmi nous


Nous assistons depuis quelque temps à la riposte des courants actuels réformistes de l’anarchisme. La plupart des gens qui tentent à travers l’anarchisme de renouveler les pratiques et les discours de ruptures révolutionnaires se font marginaliser, intimider, taxer de noms aussi peu définis dans le contexte qu’ultra-gauche, postgauche… Comme Hors-d’Oeuvre le souhaite, nous voyons plusieurs tendances mainstream de l’anarchisme défendre les appareils d’intégration capitaliste, les agences de collaboration, que sont les syndicats, les organisations de défense de droits, plusieurs organisations communautaires… Une large partie du mouvement anar se fait ainsi récupérer et tente de plus de faire la loi dans le milieu.

Devant cela, plusieurs personnes sont tentéEs d’adhérer au PCR qui fait beaucoup moins de compromis avec ce réformisme qui a toujours tué le mouvement révolutionnaire, mais qui néanmoins poursuit l’histoire bureaucratisante et tyrannique du Parti : celui qui commande, celui qui dirige…

Ces deux tendances qui sont l’avant-garde du milieu militant radical actuel nous plongent et/ou nous plongeront dans des culs-de-sac.

Si nous voulons réinscrire socialement la perspective active de véritables foyers de luttes de ruptures, potentiellement révolutionnaires, il va falloir rompre avec cette misère ambiante, ne plus marcher dans la parade : cette parade si bien vécue dans la morosité de la manifestation du 1er mai.

Hier, l’action en rupture s’était la manif-action de 12h12. Même si elle n’a pas été une réussite absolue, elle aura réussi à faire en sorte que les gens se positionnent. Nous savons un peu plus maintenant qui actuellement est déterminéE, qui porte la rupture au présent.

2007-04-30

Grève révolutionnaire !

Le système-mondial capitaliste s’étend partout, triomphe généralement. Sans une rupture révolutionnaire cohérente, sans un mouvement qui comprend ses limites internes, qui mène des actions et établit des pratiques qui se détachent des appareils de gestion et de sous-gestion(syndicats, partis de gauche, organisations réformistes…) de ce capitalisme, ce triomphe sera toujours complet.

À l’occasion des parades syndicales du 1er mai, nous sommes plusieurs à affirmer notre refus de continuer servilement l’enfer d’exploitation dans lequel nous sommes plongéEs.

Que l’horrible histoire du 1er mai, la commémoration des destructions et meurtres commis à tous les jours par le capitalisme et ses organes de gestion, nous rappelle à la nécessité et à l’urgence d’agir contre notre condition générale et nos conditionnements généraux.

Que la grève contre le capitalisme arrive et qu’elle s’affirme en rupture révolutionnaire !

2007-04-21

Ajout à la guerre révolutionnaire est à peine commencée

Je ne peux vivre sans aimer dans toute l’ardeur de vivre par laquelle mon ventre est saisi.

Dans cet espace d’extase, je ne peux vraiment me contenir. Tout me conduit vers la renaissance exaltée. Je ne cesse d’aimer et d’écrire.

Je suis dans la très haute aspiration à l’azur, à la passion. Je n’arrive plus à me contraindre. Je ne peux plus me concentrer sur mon exploitation. Je ne peux plus me laisser totalement dominer.

Tout est vitalité démesurée.

Je ne conçois pas la politique séparée de cette vie vraiment affirmée, du communisme de l’intensité sauvage, insoumise, intersubjective, charnelle…

Nous y vivons de nos désirs exaltés et concrétisés comme plaisirs souverains de vivre.

Les énergies du vouloir-vivre, de la volonté de puissance, s’y intensifient, s’y condensent, s’y créent en se matérialisant en productions existentielles, sociales, politiques, esthétiques… toujours pleinement historiques.

L’histoire s’y renouvelle, s’y vitalise, s’y incarne, s’y reproduit comme création continue malgré l’étendue des déterminations toujours actives.

La déprolétarisation par l’insoumission générale contre nos conditions de détermination et la communisation à travers l’élargissement des espaces/temps de la guerre révolutionnaire comme production commune


http://gnomecommuniste.blogspot.com/2007/02/la-guerre-rvolutionnaire-est-peine.html

Produire le Parti, fusse-t-il celui prétendument de la classe, et l’État comme son achèvement, c’est participer à la création de la médiation qui nous dominera (l’instance de représentation/gestion générale…), c’est perpétuer l’exploitation de la vie en général et de notre vie exploitée en particulier.


Toute médiation dominatrice a besoin de ses agents de reproduction qui s’opposent à la communisation.

2007-04-06

Du capitalisme comme état de guerre permanent et des moyens d’y face ou introduction à la guerre communiste

« Dire après la guerre ou avant la guerre revient au même, étant donné que le capitalisme signifie, en essence, agression, destruction et autodestruction. »

- Robert Kurz, Critique de la démocratie balistique

Du capitalisme comme état de guerre permanent et des moyens d’y face ou introduction à la guerre communiste

Cette courte présentation a pour but d’élargir la question du capitalisme et de la guerre, d’aborder les fondements de cette guerre et de se positionner en elle. Le texte présent contient un certain nombre de citations imbriquées dont celles issues du merveilleux texte Le projet capitaliste est une déclaration de guerre que vous retrouverez sur infokiosques.net

Le projet capitaliste est une déclaration de guerre

Guerre aux particularités,

guerre aux affects,

guerre à la politique,

guerre à la guerre civile,

guerre à l'inutile,

guerre au gratuit,

guerre à l'autonomie,

guerre à la subversion,

guerre aux communautés,

GUERRE AUX ENFANTS
GUERRE AUX FEMMES

guerre aux corps,

guerre aux pauvres,

guerre au temps libre,

guerre aux rites,

guerre aux rêves,

guerre aux espaces vides,

guerre aux nomades,

guerre aux artisans,

guerre à la lenteur,

guerre à la pensée,

guerre à la beauté,

guerre à l'appartenance,

guerre aux peuples,

guerre à la paresse.

Le capitalisme en expansion se vit partout. En Afghanistan et en Irak, c’est la guerre totale. C’est un empire mondial qui se structure et se restructure pour exploiter l’ensemble de la planète en tant que ressources physiques, humaines et matérielles. C’est le même empire qui ici et ailleurs détruit la vie naturelle, nous exploite, nous appauvrit, nous rend malades, nous met à la rue, nous réprime, nous brutalise, nous emprisonne, nous enferme, nous médicalise, nous tue… À tous les jours, c’est la guerre partout. Il ne suffit pas de dire Canada retire-toi de l’Afghanistan ou de l’Irak. Il ne faudrait plus seulement dire que nous sommes victimes de l’impérialisme mondial. Se complaire dans la plainte et la demande fusse-t-elle accompagnée d’actions, c’est se confirmer dans notre impuissance. Tant que nous sommes dans la revendication, nous sommes prisonnier/prisonnières de l’interlocuteur qui n’a pas les mêmes intérêts que nous ni le même pouvoir. Les États implantent les systèmes de sécurité qui permettent de taire nos révoltes, de briser nos grèves, d’emprisonner les récalcitrants, de maintenir la paix nécessaire au fonctionnement régulier et régulé des infrastructures et de l’exploitation générale ainsi qu’aux guerres d’expansion de suivre leur cours. C’est aussi pourquoi opposer le nationalisme ou toute autre forme d’intégration territoriale ainsi que de culturalisme, de fondamentalisme religieux ou de tribalisme et le mouvement d’expansion du capitalisme, c’est fausser la question. Ces systèmes de gouvernance s’imbriquent toujours. Leurs conflits ne sont que des conflits à l’intérieur de la domination.

Du coeur de l'Empire, je

vois les images en couleur

proclamer la commercialisation du

bonheur, placardées sur des murs

en béton. Je vois les frontières

barbelées qui nous entourent, et

que les habitants des périphéries

tentent de franchir, au risque de s'y

tuer. Je vois les cages qui les

attendent, toutes les cages, celles

des flics, celles d'un atelier

clandestin, celles d'une cité

anciennement ouvrière. Je vois un

espace segmenté, quadrillé,

contrôlé, possédé. Je vois

l'agitation des forces de l'Ordre.

Celles qui frappent, celles qui

surveillent, celles qui réparent.

Les syndicats vaquent aux mêmes intérêts en prétendant nous encadrer pour défendre nos droits, ceux qu’on nous accorde à la suite des luttes et qui nous gardent sous la tutelle des entreprises et des États tous à la fois dispensateurs des droits et formes ainsi que gardiens de l’ordre capitaliste.

Aussi, la paix dans le monde, c’est la pacification, le dressage social à notre domination. La paix, c’est toujours un semblant de paix. La paix, c’est la guerre continuée par d’autres moyens. C’est peut-être aussi son ultime triomphe dans notre acceptation docile.

Le capitalisme

("libéralisme", dit-ON de nos

jours ou « néolibéralisme ») est passé maître dans l'art des

masques et de la récupération.

Tout ce qui visait à l'affaiblir

semble n'avoir fait que le renforcer.

Amère ironie.

C’est ainsi que tout est disposé pour nous maintenir dans notre condition.

Des déchus, des déchets,

errant sous terre dans des tunnels,

quémandant des piécettes, des

travailleurs journaliers -dites

"intérimaires", c'est plus chic

attendant une hypothétique

embauche, des files de chômeurs

devant les bureaux de chômage aux premières

heures du jour, des troupeaux

s'entassant, une heure le matin,

une heure le soir, dans des

transports en commun ou des

boulevards bondés, pour les

besoins d'un vague patron, les

visages éteints par un travail

abrutissant et quotidien,

l'environnement saccagé par des

hideurs marchandes et des

mégalopoles irrespirables, et le

mépris envers les millions de

chômeurs réduits malgré eux à

l'inutilité, la solitude terrible même

au coeur de la foule, des marchands

de drogue pour dormir malgré

tout, et pour se relever ensuite…

Il n’est plus le temps de se plaindre, de s’attrister… et d’aller dans les rues pour le faire en se faisant entendre plus fortement mais toujours sous les balises de la guerre policière et militaire, dans l’impuissance de notre condition. Nous n’avons pas plus le loisir de nous complaire dans un nihilisme confortable.

Continuer d’exister dans les cadres fixés par le capitalisme, c’est accepter son sort fusse-t-il le plus misérable ou le plus aliéné par un asservissement continu au travail et aux divertissements qui permettent de nous y maintenir. En participant, nous collaborons. Nous nous constituons en co-responsables de l’exploitation et de la destruction dans l’ensemble du monde.

Il faudrait tout d’abord comprendre et assumer que c’est la guerre partout. Il s’agirait de se constituer en force matérielle de combat : en bloquant les circuits économiques, en paralysant le capital par l’augmentation en nombre et en puissance des grèves générales, en participant aux conflits sociaux pour les élargir, les approfondir, y insuffler la pratique des ruptures, en créant des milliers de foyers insurrectionnels qui n’accepteront plus les compromis de retour, en reprenant pour les mettre en commun, en les communisant, les terres, les bâtiments, les entreprises, les usines, l’ensemble des moyens de production, d’information, etc. ou en les détruisant, en apprenant l’art du refus pratique d’en revenir à l’ordre normal qu’est le capitalisme comme état de guerre permanent, en apprenant ce qu’est un art de la guerre, de la guerre communiste.

« Qui desirat pacem praeparet bellum», disait Flauius Vegetius Renatus dans son Épitome sur l'art de guerroyerEpitoma rei miliraris

Si tu désires la paix, prépare la guerre, demeure toujours aussi vrai aujourd’hui même si nous le comprenons dans un tout autre sens.

Pour élargir les lectures de la guerre, je vous recommande aussi fortement de lire la section Moyen-Orient ainsi que les autres sections du site anglemort.net

2007-04-04

Pour une grève sociale générale et illimitée

L'hideux capitalisme, cette arme de destruction massive qui détruit tout sur son passage, qui nous exploite partout..., est au pouvoir encore plus visiblement au Québec. Le patronat et la chambre de commerce ont pris encore plus de pouvoir au parlement. Mais c’est juste le prolongement du travail mondial de dévastation que nous vivons depuis trop longtemps. Nous avons l’évidence brutale de notre existence sociale devant les yeux plus que jamais. Allons-nous nous y enfoncer ou enfin nous organiser pour combattre massivement, généralement et sans merci contre cette puissance globale qui nous mine ?

Dans le milieu étudiant, l’ASSÉ prépare une grève générale en cas de dégel des frais de scolarité. Nous l’appuyerons certainement, mais nous en profiterons pour élargir la lutte d’un point de vue révolutionnaire contre les fondements du capitalisme, des États, du patriarcat et des autres structures de domination mondiale dont font partie les écoles institutionnelles comme organes de reproduction de cette société d’exploitation généralisée.

Dans le milieu du travail, les syndicats sont d’une mollesse et d’un étroit corporatisme qui anéantissent toute possibilité de combats vraiment plus intenses, aux visées radicales et qui attaquent le fonctionnement même de l’économie politique. Ces syndicats se sont constitués comme les écoles comme des organes de reproduction de la domination. Ça sera aux travailleuses/travailleurs de reprendre la lutte révolutionnaire et de s’organiser en comités, en conseils... en reprenant le pouvoir directement contre leur encadrement bureaucratique/gestionnaire.

Dans les autres milieux sociaux, les luttes sont inefficaces également à force de compromis, de lobbying, d’intégration pacifiante...

Il apparaît qu’il est temps de repenser l’ensemble de nos luttes et de les recommencer sur des bases plus larges, plus combattives, en perturbant plus les circuits économiques en les paralysant par des grèves, en les détruisant par l’expropriation des propriétaires et la reprise en charge des moyens d’habitation, de production, de diffusion...

Un début serait de s’organiser sur la perspective d’une grève sociale générale qui unirait les étudiantEs, les travailleurs/travailleuses, les sans-emploiEs...

Celles et ceux qui seraient intéresséEs par cette possibilité sont conviéEs à écrire à communisation@yahoo.ca pour voir à nous organiser ensemble, en créant l’organisation de base de mobilisation pour la grève sociale générale et illimitée.

2007-03-27

La droite triomphe une fois de plus car nous vivons dans son monde : à nous d’agir !

Le capitalisme mondialisé est triomphant. Il gagne aussi aux élections car il en a les moyens. Il contrôle le cirque par ses moyens financiers, par ses médias, par son contrôle sur l’État, par celui-ci sur les administrations, sur la police… La gauche qui joue son jeu nous convie à la perpétuation de sa domination. Elle est complice. Des syndicats qui administrent dans les règles établis par le capitalisme, des mouvements étudiants qui ne sortent pas de la défense de l’institution scolaire colonisée par le capital privé et par l’État bourgeois aux organisations de défense de droits (les droits ça veut dire quoi en-dehors de la domination étatique, juridique, policière…?) et aux partis électoralistes, ils nous conduisent également vers l’asservissement au monde de l’exploitation. Nous ne sortirons pas de l’exploitation sans assumer que le capitalisme partout nous assujettit à la guerre contre la vie en général, sans comprendre les règles de cette guerre, sans assumer le camp de la guerre révolutionnaire contre cet état de fait. Nous voudrions bien vivre paisiblement, s’aimer pleinement, jouïr de l’existence… mais le capitalisme ne nous laisse pas ce choix. Partout, d’une manière ou d’une autre, c’est la guerre. À nous d’agir généralement comme le peuple des dominéEs, des exploitéEs… en guerre contre l’ordre mondial.


2007-03-10

En réponse abrégée à Joe Black et au commentateur ou à la commentatrice

Un commentateur ou une commentatrice du présent blog a laissé un texte de Joe Black en référence critique à la définition de l'anarchisme insurrectionnel du Wikipedia. Vous pouvez trouver ce texte à http://www.anarkismo.net/newswire.php?story_id=3430

Insurrectionalism offers a useful critique of much that is standard left practise. But it falsely tries to extend that critique to all forms of anarchist organisation. And in some cases the solutions it advocates to overcome real problems of organisation are worse than the problems it set out to address. Anarchist communists can certainly learn from insurrectionalist writings but solutions to the problems of revolutionary organisation will not be found there.

Joe Black

Je suis d'accord avec un certain nombre des critiques de Joe Black, c'est pourquoi entre autres insurrection et communisation me semblent interreliées. L'isolement groupusculaire ne mène nulle part et dans un contexte de lutte armée conduit vers l'anéantissement du mouvement par son isolement et sa répression. C'est ce que tous les groupes d'action directe des années 70 en Occident ont vécu (les Weather..., Action directe, les Brigades rouges, la RAF et bien d'autres). Mais ce que Joe Black ne dit pas, c'est solutions to the problems of revolutionary organisation will be found where ?

L'anarcho-communisme tel que le définit Joe Black pour l'instant a été défait partout et sert aujourd'hui plus souvent qu'autrement de paravent radical a un discours réformiste prêt à défendre les luttes syndicales les plus intégratrices à l'ordre social dominant qui a toujours besoin de se restructurer pour ne pas sombrer dans ses crises et les soulèvements qu'elles engendrent. Et quelle est sa stratégie révolutionnaire, c'est-à-dire qui rompt vraiment avec le capitalisme, l'État... ?

En Irak comme ailleurs, faut que ça coûte cher !


Il y aura toujours des pacifistes pour nous dire qu’il faut engendrer la paix, conserver la paix, se pacifier… Il y aura toujours des réformistes pour nous dire que les manifs, les syndicats… nous font entrevoir une rupture, un dépassement. Mais la guerre continue. Seules les luttes sociales coûtant cher au capitalisme peuvent avoir une chance de détruire les conditions de la guerre d’envahissement multiforme (du conflit armé à l’occupation en passant par l’impérialisme humanitaire). En Irak, les communistes de toute tendance révolutionnaire l’ont compris. Vous pouvez les lire à travers entre autres solidaritéirak.org qui diffuse l’information depuis le terrain des grèves générales, des occupations, des blocages, des mouvances insurrectionnelles… qui sont les formes du combat révolutionnaire là-bas comme ailleurs. Seule une opposition ferme, organisée sur le terrain, armée… au capitalisme mondialisé permet d’envisager une véritable rupture avec la logique de la reproduction guerrière du capital qui se médiatise à travers l’action des compagnies, des États, des armées, des polices, des médias mainstream... à l’envergure planétaire.

Contre la reproduction du capitalisme, insurrection générale et communisation !

2007-03-07

Ungdomshuset n’existe plus : le monde de la domination et de l’exploitation continue sa politique de destruction massive

Faderhuset (secte chrétienne), la ville de Copenhague et sa flicaille ont détruit cette maison historique qui fut un haut lieu des luttes sociales historiques au Danemark. D’Ungdomshuset, il ne reste plus rien. C’est un autre désastre causé par l’appropriation privée, la marchandisation des espaces, le capitalisme en général, l’État et ses municipalités et la religion. Tout ce bel amalgame qui fait la vie de la plupart des gens sur la planète, qui nous domine, qui nous exploite et qui nous détruit.

Tant que nous resterons encagéEs dans ce système, c’est ce qu’il nous arrivera. C’est pourquoi il est temps d’assumer que le projet mondial de cette domination est une déclaration de guerre permanente, d’assumer cette guerre et de s’organiser sur d’autres bases que sur sa continuité par la droite ou par la gauche. Ce ne sont pas des réformes qui y changeront vraiment quelque chose. Seules l’insurrection générale, la destruction de ce qui fait ce monde de l’exploitation ainsi que le communisme sans chefs, sans États, sans planification centralisée (capitalisme d’État) ont encore une chance d’y changer quelque chose. Organisons-nous et agissons vraiment avant que tout soit définitivement détruit.

Insurrection au Danemark, en Irak, en Afghanistan comme ailleurs !

Soyons solidaires certes, mais dans la révolution !

Vous pouvez avoir plus de détails sur Ungdomshuset à ungdomshuset.dk
et en français entre autres sur
anarkhia.org

2007-02-23

Prévenir la récupération freitagienne (de l’œuvre de Michel Freitag et de ses disciples) et celle de ses semblables

Pour une critique commune de la modernité et de la postmodernité, pour leur dépassement et contre la récupération freitagienne (de l’œuvre de Michel Freitag et de ses disciples) et celle de ses semblables


Contre le néolibéralisme ainsi que la postmodernité et leurs impacts sur la pensée et la vie sévit une critique conservatrice des institutions dominantes et dominatrices de la modernité. Cette sociologie critique vise bien et avec raison la privatisation, l’atomisation, la dissémination des opérations de gestion, la financiarisation, la virtualisation du monde… Elle le fait par contre trop souvent avec des ambitions préservatrices des institutions qui ont fait le monde dominé dans lequel nous vivons : l’État, l’université, l’école subventionnée gouvernée par une hiérarchie étatique, la rigidité autoritaire même évolutive des normes sociales établies par les intellectuels dominants (mâles, blancs, occidentaux…)… Elle est vraiment insuffisamment critique du colonialisme et de l’autoritarisme étatiques, intellectuels, patriarcaux… qui ont dominé la modernité. La modernité était vraiment très loin d’être paradisiaque pour les populations non-occidentales, pour les femmes, pour les enfants, pour les esclaves, pour les travailleurs/travailleuses, pour les pauvres…

Cette modernité se meurt de plus en plus et c’est bien ainsi. Les tenants de la critique de la postmodernité qui tentent de relégitimer les institutions telles qu’elles étaient développent une position de classe, mais cette position est plutôt celle d’une certaine petite-bourgeoisie intellectuelle, humaniste et impérialiste.

Il faut s’attaquer à la postmodernité, c’est certain. Mais que cela ne soit pas pour régresser. Que cela se fasse plutôt en regardant pourquoi le soi-disant projet universel d’émancipation de la modernité n’a été surtout en termes de pouvoir que celui de la domination soi-disant bienveillante et paternaliste, de la gouvernance étatique/publique… en pensant pourquoi le postmodernisme (qu’on accuse souvent de soutenir idéologiquement la postmodernité) peut avoir habité des féministes radicales comme Judith Butler, comme Luce Iragaray… des intellectuels comme Michel Foucault, Félix Guattari… qui luttaient proche des excluEs (prisonniers/prisonnières, psychiatriséEs, homosexuelLES), pourquoi les luttes écologistes, féministes, antiracistes et bien d’autres se sont autonomisées de la dictature marxiste (idéologie/réalité qui fut aussi une domination de la modernité)…

Il faut certes aussi tenter de dépasser l’éclatement social et politique qui atomise la pensée et la vie en essayant de saisir les voies de création historique qui continuent la lutte historique contre l’ensemble des formes de domination, en trouvant les chemins du commun(isme) antiautoritaire, en s’opposant et en visant la destruction des institutions qui hiérarchisent le monde et créent les excluEs, les soumisEs, les dominéEs.

2007-02-19

L'expérience de la vie

Par le corps passe la pénétration du réel en nous. Plus nous accroissons notre sensibilité plus nous augmentons le champ de vision du réel de nos sens. Nous nous enrichissons de multiples expériences. Notre raison synthétise celles-ci. Mais cette synthèse est toujours ouverte et limitée.

Plus nous creusons l’histoire de la vie comme puits intarissable de formes (de formes de vie naturelle, de formes sociales, existentielles, politiques, de savoirs, de la culture matérielle, artistiques…), de vécus, d’esthétiques (esthétique : du grec aisthèsis, « sensation ») et plus notre propre expérience s’enrichit. Cette histoire se vit aussi comme la rencontre des autres. Elle est le vécu de la diversité de l’altérité comme totalité inépuisable.

Par l’expérience de cette diversité, nous écrivons l’histoire et nous nous choisissons en elle ou, tout au moins, tentons de la faire tout dépendamment du poids des différents déterminismes.

En ajout, voici un passage de la définition donnée par le Wikipedia au mot esthétique :

''La sensibilité est le point de départ du jugement esthétique : il y a une sensualité esthétique de tous les sens, un besoin d'exercice qui se remarque déjà chez l'enfant. Même du point de vue de la connaissance, Aristote évoque la jouissance des sens dans l'acte de connaître : « Tous les hommes ont, par nature, le désir de connaître ; le plaisir causé par les sensations en est la preuve, car, en dehors de leur utilité, elles nous plaisent par elles-mêmes, et, plus que toutes les autres, les sensations visuelles. » (Métaphysique, livre A). Il ne faut donc pas réduire l'esthétique seulement à l'art, mais bien y inclure l'ensemble des opérations perceptives humaines.''

Pour lire la définition au complet,
fr.wikipedia.org/wiki/Esth%C3%A9tique

2007-02-17

De la complexité dialectique de la pensée

Nous pourrions concevoir la pensée philosophique comme la phénoménologie de ce qui est, la conscience de la diversité du réel tel qu’il est et tel qu’il nous façonne. Le réel n’y serait pas saisi comme il est réellement (dans un absolu universel, dans un absolutisme de la pensée), mais tel qu’il nous apparaît. Nous le conceptualiserions comme historique, transitoire, immanent et contingent. La pensée de l’histoire en serait donc aussi le vécu de la négation par ce qui perpétuellement la transforme.

Sur les limites du communisme moderne et du ''postgauchisme'' 1ère partie

Le communisme moderne s’est tari par la bureaucratie, par le rigorisme, par l’autoritarité (le régime de l'autoritaire multiforme), par le compromis syndicaliste et réformiste en général avec des limites semblables dans son versant anarchiste. Il s’est définitivement effondré avec le Mur de Berlin. Même s’il y a certaines survivances.

Il y a eu l’émergence des contre-cultures dans les années 60 et 70 qui ont voulu prendre la place, mais qui ont pris leur place dans le monde capitaliste, dans le monde de la consommation, dans le party (dont le technival est l’apothéose), dans l’alternative au sein du système planètaire, dans l’Empire mondial. Même couvert de discours ultra-radicaux et de squats illégalistes, c’est le monde du divertissement (qui nous distrait des préoccupations fondamentales, des réels problèmes, qui nous isole du monde, des luttes…) qui s’est généralisé. On se divertit constamment même en prétendant à l’autonomie. On ne refuse pas le travail en faveur de d’autres légéretés sans réfuter la guerre.

Si la guerre ne fait que commencer, il va falloir s’en donner les conditions. C’est aussi cela que j’essaie de repenser et de refonder en analyses et en pratiques à travers entre autres La guerre révolutionnaire est à peine commencée.

Mais autant la guerre ne fait que commencer autant sa pensée ne fait que commencer à naître.