2007-02-23

Prévenir la récupération freitagienne (de l’œuvre de Michel Freitag et de ses disciples) et celle de ses semblables

Pour une critique commune de la modernité et de la postmodernité, pour leur dépassement et contre la récupération freitagienne (de l’œuvre de Michel Freitag et de ses disciples) et celle de ses semblables


Contre le néolibéralisme ainsi que la postmodernité et leurs impacts sur la pensée et la vie sévit une critique conservatrice des institutions dominantes et dominatrices de la modernité. Cette sociologie critique vise bien et avec raison la privatisation, l’atomisation, la dissémination des opérations de gestion, la financiarisation, la virtualisation du monde… Elle le fait par contre trop souvent avec des ambitions préservatrices des institutions qui ont fait le monde dominé dans lequel nous vivons : l’État, l’université, l’école subventionnée gouvernée par une hiérarchie étatique, la rigidité autoritaire même évolutive des normes sociales établies par les intellectuels dominants (mâles, blancs, occidentaux…)… Elle est vraiment insuffisamment critique du colonialisme et de l’autoritarisme étatiques, intellectuels, patriarcaux… qui ont dominé la modernité. La modernité était vraiment très loin d’être paradisiaque pour les populations non-occidentales, pour les femmes, pour les enfants, pour les esclaves, pour les travailleurs/travailleuses, pour les pauvres…

Cette modernité se meurt de plus en plus et c’est bien ainsi. Les tenants de la critique de la postmodernité qui tentent de relégitimer les institutions telles qu’elles étaient développent une position de classe, mais cette position est plutôt celle d’une certaine petite-bourgeoisie intellectuelle, humaniste et impérialiste.

Il faut s’attaquer à la postmodernité, c’est certain. Mais que cela ne soit pas pour régresser. Que cela se fasse plutôt en regardant pourquoi le soi-disant projet universel d’émancipation de la modernité n’a été surtout en termes de pouvoir que celui de la domination soi-disant bienveillante et paternaliste, de la gouvernance étatique/publique… en pensant pourquoi le postmodernisme (qu’on accuse souvent de soutenir idéologiquement la postmodernité) peut avoir habité des féministes radicales comme Judith Butler, comme Luce Iragaray… des intellectuels comme Michel Foucault, Félix Guattari… qui luttaient proche des excluEs (prisonniers/prisonnières, psychiatriséEs, homosexuelLES), pourquoi les luttes écologistes, féministes, antiracistes et bien d’autres se sont autonomisées de la dictature marxiste (idéologie/réalité qui fut aussi une domination de la modernité)…

Il faut certes aussi tenter de dépasser l’éclatement social et politique qui atomise la pensée et la vie en essayant de saisir les voies de création historique qui continuent la lutte historique contre l’ensemble des formes de domination, en trouvant les chemins du commun(isme) antiautoritaire, en s’opposant et en visant la destruction des institutions qui hiérarchisent le monde et créent les excluEs, les soumisEs, les dominéEs.

2007-02-19

L'expérience de la vie

Par le corps passe la pénétration du réel en nous. Plus nous accroissons notre sensibilité plus nous augmentons le champ de vision du réel de nos sens. Nous nous enrichissons de multiples expériences. Notre raison synthétise celles-ci. Mais cette synthèse est toujours ouverte et limitée.

Plus nous creusons l’histoire de la vie comme puits intarissable de formes (de formes de vie naturelle, de formes sociales, existentielles, politiques, de savoirs, de la culture matérielle, artistiques…), de vécus, d’esthétiques (esthétique : du grec aisthèsis, « sensation ») et plus notre propre expérience s’enrichit. Cette histoire se vit aussi comme la rencontre des autres. Elle est le vécu de la diversité de l’altérité comme totalité inépuisable.

Par l’expérience de cette diversité, nous écrivons l’histoire et nous nous choisissons en elle ou, tout au moins, tentons de la faire tout dépendamment du poids des différents déterminismes.

En ajout, voici un passage de la définition donnée par le Wikipedia au mot esthétique :

''La sensibilité est le point de départ du jugement esthétique : il y a une sensualité esthétique de tous les sens, un besoin d'exercice qui se remarque déjà chez l'enfant. Même du point de vue de la connaissance, Aristote évoque la jouissance des sens dans l'acte de connaître : « Tous les hommes ont, par nature, le désir de connaître ; le plaisir causé par les sensations en est la preuve, car, en dehors de leur utilité, elles nous plaisent par elles-mêmes, et, plus que toutes les autres, les sensations visuelles. » (Métaphysique, livre A). Il ne faut donc pas réduire l'esthétique seulement à l'art, mais bien y inclure l'ensemble des opérations perceptives humaines.''

Pour lire la définition au complet,
fr.wikipedia.org/wiki/Esth%C3%A9tique

2007-02-17

De la complexité dialectique de la pensée

Nous pourrions concevoir la pensée philosophique comme la phénoménologie de ce qui est, la conscience de la diversité du réel tel qu’il est et tel qu’il nous façonne. Le réel n’y serait pas saisi comme il est réellement (dans un absolu universel, dans un absolutisme de la pensée), mais tel qu’il nous apparaît. Nous le conceptualiserions comme historique, transitoire, immanent et contingent. La pensée de l’histoire en serait donc aussi le vécu de la négation par ce qui perpétuellement la transforme.

Sur les limites du communisme moderne et du ''postgauchisme'' 1ère partie

Le communisme moderne s’est tari par la bureaucratie, par le rigorisme, par l’autoritarité (le régime de l'autoritaire multiforme), par le compromis syndicaliste et réformiste en général avec des limites semblables dans son versant anarchiste. Il s’est définitivement effondré avec le Mur de Berlin. Même s’il y a certaines survivances.

Il y a eu l’émergence des contre-cultures dans les années 60 et 70 qui ont voulu prendre la place, mais qui ont pris leur place dans le monde capitaliste, dans le monde de la consommation, dans le party (dont le technival est l’apothéose), dans l’alternative au sein du système planètaire, dans l’Empire mondial. Même couvert de discours ultra-radicaux et de squats illégalistes, c’est le monde du divertissement (qui nous distrait des préoccupations fondamentales, des réels problèmes, qui nous isole du monde, des luttes…) qui s’est généralisé. On se divertit constamment même en prétendant à l’autonomie. On ne refuse pas le travail en faveur de d’autres légéretés sans réfuter la guerre.

Si la guerre ne fait que commencer, il va falloir s’en donner les conditions. C’est aussi cela que j’essaie de repenser et de refonder en analyses et en pratiques à travers entre autres La guerre révolutionnaire est à peine commencée.

Mais autant la guerre ne fait que commencer autant sa pensée ne fait que commencer à naître.

2007-02-16

Des éternelles questions sans fondements concrets : de la théologie, de l’ontologie et de la métaphysique

Les questions de Dieu, de l’Être et de l’Homme sur lesquelles se sont fondées presque toutes les traditions de la philosophie ancienne et moderne sont des questions auxquelles nous ne pourrons jamais répondre et qui ne sont pas tangibles. Personne en-dehors de la crise psychotique, du récit narratif et de l’imagination conceptuelle n’a jamais concrètement rencontré ces personnages légendaires. Ils se rencontrent dans des récits de tout ordre, mais jamais dans une observation vécue et raisonnée du réel.

Le réel nous est insaisissable dans sa totalité. Le réel est divers et infini. Nous sommes des êtres limitéEs. C’est pourquoi tout ce qui est sans limites comme le sont les absolus sont des réalités énoncées qui ne pourront jamais être vérifiées. Ce sont aussi des songes des philosophes. Ils s’avèrent ne tenir que par l’imposition historique des pensées dominantes, des pensées de ceux qui intellectuellement dominent le monde. Ces personnages légendaires sont des personnages de ce que Jean-François Lyotard appelle des récits de légitimation, de légimitation des ordres de sens hégémoniques, dominants ou prétendants à la domination. Ce sont des personnages de discours impératifs/impérialistes pour ne pas dire totalitaires.

2007-02-15

Évolution politique et intellectuelle 1ère partie

(Je reprends ici un long extrait d'un texte que j'ai écrit pour une conférence sur Castoriadis qui illustre les fondements de mon évolution intellectuelle et politique. Je le reprends en le modifiant quelque peu. Vous pouvez lire la suite mais depuis un certain temps j'éprouve certains désaccords avec la fin de ce texte. Je le questionne par conséquent.)


Provenant de l’héritage marxiste et nationaliste, il y a toujours eu chez moi un double intérêt pour le politique et le social : le point de vue pratique et le point de vue théorique, la praxis qui les concilie comme dirait Marx. Voulant agir pour transformer la vie et le monde, je comprenais que je devais pour ce faire comprendre la situation historique de mon actualité, la synthèse de l’histoire dans un sens assez hégélien et puis assez marxiste aussi, là-dessus Marx poursuivait l’œuvre de Hegel. Dans un sens tout aussi historique, je me devais de me saisir en tant que québécois de situations géographique, géopolitique et culturelle. J’ai ainsi fait parallèlement à des recherches en histoire et en philosophie de l’histoire, des recherches sur les origines du Québec contemporain. Dans mes jeunes années de politisation, on pourrait dire que le Manifeste du parti communiste de Marx et Engels côtoyait Nègres blancs d’Amérique de Pierre Vallières. Il y avait ''urgence de choisir'' pour paraphraser un texte de ce même Vallières.

C’est immédiatement au PQ que devait aller mes allégeances politiques et puis par déception face au néolibéralisme de celui-ci au PDS (Parti de la démocratie socialiste) et ensuite au PCQ (Parti communiste du Québec) qui plus tard allaient devenir deux des créatures à l’origine de l’UFP (Union des forces progressistes).

Parallèlement à mon évolution théorique, sociale et politique, il y avait la grande période d’effondrement du bloc soviétique (URSS et pays satellites) qui lentement mais sûrement s’acheminait vers sa propre destruction et la libéralisation. L’Occident capitaliste triomphait partout et le marxisme s’avérait être un échec. Les agents de légitimation du libéralisme occidental comme Francis Fukuyama pouvaient bien parler de fin de l’histoire. Dans ce cadre, le Québec ne différait en rien. Les principaux partis étaient tous néolibéraux, pro-capitalistes donc, et la gauche de parti était désorientée. Le modèle soviétique était périmé et on questionnait de plus en plus le rôle de l’État (fusse-t-il social) comme colonisant l’ensemble de la vie, l’arraisonnant, nous conduisant toujours to the road of serfdom, vers la voie de la servitude.

J’acceptais ce constat de plusieurs et me questionnais sur l’État qui s’avérait finalement pour moi être un véritable appareil de domination bureaucratique servant soit les intérêts du capitalisme (néolibéralisme actuel) ou encore ses propres intérêts ainsi que ceux de la classe qu’il fait travailler essentiellement petite-bourgeoise (correspondant idéologiquement aux nationalisme de gauche, sociale-démocratie ancienne et nouvelle, socialisme…), que nous pourrions sûrement appelé aussi classe moyenne étatisée : fonctionnaires, intellectuels et artistes patentés et/ou subventionnés, organisateurs communautaires… Le marxisme et le nationalisme étant les deux idéologies fondamentales de légitimation de l’État, fusse-t-il prétendument social, ils ne peuvent qu’être rejetées avec l’État qui leur permet de s’incarner. En arrivant là, j’étais désorienté.

À ce moment, je revenais parallèlement à d’autres influences plutôt singularistes qu’étaient Max Stirner et Friedrich Nietzsche et ses continuateurs (de Bataille à Deleuze et Guattari en passant par Michel Foucault, Jacques Derrida et plusieurs autres). Je n’entrevoyais à ce moment qu’une affirmation de la pluralité constitutive de l’existence singulière de l’individu, voire du dividu (l’individu scindé en lui-même par plusieurs forces, identités et différences qui le traversent constamment et en sont constitutives) et une lutte contre tout ce qui empêche cette existence (généalogie des pouvoirs : le patriarcat, l’État, le capitalisme, la technoindustrie, la gestion « opérationnelle-décisionnelle » comme dirait Michel Freitag, la famille, l’école, l’hétéronormalité et l’hétérosexisme, la police et la prison, l’institution psychiatrique et médicale…). J’y resterai fidèle et le reste encore.



Vous pouvez lire le texte entier dans son ancienne version avec certaines erreurs de code à http://1libertaire.free.fr/Castoriadis44.html

De la sensibilité de soi-même à la sensibilité de l’autre : l'extase de la communauté (texte particulièrement en construction)

''Autrui et mon corps naissent ensemble de l'extase originelle... le corps propre est prémonition d'autrui, l'Einfühlung* de mon incarnation...''

- Maurice Merleau-Ponty


Après avoir écrit sur l’insurrection généralisée et particulièrement celle des corps, il faudrait bien que j’en arrive à poser l'existence de la communauté. Notre sauvagerie veut (consciemment et inconsciemment) que nous vivions au plus intense de nous-même (un nous-même qui s’inscrit dans ce qui ne revient jamais au même identitaire, qui varie, fluctue… ''je est un autre'', disait Rimbaud. Plusieurs autres, ajouterais-je), qu’est-ce qui justifie à ce moment le refus de l'égocentrisme ? Il existe une ivresse de soi, mais il existe aussi une ivresse de l’autre. Notre puissance de vivre en vient à étroitement se limiter et à s’atomiser si elle se vit uniquement comme un égocentrisme. L’étendue sociale des possibilités désirantes, de plaisir, créatives.. nécessitent l’accomplissement des relations sociales en dehors des cadres de la domination, de l’imposition et de la hiérarchie. Pour que nous vivions souverainement nos sauvageries communes, une attention sensible permanente doit s’exercer qui peut très bien se vivre dans l’extase de la relation à l’altérité des autres comme de soi-même. L’immédiateté sociale des invididuEs peut être pensée/vécue comme une attaque contre la séparation que crée l’individualisation tout en instituant pas l’organique fasciste du tout social, de l’impératif holiste. Dans ce cadre, les actes de développer sa sensibilité et de la laisser se développer peuvent se déployer comme une intense et permanente présence à soi, à l’altérité et aux autres, comme une communauté permanente, décentrée... comme ''la communauté désoeuvrée'' de Jean-Luc Nancy ou ''la communauté inavouable'' de Maurice Blanchot.

* ''Le terme empathie est réapparu au XIXe siècle, sous l’appellation einfühlung utilisé par les romantiques allemands. L'acte d'einfühlung désignait un processus de communication intuitive avec le monde, opposant à la connaissance rationnelle de l'univers un mode de connaissance subjectif.''

Aussi, le terme signifie ''compréhension inter-humaine''

Ces deux éléments de définition sont tirés du texte :

Les conceptions de l’empathie avant, pendant et après Rogers

http://www.carrierologie.uqam.ca/volume09_3-4/12_brunelmartiny/index.html

L'insurrection des corps

Des siècles de rationalisme (depuis Socrate à peu près) et des impératifs du travail comme valeur sociale dominante (particulièrement avec le développement du capitalisme) ont amenuisé la sauvagerie de nos êtres. Nous sommes pacifiéEs et nous nous sommes pacifiéEs. Nous sommes domestiquéEs et nous nous sommes domestiquéEs. L’intensité puissante de nos corps a été contrôlée, médicalisée, psychiatrisée… Nous avons harnaché nos émotions, nos désirs… pour éviter et prévenir les débordements. Nous avons institué le peu de temps pour la catharsis de la sauvagerie : par l’alcool, par la drogue, par la névrose, par le party, par le divertissement, par la baise normalisée… La soumission de nos êtres est infinie. C’est pourquoi la libération du vivant passe par l’insurrection des corps autant que par l’insurrection sociale et politique à l’échelle planétaire.

Le questionnnement de la pensée comme savoir-pouvoir

Dans l’ordre des discours et des pensées et de leurs effets sociaux et politiques, qui pense et dans quelles conditions ? Il me semble que toute analyse critique et politique discursive et philosophique devrait passer par ce questionnement pour mieux questionner comme le dit Foucault le savoir-pouvoir. Quelles sont les conditions historiques (économiques, sociales, existentielles…)
de la production de la pensée ? En quoi, les pensées influent des actes, des formes de vie ? Quelles dynamiques de pouvoir engrendrent-elles ?

S’il n’y a plus de socles pour la pensée de la vérité comme adéquation à la pleine réalité du monde, toute pensée est relative, mais néanmoins influente. Toute pensée est un événement. Quels sont les impacts de ces événements ? Qu’est-ce qui structure ceux-ci ?

2007-02-14

La guerre révolutionnaire est à peine commencée 3e partie

Prélude à La guerre révolutionnaire est à peine commencée 3e partie

Être gouverné, c'est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé, par des êtres qui n'ont ni titre, ni la science, ni la vertu... Être gouverné, c'est être à chaque transaction, à chaque mouvement, noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, coté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, admonesté, empêché, réformé, redressé, corrigé. C'est sous prétexte d'utilité publique et au nom de l'intérêt général être mis à contribution, exercé, rançonné, exploité, monopolisé, concussionné, pressuré, mystifié, volé ; puis, à la moindre réclamation, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, assommé, désarmé, garrotté, emprisonné, fusillé, mitraillé, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, et pour comble, joué, berné, outragé, déshonoré. Voilà le gouvernement, voilà sa justice, voilà sa morale !

- Proudhon

C’est ce que disait Proudhon et cela demeure crissement vrai aujourd’hui. C’est que nous vivons en tant gouvernéEs dans toutes les dimensions de notre vie : dans notre famille, à l’école, au travail, dans notre syndicat, dans l’État, à l’hôpital, en prison, comme pauvre face à l’assistanat social, comme participantE ou bénévole dans les administrations communautaires…

La guerre révolutionnaire est à peine commencée 3e partie

Nous, les prolétaires, face à nos conditions et à nos représentations

Comme prolétaires, nous faisons face à nos conditions : le travail comme soumission au salariat et à l’exploitation en général.

Le syndicalisme ne sort aucunement de cette perspective. Il ne fait que rendre plus confortable notre domination. Mais nous y restons toujours dominéEs.

Comme prolétaires, nous faisons face à notre gestion autant celle clairement d’exploitation de nos patrons et des politichiens (de droite comme de gauche) qu’à celle soi-disant bienfaisante (paternalisme), mais toute aussi autoritaire de nos patrons syndicaux, qu’aux avant-gardes soi-disant révolutionnaires qui se prétendent nous comme prolétariat mais qui veulent nous diriger en tant que masses à conduire, troupeau de la révolution.

Le prolétariat, c’est notre représentation réifiée, le concept de notre enfermement.

Nous sommes bien plus souvent qu’autrement différentEs de ce que prétendent nos prétendus chefs et c’est pourquoi nous leur restons heureusement tant que bien que mal et en tout ou en partie insaisissables.

Nous ne sommes pas une masse compacte à conduire et à conceptualiser. Nous vivons nos vies bien plus complexes que les courtes vues sur nous, le prolétariat, des politiciens de droite, de gauche et révolutionnaires ainsi que de leurs intellectuels. Nous ne sommes pas un concept. Ceci n’est pas une pipe, comme on dit. Ceci n’est pas qu’un prolétariat, pourrions-nous dire.

Même là, je dis nous tout en étant conscient que la complexité de la vie me dépasse.

Notre condition commune

Notre condition commune en tant que prolétaires, c’est le travail comme exploitation de notre vie, comme assujettissement aux lois du marché, comme marchandise, comme capital.

Le travail, c’est l’exploitation de son temps, de son corps, de son activité, de sa vie…

Nous ne pouvons nous reconnaître comme prolétariat que soumisEs à l’exploitation généralisée.

Nous ne pouvons nous battre que contre tout ce qui vise à maintenir et/ou maintient notre condition de prolétariat : du capitalisme aux syndicats, des États aux partis…

Seule la multiplicité de nos insurrections peut nous permettre d’en sortir (nous abolir comme prolétariat et donc aussi comme prolétaires), de notre auto-organisation diverse à notre rupture insurrectionnelle et communisatrice