2007-03-10

En réponse abrégée à Joe Black et au commentateur ou à la commentatrice

Un commentateur ou une commentatrice du présent blog a laissé un texte de Joe Black en référence critique à la définition de l'anarchisme insurrectionnel du Wikipedia. Vous pouvez trouver ce texte à http://www.anarkismo.net/newswire.php?story_id=3430

Insurrectionalism offers a useful critique of much that is standard left practise. But it falsely tries to extend that critique to all forms of anarchist organisation. And in some cases the solutions it advocates to overcome real problems of organisation are worse than the problems it set out to address. Anarchist communists can certainly learn from insurrectionalist writings but solutions to the problems of revolutionary organisation will not be found there.

Joe Black

Je suis d'accord avec un certain nombre des critiques de Joe Black, c'est pourquoi entre autres insurrection et communisation me semblent interreliées. L'isolement groupusculaire ne mène nulle part et dans un contexte de lutte armée conduit vers l'anéantissement du mouvement par son isolement et sa répression. C'est ce que tous les groupes d'action directe des années 70 en Occident ont vécu (les Weather..., Action directe, les Brigades rouges, la RAF et bien d'autres). Mais ce que Joe Black ne dit pas, c'est solutions to the problems of revolutionary organisation will be found where ?

L'anarcho-communisme tel que le définit Joe Black pour l'instant a été défait partout et sert aujourd'hui plus souvent qu'autrement de paravent radical a un discours réformiste prêt à défendre les luttes syndicales les plus intégratrices à l'ordre social dominant qui a toujours besoin de se restructurer pour ne pas sombrer dans ses crises et les soulèvements qu'elles engendrent. Et quelle est sa stratégie révolutionnaire, c'est-à-dire qui rompt vraiment avec le capitalisme, l'État... ?

1 commentaire:

Anonyme a dit...

La guerre de 1936 en Espagne me semble être une bonne référence pour cette question. La spontanéité et la vitesse de la réaction des anarchistes de la CNT et des membres du POUM (Parti Ouvrier d’Unification Marxistes). -ou autre groupe marxiste anti-staliniste- face à la déclaration de Franco a été décisive dans la mise en place d'une résistance armée qui associe à la guerre la mise en place d'un processus révolutionnaire, insurrectionnel, et non pas la simple volonté d’un retour à la démocratie capitaliste bourgeoise, ou bien une dérive vers un capitalisme d’Etat. La communisation des moyens de transports, de l'industrie et des terres, tout comme l'acquisition des armes gouvernementales pour la création des milices, est principalement due au caractère spontané de l’organisation de la résistance par les ouvriers anarchistes et les membres du POUM. C’est la décentralisation de l’organisation de la lutte dans les comités locaux et les milices qui a permis la libération du processus révolutionnaire que voulait brider le PSUC (communistes et socialistes), le gouvernement républicain et certains membres moins radicaux de la CNT. Cependant, rien de cela n’a engendré l’isolement de chaque ligne politique, et c’est dans une étroite association, principalement, entre la CNT et le POUM, qu’a été mise sur pieds la résistance en Aragon, où ne combattaient la première année que des miliciens, vivant ensemble au front l’expérience fraternelle de nouvelles intensités.
Mais il n’a fallu que quelques mois aux socialistes pour récupérer toutes les parcelles du pouvoir qui s’était dissous dans les organisations ouvrières,
pour empêcher la révolution.
Cela montre bien comment toute organisation – que ce soit le PSUC ou la CNT- définie au préalable risque fatalement de reproduire les rapports dominants néfastes au processus révolutionnaire, et s’insérer dans une logique capitaliste.

“Anarchist communists can certainly learn from insurrectionalist writings but solutions to the problems of revolutionary organisation will not be found there.”

Contrairement à Joe Black, je serai plutôt tenté de croire que s’il y a bien un agencement dans lequel on pourrait entrevoir progressivement des solutions à l’organisation révolutionnaire, c’est celui que peut nous offrir une insurrection.

C’est dans la magie de l’insurrection que se rencontre l’extase généralisée possible de détruire chaque parcelle de pouvoir qui réside en chacun de nous, pour le déploiement de nos mondes.

yoj04@hotmail.com