2007-01-27

La guerre révolutionnaire est à peine commencée 1ère partie


Car le personnel et le politique s'enchevêtrent souvent, j'ai pensé écrire ce texte qui raconte comment je suis devenu révolutionnaire

Récit personnel et politique

Le prolétaire que je suis comme travailleur depuis le début de mon adolescence (j’avais 11 ans quand j’ai commencé) en avait assez de sa condition et tranquillement il a décroché du travail. Le travail, c’est l’exploitation de son temps, de son corps, de son activité, de sa vie… Je suis devenu fou d’avoir trop subi l’exploitation et je suis devenu complètement enragé par désespoir (une ''tête brûlée'' comme le dirait Badacid). Avant de croiser le mouvement révolutionnaire et d’essayer d’en hériter et de le mettre à jour à partir de nos conditions historiques, ma révolte se vivait à un niveau personnel d’impuissance. L’individualisme ne mène nulle part sauf à son propre anéantissement dans un délire perpétuel. S’en sortir seul, c’est proprement impossible. Essayer de s’en sortir dans un petit univers restreint, c’est s’isoler et cela mène au même résultat.
L’alcoolisme, la drogue, le sexe quand c’est possible…, toutes les drogues dures ou douces du monde existant nous plongent aussi dans l’anéantissement lent ou rapide même si elles semblent nous offrir la possibilité de s’en sortir, mais c’est illusoire.

L’école, ça peut t’aider ?

L’école, c’est normalement ce qui mène au travail. Aller à l’école est un passage vers autre chose : la même misère du monde et d’une vie d’exploitation. C’est fait pour cela. C’est pourquoi je suis convaincu qu’il n’y a rien à réformer, mais plutôt tout à détruire. Il y a des apprentissages nécessaires, c’est certain. Mais qu’on les fasse sur nos propres bases, dans nos propres vies et pour nos propres finalités.

Il reste toujours la famille ?

La famille, c’est l’apprentissage du monde autoritaire. On est dominé par nos parents même quand ça a l’air agréable (sans compter la multiplicité des abus qu'on y vit). Ils/elles te forment à leur image qui la plupart du temps est celle d’un monde d’exploitation. La famille, c’est ce qui mène à l’école, l’école au travail… Il n’y a rien de pleinement émancipateur. Tout y est à détruire aussi.

Et bien, il y a toujours le couple ?

Le couple prend sa forme dans le même monde. Quand ça marche, ça peut être rassurant, douillet, mielleux… mais ça nous enferme l’un et l’autre, la plupart du temps il y a le dominant ou la dominante (LE la plupart du temps) et le/la dominéE (avec un E la plupart du temps), on vit nos névroses du monde en se rassurant mutuellement, mais ça finit souvent par être pénible.

Le monde pourri ne cesse d’exister et il gangrène tout ce qu’on vit. Il n’y a pas grand chose à y attendre non plus. Mais bon, c’est peut-être ce qu’il y a de moins pire quand ça va bien. Mais, c’est assez rare.

Bref, le monde existant, c’est l’enfer. « Nous irons au paradis car l’enfer est ici », comme le dit la Brigada Florès Magon dans une de leurs chansons.

Se tirer une balle ou combattre, tout détruire et pouvoir un jour recommencer la vie sur des bases complètement nouvelles ?

Là est toute la question, comme dirait un vieil auteur anglais d’un autre siècle.

Je ne suis personnellement pas convaincu de la meilleure réponse. Je cherche encore tout en continuant à lutter et à penser les formes les plus adéquates pour le mouvement révolutionnaire. Mais rien n’est certain.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Texte intéressant sous ses divers facettes. Facettes (humaines, psychologiques, notre vécu) changeantes d'un indivudu à l'autre, mais qui tendent toutes vers une même réalité. Bien du vrai, beaucoup de questions, d'incertude, d'analyse, de solutions à trouver...
Losque je lis certaines parties de ton texte, j'ai l'impression d'entrendre à nouveau le moment où nous parlions d'humilité. T'en souviens-tu? L'effet est particulier.

Je reviendrai prochainement lire la suite.