2008-12-25

de la libération, de notre émancipation commune

Je fus fondé d’exploitation, de labeur, d’imposition sexuelle, de mésestime de moi-même, de soumission... Je me suis fait dans la compréhension de cet état qui se perpétue dans toutes les structures sociales d’un monde capitaliste, patriarcal, civilisationnel, autoritaire de mille et une façons… Jusque dans mes viscères, j’en suis colonisé. J’essaie de transformer cette appréhension en lutte contre la colonisation par la domination dans la multiplicité des sphères de l’existence. Je suis du soulèvement. Je suis de la libération. Je suis de notre émancipation commune.

2008-06-12

la volupté du vivant contre la civilisation

Que la volupté du vivant brûle la maîtrise qui mine, détruit ! Que se brise le principe d'individuation ! Que l'univers m'emporte dans son existence !

Je suis en désir d'harmonie, mais je connais trop l'état de guerre.

J'ai besoin de forêts, de feu et d'amour.

Je veux être ressaisi par la vie qui palpite dans son oxygène et combattre pour la préserver, contribuer à la faire exister.

La ville est un espace de mortalité, un cimetière progressif. Je suis si triste dans ce désert d'asphalte, de béton.

La destruction de la domination doit s'engendrer du vivant, du communisme de l'exaltation et non de notre tristesse, de notre néant d'être, de notre désespoir.

en espérant le feu, l'embrasement, l'amour...

Je pleure de toute l'anxiété de l'enfermement dans ce monde vaste qui me domine. Je suis détruit d'une histoire d'oppression. Je suis miné par l'exploitation. Le stress traverse la famille de l'extérieur comme de l'intérieur. Je me sens perdu dans une existence pleine de prisons, de menaces. Je suis assujetti à l'état, au capitalisme, à l'impérialisme, au colonialisme... à la conformité. Je suis traversé par la tension qui fatigue, paralyse, mais parfois la rupture éveille, fait jouer et joie, la liberté de vivre se reconnaît, l'orgasme de l'univers revit, le bien-être de la fusion du vivant. Les dimensions de la domination sont infinies. L'extase, l'enivrement, la sauvagerie, la création... font les instants souverains. Le reste n'est qu'asservissement historique. Against history, against domination ! Que vive le vivant insoumis !

2008-06-08

amertume de la défaite

Je suis seul, vraiment très seul, dans ce monde gangréné par l'hostilité d'une guerre qui nous affaiblit à défaut de nous unir. Je me tue tranquillement dans le silence rythmé par cette musique aliénée par sa médiation. Mon enfance n'est de plus en plus que misère et destruction dans mon ventre ouvert comme une plaie béante. Je m'affaisse trop souvent. Je suis fatigué. Je me déteste de ce monde qui m'a fait dominé. Le soleil disparaît en fumées d'industrie, en brouillards de défaites.

2008-06-01

cheminement du vivant insurgé

Je me vois dans la ville comme faisant partie de son cancer. Le café, la cigarette... me reconduisent vers son productivisme destructeur, vers l'anxiété civilisationnelle. Je suis de la ville comme anéantissement du vivant passant aussi par mon corps. Béton, asphalte, police... me traversent comme une paralysie, comme une maladie qui me tue comme elle détruit le vivant d'une manière générale.

Déserter la civilisation qui tue... Refaire corps avec le vivant... Entrer en rupture avec l'histoire comme progrès de l'arraisonnement écocidaire... Combattre la domination...

emportement primitif

Désaxé de l'axe occidental, du monde du capital, du travail, de la civilisation, délirant de différer, malade de non-conformité, mon corps échappe à la maîtrise. La raison se choque de l'ivresse charnelle. L'univers du vivant m'accompagne dans ses excès. Je suis de dissonance. Je suis de discontinuité historique, en filiation avec les ruptures corporelles avec l'encadrement civilisationnel. Les figures de Nietzsche, d'Artaud, de Bataille... me hantent. J'écris pour échapper à la folie désoeuvrée qui demeure une inclinaison constante. Qu'est-ce qui survivra au désoeuvrement, à la vive irrationalité ? L'anxiété est puissante face à la raison qui se défait, qui tend à s'effacer. Mais, l'emportement est vivifiant, ivre, sensuel, musical, dansant... Vais-je de l'indigène ?

des corps en insurrection

par le gnome et pissenlit

Corps étouffé de civilisation, corps qui se révolte dans les cadres de béton, maladies d’une chair d’asphalte

Corps enivré, corps naturé, corps sexuel, corps dansant

Cosmique fusion avec la terre, le corps existe dans le vivant

Ma chair est volupté dans ses vibrations

L’univers fait corps avec elle et lui fait l’amour

Le corps s’extasie à travers lui et manifeste la puissance qu’il lui procure

L’histoire est rompue dans l’instant de la fusion

Elle brûle tous les dogmes imposés et assimilés comme naturels

La forêt fait de nous des enfants de lumière, sous un soleil extatique nous renaissons

Grands comme des astres en délires

Nous délirons comme des festins du vivant, de vie pulvérisée et manifestée

Nous luttons sauvages contre la domestication

Nous sommes à la recherche du naturel non brimé, non assujetti au
« pouvoir supérieur » de l’homme

Nous sommes, je suis, dans la découverte de la jouissance du vivant non dominée

Dans l’expérience concrète de l’expression de nos chairs respectées

Dans la manifestation de nos désirs abreuvés à leur source première

Dans la liberté de la diversité du vivant conscient et naturel

S’abreuver au corps de la céleste jouissance

Se nourrir, de part l’esprit et le corps, de la puissance affirmée

L’extériorisation de l’intérieur vif, allumé, interpellé et conscient

La profondeur qui pénètre

Dans le refus de tous rapports aliénants

Ici, la langue qui s’abreuve au jus de la sensation

Les sens comme capteur de l’énergie grisée

Celle-là même qui tente avec vigueur d’abolir toutes formes illégitimes de pouvoir

L’homme, la femme, vivement manifestéEs par leurs désirs communs et dissemblables, par leurs différences créatives

L’ouverture du corps

Corps béants tournoyant dans l’immensité de la terre respectée

Êtres du vivant rugissant et luttant contre le meurtre commis par l’homme

Viols de la grandeur, peur de la splendeur, assoiffé de pouvoir, éloigné…si loin, si loin de lui-même!

Aliéné

Dans la dévastation de la totale non-reconnaissance de la puissance du vivant

La forêt fait de nous des enfants de lumière, sous un soleil extatique nous renaissons

Grands comme des astres en délires

Nous délirons comme des festins du vivant, de vie pulvérisée et manifestée


Nous luttons sauvages contre la domestication

2008-05-13

en continuité du texte Entre le capitalisme et Hors-d'Oeuvre : misère et destruction

Ils sont pour le travail. Ils veulent que nous travaillons dans leur cadre autogestionnaire.

Nous combattons le travail pour vivre, nous vivre et nous aimer, nous activer librement, créer...

Ils sont pour le langage comme institution du symbolique.

Nous comprenons trop les compromis quotidiens avec cette organisation pour vouloir la reproduire. Nous voulons casser la médiation pour nous vivre pleinement comme corps d'émergences, de désirs, de respirations de la beauté non-verbale et non-écrite de l'univers du vivant et du non-vivant...

Ils défendent l'institution de la musique comme probablement des arts en général.

Nous vivons les sons et les réceptions de nos sens d'autant mieux qu'ils ne sont pas enrégimentés par des règles hiérarchisées, des normes esthétisées... que sont ces institutions.

Ils aiment la pacification et l'arraisonnement civilisationnels.

Nous nous voulons sauvages comme la vie quand elle se libère de la civilisation qui la dresse, la compresse, la tue.

Du primitif en nous comme de l'air qui émerge comme du nouveau vital et passionnel !

Nous sommes les barbares de l'ordre de l'histoire qu'ils défendent. Nous casserons leurs cadres comme nous briserons la domination.

Leurs mondes font nos enterrements.

La vie en nous et autour de nous est en insurrection.

2008-05-12

Entre le capitalisme et Hors-d'Oeuvre : misère et destruction/Between capitalism and Hors d'Oeuvre: misery and destruction

(Ce texte prend également partie contre la campagne d'intimidation orchestrée par Hors-d'Oeuvre contre la venue de John Zerzan à Montréal)

Entre le capitalisme et Hors-d'Oeuvre : misère et destruction


Même si une partie du mouvement anarchiste se détache et attaque le postgauchisme, le primitivisme et tout ce qui leur échappe, nous savons que les questions demeurent entières.

Hors-d'Oeuvre s'affirme ennemi de ceux/celles qui luttent contre le progrès.

Le progrès ? C'est quoi ? Plus d'industries, plus de technologies, plus de territoires colonisés par le capitalisme... plus de médiations destructrices dans les relations entre les humainEs et la vie dans son ensemble. C'est la perpétuation et l'accentuation de la modernité bourgeoise occidentale que défendent même les syndicats en ne sortant pas des cadres balisés par le marché, le commerce, la spéculation, le productivisme, le travail aliéné, l'arraisonnement de la vie. Hors-d'Oeuvre partage le conservatisme des institutions qui ont fait le capitalisme, même d'État comme le marxisme-léninisme.

Si l'anarchisme veut dire lutter contre toute forme de domination, Hors-d'Oeuvre n'a rien d'un collectif anarchiste. Ils affirment pourtant défendre la ligne juste du mouvement révolutionnaire, mais leur incohérence est manifeste.

La destruction de la vie même autogérée, ça reste de la destruction, de la domination, de l'autoritaire. Dogmatiques dans ses fins et dans ses moyens (attaques, guerres pour la pureté, intimidation face à ceux/celles qui différent...), Hors-d'Oeuvre est un paravent de légitimité de ce que le système produit quotidiennement. Le progrès est une valeur incontestable pour l'avant-garde du capitalisme. Même chose pour HO ! Union des forces progressistes de droite comme de gauche ? Ne demeure au centre de la contradiction entre HO et le capitalisme que la méthode de gestion : gestion hiérarchique entre humainEs ou autogestion commune de ce qui dévaste ? Même marde, comme dirait l'autre ! Tout cela n'est que de l'Ostie de marde pour reprendre le titre polémique et provocateur d'un collectif qu'exècre HO.


Between capitalism and Hors d'Oeuvre: misery and destruction

Even if a part of the anarchist movement detaches itself to attack post-leftism, primitivism and whatever else they can't grasp, we know that the issues remain relevant.

Hors-d'Oeuvre affirms that they are the enemy of those that are against progress.

Progress? What's that? More industries, more technology, more territories colonized by capitalism... more destructive mediations in the relations between humans and life as a whole. It's the perpetuation and accentuation of bourgeois, western modernity that even unions defend when they don't leave the established frameworks of the market, commerce, speculation, productivism, alienated work, and life's surveillance by reason. HO shares the conservatism of institutions that made capitalism, even state-capitalism like marxism-leninism.

If anarchism means to struggle against all forms of domination, HO in no way resembles an anarchist collective. Despite this, they claim to defend the correct line of the revolutionary movement, but their incoherence is obvious.

Destruction of life, even self-managed, remains destruction, domination and authoritarian. Dogmatic both in their ends and in their means (attacks, wars for purity, intimidation vis a vis those of a different opinion...) HO is a legitimizing screen for what the system produces daily. Progress is an incontestable value for capitalism's vanguard. Same thing for HO! Is there a union of progressive forces of the right and left? The central contradiction between HO and capitalism remains just the means of management: hierarchical management or collective self-management of that which devastates. Same shit, as someone else might say! It's all just "de l'Ostie de marde" * to use the polemical, provocative name of a collective that HO vilifies.

* "Host of fuckin' shit" to translate loosely.

2008-05-08

Montréal de nos défaites accumulées et à venir... (?)

L'expression de la révolte autant de l'intime rupture que de la communisation de la rupture sans s'organiser, sans se planifier stratégiquement, sans affrontements tactiques ne peut mener qu'à un opportunisme d'appui des luttes sans une compréhension critique de leurs limites et de nos erreurs, sans pointer les nécessités révolutionnaires, sans dépasser les ratés. Nous nous complaisons dans notre impuissance, dans la défaite perpétuelle, dans notre détresse aussi par conséquence. Plusieurs désertent le camp de notre guerre révolutionnaire, car il est plus facile de s'intégrer. D'autres attendent infiniment. Nos faiblesses non assumées comme non évitées renforcissent aussi l'incapacité de structurer notre puissance en tant que mouvement révolutionnaire. Nous célébrons en ce moment mai 68, mais c'est un cadavre. Nous nous mirons dans les moments morts, passés des luttes peu triomphantes qui aujourd'hui sont si loin, dont le présent de l'exploitation accrue démontre l'évanescence. Nous avons aussi manifesté contre le capitalisme le 1er mai dans une tradition folklorisée qui est nôtre à défaut de la présence d'une puissance de rupture. Lors du bilan, la faiblesse stratégique et tactique du mouvement a été vite négligée. Il a tout lieu de croire que nous ne ferons que répéter les traditionnelles manifestations qui n'ont jamais en elles-mêmes changé le cours de l'histoire et que nous nous y ferons réprimer comme à chaque instant de ce système d'exploitation que nous perpétuons. Cela me porte à démissionner de votre cours symbolique d'expression.

2008-05-05

Combattre le patriarcat en tant qu'homme ?

Réflexions constantes qui s'imposent d'autant plus après le visionnement du film Or mon trésor

Face à la domination des femmes par les hommes, dans le cours de la structuration de la société patriarcale, je suis interpellé en tant qu’homme, en tant que dominant, en tant qu’agent actif d’assujettissement des femmes comme objets de services : domestiques, sexuels, parfois même affectifs… Je suis déterminé à désirer me servir des femmes comme objets de soutien, de plaisirs, de satisfactions… Toute la société est dominée par des hommes et même quand certaines femmes prennent place dans la gestion et la reproduction de la société, c’est surtout en minorité agissante renforcissant par la domestication, par l’autorité, par l’obéissance, par la soumission, la domination masculine.

Toute la société doit être attaquée même dans nos intimités pour mettre fin à cette oppression. La destruction de cette société ne peut passer que par le mouvement des femmes qui en ont intérêt pour s’affirmer, se vivre, s’aimer comme subjectivités émancipées de cette domination… En tant qu’homme, je suis ''ennemi de classe'' de ces femmes. Comment puis-je espérer déconstruire ce qui m’a fait et servir la cause de la lutte contre le patriarcat ? Comment ne pas me faire complice des camarades masculins en tant que classe dominante dans le système patriarcal ?

C’est aux femmes en lutte de répondre pas à moi qui pourrais être appelé à réformer le patriarcat pour le rendre éventuellement davantage gentil, mais tout autant dominant. C'est pourquoi je suis contre les groupes non-mixtes hommes contre le patriarcat. En tant que déterminé ''homme'' en rupture avec le pouvoir masculin, je pourrais avoir même inconsciemment des comportements qui reproduisent le pouvoir mâle.

Au-delà d’un processus de déconstruction dont je ne peux être certain de sa fin, comme puis-je me faire agent actif de destruction de la domination masculine ou tout au moins ne pas être un obstacle à cette libération ? De mes relations amoureuses à ma vie quotidienne ainsi que dans les luttes et ailleurs, comment lutter pour casser le pouvoir qui m’est allégué comme sujet masculinisé ?

2008-04-25

La grève n'est pas un droit, mais une nécessité

Dans ce monde d'exploitation généralisée, de destruction écologique, de guerres, la grève n'est pas un ''droit'' référent à un État qui légifère, mais une nécessité. L'interdiction des grèves n'est qu'une des conséquences d'un système capitaliste globalisé qui se fait de plus en plus totalitaire à l'échelle globale. Arrêter le cours normal de cette course aux profits concentrés et aux pertes massives est notre responsabilité première d'humainEs qui luttent encore pour plus de liberté, de partage, d'égalité.

L'État capitaliste nous interdit de nous révolter ou nous réprime, c'est l'histoire générale de nos vies. Les syndicats sectorialisent nos combats, les domestiquent, les conduisent vers l'impuissance. C'est l'histoire du syndicalisme comme garant de notre exploitation. Lutter en priorité pour le droit à la grève sans remettre en question le syndicalisme, c'est taire l'urgence de se défaire des cadres généraux qui balisent notre existence exploitée. Dire ''qu’il existe une alternative libertaire révolutionnaire et combative pour tous les travailleurs et travailleuses qui exigent le respect et des conditions de vie décentes de leur patron'' sans mettre l'emphase sur la nécessité d'abolir le patronat, c'est entretenir encore une fois l'illusion funeste d'un capitalisme à visage humain, d' ''un patron gentil''.

L'existence même du fait de vivre et de la vie est en péril, la révolution est plus que jamais la seule solution ! La grève générale, sauvage et insurrectionnelle en est le commencement !

2008-04-24

Réponse complémentaire au texte d'Attilà Jorn

''Ainsi, nous cherchons à avoir une assise dans nos milieux de travail et nos communautés, là où les germes de la résistance peuvent prendre racine. Notre rôle y est double : d’abord par appartenance de classe afin d’améliorer nos conditions immédiates, mais aussi pour être présents politiquement et défendre une stratégie révolutionnaire. Le 1er mai sera donc l’occasion pour les communistes libertaires de démontrer qu’il existe une alternative libertaire révolutionnaire et combative pour tous les travailleurs et travailleuses qui exigent le respect et des conditions de vie décentes de leur patron.'' - NEFAC

D'un côté, il y a le réformisme. De l'autre, il y a l'élaboration d'une hypothétique stratégie révolutionnaire. Dans la dernière phrase, on retourne au réformisme. Nous y sommes encore exploitéEs par le patron, mais ''décemment'' (?). Quoi de si différent avec la stratégie troskyste ? Dans ce contexte, est-il si étonnant de voir une collection soi-disant
« sensible aux principes libertaires » publier une figure trostkyste notoire ? N'avons-nous pas assisté à ce que nous pourrions appeler la ''trostkysation'' de l'anarchisme avec la plateforme minimale (le réformisme des conditions de l'exploitation par exemple) à la place du programme minimum et la plate-forme maximale (la révolution toujours repoussée aux calendes grecques, ''Il est évident qu’elle n’est pas à l’ordre du jour dans l’immédiat et qu’elle ne semble pas prête à le devenir dans un avenir prévisible'' - NEFAC dans Cause commune) à la place du programme maximum ? Évidemment, vous n'entendrez pas la NEFAC ou d'autres anarchistes parler en ces termes, mais les ressemblances sont marquantes et probablement déterminantes.

Nicolas Phébus, figure notoire de l'anarchisme au Québec à sa façon, disait, sans craindre le ridicule, que Québec solidaire dans la région de Québec est anti-capitaliste.

''Effectivement, QS n'est pas anticapitaliste. Ceci dit, la région de Québec (Taschereau en particulier) est un cas à part. C'est clairement la région la plus à gauche du parti. Leur anticapitalisme ne fait aucun doute pour moi.'' (Nicolas)

Alors que nous savons que Québec solidaire entre autres dans la région de Québec est un des repères de trostkystes, des avatars de Bensaïd à Québec par exemple. Cela ne marque-t-il pas aussi une certaine connivence entre les soi-disant disciples de Léon (Trostky) et les soi-disant héritiers de Nestor (Makhno), malgré la fracture historique sanglante qui a existé entre ces deux mouvements ?

Ici, la NEFAC sert d'exemple pour le mouvement anarchiste, mais ce n'est pas tant elle qui est blâmée. Le mouvement anarchiste dans sa majorité semble tendre à la confusion entre actions même directes réformistes et stratégie du mouvement révolutionnaire tout comme le mouvement trostkyste. Que les deux se rejoignent dans une même collection n'exprime-t-il pas quelque chose de fondamentalement symptomatique et désolant ?

PETITE OMISSION ENTRE AMIS : UN THÉORICIEN DE LA LIGUE COMMUNISTE AUX ÉDITIONS LUX

PETITE OMISSION ENTRE AMIS : UN THÉORICIEN DE LA LIGUE COMMUNISTE AUX ÉDITIONS LUX

par Attilà Jorn

Les éditions Lux de Montréal viennent de faire paraître un livre de Daniel Bensaïd intitulé « Les dépossédés – Karl Marx, les voleurs de bois et le droit des pauvres ».
Ce livre est publié dans la collection « instinct de liberté » dirigé par Marie-Eve Lamy et Sylvain Beaudet. Cette collection entend « proposer des textes susceptibles d’approfondir la réflexion quant à l’avènement d’une société nouvelle, sensible aux principes libertaires ».
Or, Daniel Bensaïd qui est présenté sobrement en quatrième de couverture comme « enseignant la philosophie à Paris VII », est surtout, selon un simple clic vers Wikipedia :
« un philosophe et un théoricien du mouvement trotskiste en France. Il a participé au mouvement de Mai 68 lors de ses études à l'Université Paris X Nanterre en militant dans la Jeunesse communiste révolutionnaire (JCR), aux cotés d'Alain Krivine. Après la fusion entre la JCR et le Parti communiste internationaliste en 1969 qui prennent le nom de Ligue communiste, il fait partie de son bureau politique avec -entre autres- Alain Krivine et Henri Weber. Bensaïd est maintenant un théoricien de la Ligue communiste révolutionnaire et membre du secrétariat unifié de la IVe Internationale. Son influence, politique et théorique, en fait un acteur incontournable dans le mouvement trotskiste mondial, et plus généralement dans le communisme antistalinien. Il est professeur de philosophie de l'Université de Paris VIII. Il est connu pour ses études sur Walter Benjamin et Karl Marx, ainsi que pour une analyse récente du post-modernisme français. Celui-ci est ainsi critiqué dans Les Irréductibles, à partir d'une mise au jour de ses implications philosophiques et politiques. Il rédige régulièrement des articles pour le périodique La gauche, mensuel nord-américain en langue française rattaché à la Quatrième Internationale. Daniel Bensaïd est également membre de l'Institut International pour la Recherche et la Formation ».
Nous ne discuterons pas ici de la valeur éminemment contestable du contenu de son livre qui s’abreuve de généralités contre la mondialisation et récupère tout ce qui bouge en France, des Enfants de Don Quichotte aux militants de Droit Au Logement. La Ligue communiste de Bensaïd, avec à sa tête le médiatique Besancenot, est en effet le type même de l’organisation spécialisée dans la récupération des luttes celles qui lui permettent d’exister un peu plus sur le terrain politique. Bensaïd « membre du secrétariat unifié de la IVe Internationale » ne peut ignorer l’orientation de son organisation réformiste et électoraliste mais Lux semble ne rien savoir.

La polémique Marx/Proudhon (Misère de la philosophie…) discutée un peu vite dans ce petit livre a sans doute abusé les deux directeurs de collection qui lui attribuent, en l’acceptant dans leur collection, d’être « sensible aux principes libertaires ». Bensaïd doit être le premier surpris d’être publié dans cette collection car ce brave militant n’a jamais eu de prétentions libertaires ou cela se saurait depuis longtemps. Et il y a fort à parier que le bureau politique de la Ligue perdrait alors ce valeureux infiltré aux valeurs soudainement libertaires. Mais un peu d’entrisme au Québec où aucune section de la IVe Internationale n’existe ne peut faire que du bien à ce brave homme.
On peut alors légitimement se demander pourquoi les éditions Lux et leurs deux directeurs de collection ont dissimulé, on espère par omission, le parcours trotskiste de ce militant obstiné. Est-ce parce que Proudhon est mentionné dans sa courte étude ? Est-ce que parce qu’il faut vendre ? Est-ce parce qu’ils croient ses pauvres idées génératrices de débat ? Est-ce parce que le parcours de Bensaïd leur a semblé un détail sans importance ?
Dans tous les cas, il s’agit d’une grande naïveté et d’une coupable incompétence critique.
Méconnaitre ainsi ce qui sépare les pratiques trotskistes de celles des libertaires et surtout dissimuler la pratique réformiste et l’engagement militant de Bensaïd est plus grave. Ce petit travers peut relever de l’ignorance mais aussi de la manipulation d’opinion, façon soviétique.
Le milieu libertaire québécois, sans se draper dans des qualités immobiles ou fausses sur son existence et sa radicalité, n’a pas besoin pour se développer et entamer ses luttes d’interprétations fausses ni de radicalités de façades ou de mensonges par omission.
Ainsi, les éditions Lux devraient considérer leur activité réelle de maison d’édition à l’aune d’une exigence aussi bien éthique qu’éditoriale en diffusant des réflexions théoriques libres de toute idéologie ou en admettant leur collusion.
titusdenfer666

2008-04-02

L'importance historique de l'ultra-gauche et son dépassement

À l'anonyme qui disait en commentaire : Feu sur l'ultra-gauche !

Ce texte exprime un point de vue critique et intéressant historiquement sur la question de l'ultra-gauche, de l'inspiration qu'elle a laissée, du fait qu'elle a été un moment historique dans l'histoire du mouvement révolutionnaire. Le gnome n'est pas de l'ultra-gauche. Il en est néanmoins marqué comme une influence majeure. Cette ultra-gauche fut entre autres un important point de rupture avec Lénine, avec le marxisme-léninisme, avec le réformisme syndical et en général.

texte de calvaire01

Loin d'une terre inconnue, l'ultra-gauche fut la première grande rupture marxisante avec la contre-révolution marxiste-léniniste qui continue à un peu trop influencée la gauche communiste d'origine bordiguiste.


L'ultra-gauche, appelée aussi parfois conseillisme (on pourrait se demander par contre si ultra-gauche et conseillisme sont exactement synonymes ?), n'est pas une terre inconnue. Elle fut un premier courant très marxisant qui permettait d'entrevoir le dépassement du marxisme traditionnel et de ses erreurs transitoires devenues permanentes (erreurs ou expression de la dictature de l'élite bureaucratique ?) : la phase de transition d'État devenue capitalisme d'État ou capitalisme bureaucratique, le bureaucratisme en général, le parti comme oligarchie dirigiste, le syndicalisme comme organe de gestion du capital... Elle voulait rompre avec tous ces éléments de la contre-révolution. Elle nous a laissé beaucoup en héritage.

Alors que la gauche communiste d'origine bordiguiste nous offre les mêmes erreurs que le léninisme en général avec comme positif un accommodement plus grand avec les conseils et un anti-syndicalisme en prime.

Les textes des conférences de Roland Simon (vous pouvez retrouver ses textes à théoriecommuniste.org) nous offrent un portrait assez exhaustif de l'ultra-gauche, de ce courant révolutionnaire majeur qui fut une des premières expressions de la critique du capitalisme d'État et une expression d'une révolution qui se ferait par les travailleurs/travailleuses eux-mêmes/elles-mêmes comme Marx le prétendait.

Nous ne faisons pas de cette ultra-gauche une utopie à réaliser en-dehors du contexte historique, c'est pourquoi une critique de ce courant dans le but d'une actualisation du mouvement révolutionnaire s'avère nécessaire dans le cadre des Fondements critiques pour une théorie de la révolution comme le dit le titre de l'ouvrage de Roland Simon.

Le texte de la Gauche communiste n'est que le même charabia que colportent traditionnellement ceux/celles qui s'en réclament. Puisqu'il faut bien construire le Parti de la révolution et n'avoir rien compris des expériences révolutionnaires du 20e siècle.

J'ai ici répondu à la critique de la gauche communiste non pas pour défendre Roland Simon qui est très capable de se défendre tout seul mais parce que je me sens héritier de cette ultra-gauche qui, aujourd'hui désuète, n'a pas moins été essentielle pour sauver le mouvement révolutionnaire de sa gangrène marxiste-léniniste tout autant que de la voie sans issue du syndicalisme.

Je vous laisse avec la définition du conseillisme que donne le Wikipedia. Ce texte est lui-même critiquable à certains égards, mais n'en demeure pas moins intéressant comme introduction ne serait-ce que pour les références qu'il offre.

Communisme de conseils
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Sommaire
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* 1 Définition
* 2 Le communisme de conseils en Allemagne et aux Pays-Bas
* 3 Le communisme de conseils en France
o 3.1 Les origines (1918-1945)
o 3.2 L'après-guerre (1945-1967)
o 3.3 Depuis 1968
o 3.4 Autonomie ouvrière ou Mouvement autonome
o 3.5 A la marge : les débats négationnistes de quelques individus
o 3.6 Les situationnistes
* 4 Le conseillisme dans les autres pays
* 5 Personnalités
* 6 Bibliographie
* 7 Liens internes
* 8 Liens externes

Définition [modifier]

Le communisme de conseils, ou conseillisme, est une théorie/pratique partagée par plusieurs mouvements cependant plus ou moins contradictoires au niveau théorique ou pratique. Ce courant est parfois désigné par l'appellation « communisme de gauche ».

Les références sont le luxembourgisme allemand, les conseils ouvriers, de paysans ou de commune pratiqués en Russie en 1905 et en 1917, lors de la révolution allemande en 1918-1919, ou l'expérience des conseils ouvriers de Turin en 1919, puis les conseils en Hongrie en 1956, etc.

Le communisme de conseils est un courant marxiste anti-léniniste (le terme « communisme de conseils » marque l'opposition à ce « communisme de parti » : ce sont les conseils ouvriers qui doivent diriger, et pas un parti), qui se réclame des conseils ouvriers. Les conseils ouvriers sont des assemblées réunissant l'ensemble des prolétaires. Pour les conseillistes, seules ces assemblées doivent diriger la révolution. Les conseillistes s'opposent donc aux conceptions de Lénine pour qui seul le parti devait diriger la révolution et la société socialiste. Pour les conseillistes, les conseils ouvriers doivent au contraire être les seules structures organisant la société socialiste : les conseils ouvriers sont une forme de démocratie directe. Le communisme de conseils se réclame d'une continuité du mouvement ouvrier.

Outre la référence aux conseils ouvriers, les conseillistes se distinguent souvent par le rejet des syndicats, considérés comme des structures réformistes, mais aussi par le refus de participer aux élections ou de soutenir les luttes « de libération nationale ». Le communisme de conseil refuse parfois l'antifascisme en tant qu'alliance avec la bourgeoisie. Pour certains conseillistes, l'antifascime, en abandonnant la lutte de classe, ne fait que faire le jeu du fascisme : seule la lutte de classe et la lutte contre le capitalisme peut permettre de combattre efficacement le fascisme. La démocratie bourgeoise est à cet égard considérée comme une forme spécifique du capitalisme pouvant se faire fascisme pour remettre en marche le processus capitaliste. Quant à l'URSS et aux différents pays dits « communistes », tous ces régimes sont pour les communistes de conseils des capitalismes d'État, voire des « fascismes rouges ». La révolution bolchévique de 1917 est parfois considérée comme une « révolution bourgeoise » et un coup d'État.

Le communisme de conseils en Allemagne et aux Pays-Bas [modifier]

En octobre 1919, par divers machinations, la gauche est exclue du Parti communiste d'Allemagne (KPD) au congrès d'Heidelberg. Elle fonde alors un nouveau parti communiste le 4 avril 1920 : le KAPD (Parti Communiste Ouvrier d'Allemagne).

Le 14 février 1920, les comités ouvriers se rassemblent dans l'Union Générale des Travailleurs d'Allemagne (AAUD). En 1921, l'AAUD regroupe 200 000 travailleurs. Dans les années qui suivent, l'AAUD perd la quasi-totalité de ses effectifs. En 1927, des communistes de conseil hollandais fondent le Groupe des Communistes Internationaux (GIC). En 1931, l'AAUD prend le nom d'Union Communiste Ouvrière d'Allemagne (KAUD). La KAUD ne regroupe alors plus que 400 militants.

Marinus Van der Lubbe, accusé par les nazis de l'incendie du reichstag, est membre à cette époque d'un petit groupe conseilliste : l'Opposition Ouvrière de Gauche (LAO). La même année, le KAPD s'autodissout dans la KAUD. Marinus Van der Lubbe est condamné à mort. Il est executé le 10 janvier 1934. La KAUD disparaît quelques mois plus tard, les militants se dispersant alors en une série de groupuscules.

Le GIC s'autodissout en 1940 au moment de l'invasion des Pays-Bas par la Wehrmacht. Entre 1941 et 1943, un groupe trotskiste allemand, les Communistes Révolutionnaires d'Allemagne (RKD), s'alignent progressivement sur des positions conseillistes.

Le communisme de conseils en France [modifier]

Les origines (1918-1945) [modifier]

En France, le communisme de conseils apparaît d'abord en novembre 1918 avec la création du soviet de Strasbourg. L'Alsace est alors encore en territoire allemand. Le 22 novembre 1918, le soviet de Strasbourg abandonne le pouvoir à l'armée française. Le premier groupe conseilliste est créé en mai 1919 sous le nom de "Parti Communiste Français" (PCF). Ce petit groupe n'a rien à voir avec le PCF de la IIIe Internationale. Il n'est pas reconnu par l'URSS. A Paris, le PCF de 1919 s'organise en "soviets d'arrondissement". Le PCF de 1919 regroupe aussi bien des marxistes que des anarchistes. Il publie un journal tiré à 20 000 exemplaires : L'Internationale. Le PCF de 1919 ne dure que quelques mois et disparaît dès le mois de décembre. En avril 1920, les marxistes du PCF de 1919 créent un second PCF, tout aussi éphémère, et qui devra disparaître au mois de décembre au moment de la création du PCF de la IIIe Internationale.

En 1929, un groupe bordiguiste français, Réveil communiste, s'aligne sur des positions conseillistes. Une quinzaine de conseillistes se rassemblent au mois d'août sous le nom de Groupes Ouvriers Communistes (GOC). Les GOC publient L'Ouvrier communiste. Les GOC disparaissent en 1931. André et Dori Prudhommeaux et Jean Dautry qui ont rompu avec les GOC publient successivement Spartacus (1931) et Correspondance internationale ouvrière (1932-1933).

En 1933, sur l'initiative d'un groupe local de la banlieue Ouest de Paris, une Conférence d'unification d'une douzaine de groupes d'opposants communistes et d'individus est organisée, aboutissant à une unification partielle. Quelques mois après, l’Union Communiste (UC) nait d’une scission, moitié-moitié, dans la Ligue trotskiste qui avait participé à la conférence mais était restée indépendante. L'UC publie en novembre 1933, le n°1 de son journal L'Internationale. Sitôt née, en décembre 1933, l’Union Communiste, fusionne avec l’organisation issue de la Conférence d’unification. Après cette fusion, l'UC évolue rapidement vers le Communisme de Conseils, absorbant le seul petit groupe se réclamant alors de ce courant (autour de Bayard). L'UC recueille par ailleurs une partie notable des bordiguistes (italiens pour la plupart) parisiens. En 39, avant sa disparition, l'UC rejoint la position d’Anton Pannekoek ou du KAPD; conservant le mot Parti tout en rejettant la conception léniniste d'un parti dirigeant.

Certains conseillistes français participent en 1941 à la création du Groupe Révolutionnaire Prolétarien avec des anarchistes et des militants trotskistes. Un groupe conseilliste lié aux RKD allemands est créé en France en 1944 : l'Organisation Communiste Révolutionnaire (OCR).

L'après-guerre (1945-1967) [modifier]

Vers octobre 45, des contacts se rétablissent, pilotés en particulier par Jean Lastérade (ex de l’Union Communiste). Devant l'impossibilité de reconstituer l'UC quelques anciens membres de l'UC commencent des pourparlers avec les bordiguistes qui publient "L'Etincelle". Ils finissent par intégrer, malgré son léninisme persistant, cette "Fraction Française de la Gauche Communiste Internationale (FFGCI)", animée par Suzanne Voute et Albert Vega, dont le journal "L'Internationaliste" a remplacé l'Etincelle. H. Chazé, ex-UC, est chargé de la correspondance internationale de cette organisation. La FFGCI cesse d'exister en 1951, la plupart des militants rejoignant Socialisme ou Barbarie.

En dehors de ces contacts entre militants "ultra-gauche" d'avant-guerre, c'est de la IVe Internationale trotskyste que sortent une bonne partie des militants des années 60. C'est d'abord après la guerre le groupe "Fomento Obrero Revolucionario", issu de la section espagnole de la IVe Internationale (bolchéviques-léninistes, à ne pas confondre avec le POUM qui ne fut jamais reconnu par Trotsky) qui s'était illustrée durant la guerre civile par son soutien, au côté des Amis de Durruti, aux insurgés de mai 37. Le groupe eut une certaine influence en France, surtout grâce à la présence en son sein du poète Benjamin Perret. Après la disparition de l'OCR en 1947, le communisme de conseil réapparaît en 1948 autour de certains membres de la revue « Socialisme ou Barbarie » (S ou B), qui rompt alors à son tour avec le trotskisme en quittant le Parti Communiste Internationaliste (PCI). Depuis de longs mois déja, la fraction S ou B dénonçait le bureaucratisme de la direction du PCI et de la IV° Internationale. Mais surtout, le groupe remettait en cause certains dogmes du trotskisme, notamment le caractère "ouvrier" de l'État russe, et donc la défense inconditionnelle de celui-ci.

Guy Debord fonde l'Internationale Situationniste en 1957. L'Internationale Situationniste (IS) est une organisation à la fois conseilliste et libertaire qui prône le refus du travail et la révolution de la vie quotidienne.

Socialisme ou Barbarie donne naissance en 1958 à deux groupes distincts, Informations et Liaisons Ouvrières et Pouvoir Ouvrier. En 1960, Informations et Liaisons Ouvrières prend le nom de Informations et Correspondances Ouvrières (ICO). Dans les années 60, un autre groupe conseilliste se constitue autour de Maximilien Rubel et Ngô Văn : le Groupe Communiste de Conseils.

En 1965, des militants de Pouvoir Ouvrier ouvre une librairie dans le quartier latin : La Vieille Taupe. Ils sont exclus de Pouvoir Ouvrier en 1967. La même année, deux ouvrages importants sont publiés par les situationnistes : La Société du spectacle, de Guy Debord, et le Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations, de Raoul Vaneigem. C'est aussi en 1967 que Socialisme ou Barbarie disparaît. Des anciens militants de Socialisme ou Barbarie créent alors un éphémère Communisme ou Barbarie qui ne dure quelques mois et s'autodissout à la veille de mai 1968.

Depuis 1968 [modifier]

En mai 68, la plupart des groupes mentionnés précédemment ont disparu ou sont en voie de disparition. Différents éléments radicaux seront cependant actifs, en particulier au niveau du Comité d'action travailleurs-étudiants installé à la Faculté de Censier. Il s'agit particulièrement d'éléments gravitant autour de La Vieille Taupe, du G.L.A.T. (Groupe de liaison pour l'action des travailleurs), ou des Cahiers de Mai. Dans les années qui suivent surgiront des groupes se réclamant de l'ultra-gauche, sans lien direct avec les anciens groupes. Le terme « conseilliste » sera principalement - mais pas exclusivement- utilisé par les groupes inspirés par les situationistes. Cette floraison ne met pas un terme au courant historique de la gauche communiste germano-hollandaise, dont les écrits et théories seront progressivement re-découverts par une partie des groupes issus de mai 68. Globalement, beaucoup de groupes « conseillistes » nés peu de temps après 68 auront une existence éphémère qui se limitera à une unique publication, journal ou brochure. Durant cette même période, une partie de ces groupes participent à Informations et correspondances ouvrières (ICO), qui devient une sorte de fourre-tout de l'ultra-gauche. Une collaboration s'établit par ailleurs entre ICO et certains des éléments du Mouvement du 22 mars (ceux qui étaient proches du groupe anarchiste Noir et Rouge). Ceci amène à des affrontements avec des éléments du groupe des Enragés qui assistaient aux réunions d'ICO, débouchant sur le rejet des Enragés. Fin 1970, Révolution internationale, Les Cahiers du Communisme de conseils et l'Organisation conseilliste de Clermont-Ferrand quittent l'ICO pour se constituer en regroupement. Ce regroupement évoluera vers une intégration dans Révolution internationale des deux autres groupes, qui conduira en 1974 au départ des principaux animateurs de ces deux groupes.

Pouvoir ouvrier finit par s'autodissoudre à son tour en 1969. Certains militants issus de Pouvoir ouvrier se regroupent alors l'année suivante autour du bulletin La Voie, avant de créer en 1971 le Groupe marxiste pour le pouvoir des conseils de travailleurs (GMPCT). La Vieille Taupe et l'Internationale situationniste s'autodissolvent en 1972. La Vieille Taupe crée une nouvelle organisation : Le Mouvement communiste. La même année, le GMPCT prend le nom de Gauche marxiste, et publie le journal Lutte continue. Informations et correspondances ouvrières et la Gauche marxiste s'autodissolvent en 1973. Les militants de la Gauche marxiste rejoignent alors le groupe opéraïste Matériaux pour l'intervention.

Le groupe Pour une intervention communiste se constitue fin 1973 sur des positions proches de la Gauche allemande et une analyse de la société capitaliste se rattachant à celle de Rosa Luxemburg. De 1974 à son auto-dissolution en 1982, il publiera 38 numéros de la revue Jeune Taupe, ainsi qu'un nombre important de brochures, tracts, affiches. En 1981 une scission forme le groupe Volonté communiste, publiant le journal Révolution sociale (n°1 paru en juin 1981). Après la dissolution du groupe, la majorité de celui-ci forme L'Insécurité sociale (groupe et publication).

Le Mouvement communiste disparaît à son tour en 1974. En 1975, des anciens militants de Informations et correspondances ouvrières participent à la création du réseau Echanges et mouvement. A la même période, une des tendances de la LCR trotskyste rejette l'électoralisme de l'organisation, ainsi que son analyse de l'URSS. Elle rompt avec la LCR et constitue l'Union ouvrière qui évoluera vers des positions proches de l'ultra-gauche.

Le Groupe communiste de conseils (GCC) disparaît au cours des années 70.

Parmi les publications ultra-gauche ou conseillistes publiées en France entre 1968 et 1975, on peut citer :

* Alarma (FOR)
* Les amis de 4 millions de jeunes travailleurs
* Cahiers du communisme de conseils
* Informations et correspondances ouvrières (ICO)
* Lutte continue (Gauche marxiste)
* Lutte de classe (GLAT)
* La Marge et Vroutsch (à Strasbourg)
* Négation
* Pour le pouvoir international des conseils ouvriers (PPICO), 9 numéros de 1972 à 1974
* Pour l'organisation conseilliste (GRCA), 1970
* Révolution internationale

Autonomie ouvrière ou Mouvement autonome [modifier]

A partir de 1976 deux tendances vont se développer parallèlement, tout en étant souvent confondues (confusion parfois entretenue par une partie des groupes ultra-gauche eux-mêmes): une revendication de l'Autonomie ouvrière (par ailleurs position centrale du communisme de conseils depuis ses origines) se concrétisant dans cette période par l'apparition sur quelques entreprises de groupes de travailleurs en dehors et contre les syndicats; un mouvement dit "Autonome" ou de "l'Autonomie" dans lequel se retrouvent différents courants issus de la crise du gauchisme (tant anarchistes que léninistes) soudés par un activisme flirtant parfois avec le terrorisme.

Seule la première de ces deux tendances peut se rattacher au communisme de conseils, bien que des éléments proches de l'ultra-gauche aient pu participer à la seconde. Sur la formation de "Groupes Autonomes Ouvriers" dans cette période, voir l'article "Autonomie ouvrière.

Parmi les revues d'ultra-gauche publiées en France après 1975, on peut citer :

* Jeune Taupe (1974-1982), revue du groupe Pour une Intervention Communiste (PIC)
* L'Insécurité Sociale, (1982-1987), suivie de Interrogations pour la communauté humaine (1988-1991)
* King-Kong International (1976)
* Autonomie ouvrière pour l'abolition du salariat, suivi de Bulletin Critique, revues éditées par le Cercle Marxiste de Rouen (1976-1979)
* Théorie Communiste (1977)
* Le Frondeur (1980-...)
* Le Brise-glace (1988-1990)
* Oiseau-tempête (1997)
* Sans qu'elle puisse être directement cataloguée comme revue ultra-gauche, différents militants de ce courant (organisés par exemple dans le groupe PIC ou à titre individuel comme Galar) participeront à la rédaction de la revue "Spartacus" éditée à partir de décembre 1976 par René Lefeuvre.

Le début des années '80, est marqué par l'établissement de rapports "détendus" -ou de confiance- entre différents groupes, y compris certains groupes "anarchistes" qui se sont rapproché du communisme de conseils. Par exemple, un tract du mois de mars 1980 ("Derrière le chantage à la 3ème guerre mondiale, le renforcement de l'exploitation capitaliste!") réunit: Cercle Marxiste de Rouen, Groupe Commune de Kronstadt de la Fédération Anarchiste, un groupe de l'Organisation Communiste Libertaire, Groupe de Travailleurs pour l'Autonomie Ouvrière, L'Action Communiste, Le Frondeur, Pour une Intervention Communiste, ainsi que deux groupes "étrangers" (Collectif pour l'Autonomie Ouvrière de Madrid, Collectif Subversief d'Amsterdam).

En 1994, un bar d'ultra-gauche a été ouvert à Paris : La Bonne Descente, d'abord à Clichy, puis tranférée dans le 19e arrondissement en 1995. La Bonne Descente a fermé en 1997.

Certaines revues comme Échanges et Mouvement et Oiseau-Tempête paraissent encore aujourd'hui. Echanges et Mouvement édite également le bulletin Dans le monde une classe en lutte. Théorie Communiste et Meeting (paru en 2005) élaborent aujourd'hui une critique du conseillisme qui met en avant le concept de "communisation".

A la marge : les débats négationnistes de quelques individus [modifier]

En 1978-79, Pierre Guillaume prend contact individuellement avec différents groupes ultra-gauche pour les informer de son engagement auprès de Robert Faurisson, présenté comme une sorte de continuateur de Paul Rassinier, et de sa décision de reprendre le sigle La Vieille Taupe pour une activité d'édition. Après des réticences, plusieurs de ces groupes participeront sur des bases variables (de la défense de la liberté d'expression à un soutien plus ou moins critique) à l'action engagée par P. Guillaume. À partir de 1979, le groupe constitué autour de La Guerre sociale (auquel appartient P. Guillaume) apporte lui aussi son soutien aux thèses de Robert Faurisson niant l'existence des chambres à gaz dans les camps d'extermination nazis durant la Seconde Guerre mondiale.

Ce négationnisme repose sur un présupposé selon lequel le capitalisme ne pourrait pas exterminer la main d'œuvre sans chercher à l'exploiter. Cette conception étriquée tente de trouver sa justification "tirée par les cheveux" et chez certains dans un texte bordiguiste « Auschwitz ou le grand alibi » (Programme Communiste, 1960). À cela s'ajoute le fait que les chambres à gaz sont perçues comme un mythe fondateur utilisé par les démocraties modernes pour se justifier.

Lorsqu'il apparaître que P. Guillaume veut utiliser "l'affaire Faurisson" au profit d'une construction idéologique (désignée successivement par les termes révisionnisme puis négationnisme), les groupes ultra-gauche précédemment engagés prendront leurs distances ou se désinteresseront purement et simplement de "l'affaire".

En 1983, une partie des membres de La Guerre Sociale finissent par s'apercevoir qu'ils ont été manipulés par Robert Faurisson et que les chambres à gaz ont bien réellement existé. Ils rompent alors avec le négationnisme pour fonder une nouvelle revue : La Banquise.

Parallèlement à cette évolution, des individus ultra-gauches sombrent à la même époque dans le négationnisme. En 1992, les individus flirtant avec les négationnistes sont officiellement condamnés par l'ensemble de l'ultra-gauche. Ils disparaissent ou s'éloignent par la suite de l'ultra-gauche.

Les situationnistes [modifier]

L'Internationale Situationniste (IS) est fondée en juillet 1957 à la conférence de Cosio d'Arroscia par des individus venant de plusieurs groupes artistiques d'avant-garde: L'Internationale Lettriste, le Mouvement pour un Bauhaus imaginiste et le Comité psycho-géographique de Londres. 1962 voit la scission entre "artistes" et "révolutionnaires" et l'exclusion des premiers (même si de nombreux artistes restent dans l'IS, comme l'écrivain-cinéaste Guy Debord). En mai 68, l'IS s'élargit au traers du Comité Enragés-Situationnistes, puis du Conseil pour le Maintien des Occupations (CMDO). Après son auto-dissolution en 1972, un certain nombre de groupes et de publications plus ou moins situationnistes ou post-situationnistes sont apparus. Parmi les groupes issus du CMDO, le seul à avoir dépassé le stade de la déclaration de principes semble être le Groupe Révolutionnaire Conseilliste d'Agitation (GRCA), formé par quelques individus dont un ancien membre de l'IS, A. Chevalier, et d'anciens membres du CMDO.

Plus récemment, l'influence du situationnisme se retrouve dans une série de publications :

* Les Fossoyeurs du Vieux Monde (1981) : squat et actions émeutières
* L'Encyclopédie Des Nuisances (1984) : courant anti-industriel
* Le Jeu Révolutionnaire (1996)
* L'Achèvement (1996)

Les principaux "théoriciens" de l'IS ont continué d'écrire des essais, poursuivant d'une certaine façon dans la même lignée, notamment Guy Debord et Raoul Vaneigem.

Le conseillisme dans les autres pays [modifier]

* USA:

Dans les années 30, Paul Mattick a émigré aux États-Unis d'Amérique où il publie "International Council Correspondence" auquel succèdent Living Marxism en 1938 et New Essays en 1942. Dans les années 70, Paul Mattick Jr continuera d'animer la revue "Root and Branch". Un autre groupe "A world to win" publie à San Francisco "Now and After" dans la même période (dissolution en 1979).

* Canada:

Dans les années 70 est éditée à Toronto une revue proche du communisme de conseils: The Red Menace.

* Chine:

A partir de 1976 paraît à Hong-Kong la publicaton "Minus 8" (en anglais), dans laquelle on retrouve principalement des contributions d'ex-gardes rouges réfugiés à Hong-Kong. Ces écrits peuvent se rattacher tant au conseillisme qu'au communisme libertaire, tout en étant avant tout le produit de l'expérience de ses rédacteurs. Le titre Minus 8 signifie 8 avant 1984 (référence à George Orwell) et sera donc suivi les années suivantes de Minus 7, Minus 6,… En dehors de la publication régulière de la revue, ce groupe publia un ouvrage "La révolution est morte, vive la révolution", consacré à une analyse critique de la révolution culturelle.

* Grande-Bretagne:

En 1960 une scission du groupe trotskyste Socialist Labour League forme 'Socialism Reaffirmed' qui publie cinq numéros du journal Agitor à Londres. A partir du sixième numéro, journal et groupe prennent le nom de Solidarity. Ce groupe était très influencé par Socialisme ou Barbarie, et plus particulièremet par Paul Cardan (Cornelius Castoriadis) au travers des traductions libres de "Chris" ancien "archéomarxiste" comme Castoriadis. Au début des années 80 l'appartenance à Solidarity repose sur l'adhésion au texte "As we see it". Son journal "Solidarity for Social Revolution" est édité alternativement par différents groupes locaus. Un des membres du groupe Solidarity (Joe Jacobs) sera un des initiateurs du réseau qui publie aujourd'hui Echanges et mouvement.

En septembre 1975 deux groupes ultra-gauche, Workers' Voice (Liverpool) et Revolutionary Perspective (Glasgow) fusionnent pour constituer la Communist Workers' Organisation (CWO).

En 1978 deux groupes (partageant un même boite postale) se constituent sur Londres: 1. Le collectif "Authority" qui publie la revue du même nom, 2. le groupe/collectif "Kronstadt Kids" se réclamant de l'autonomie ouvrière. Les deux groupes sont issus de ruptures avec le mouvement anarchiste. Des membres de ces groupes participent également à la libraire "Rising Free", se caractérisant par son refus de diffuser les journaux gauchistes. Authority et Kronstadt Kids seront les éditeurs de l'édition en anglais de "International Discussion Bulletin".

* Espagne:

En mars 1971, à Barcelone, une brochure signée "1000" appelle au boycott des élections syndicales. La presse et la police qui veulent absolument une signature, interprètent MIL comme Movimiente Iberico de Liberacion. Pour financer ses activités (publications, caisses de solidarité), le MIL va pratiquer l'expropriation. Les éditions "Mayo 37" créées en janvier 1973 des textes de Camillo Berneri, Les Conseils ouvriers d'Anton Pannekoek, De la misère en milieu étudiant (Internationale Situationniste),… En septembre 1973 plusieurs militants sont arrêtés, donc Salvador Puig Antich qui sera garroté le 2 mars, dans l'indifférence de la gauche européenne.

En mai 1977 le "Movimiento de Liberacion Comunista" se constitue au travers de l'unification de plusieurs petits groupes en évolution vis-a-vis du gauchisme: Germania Socialista, Grupo Comunista Revolucionario, Insureccion, Lucha Obrera et Union Comunista de Liberacion. Il publiera pendant quelque temps une revue mensuelle, "Lucha Obrera".

Deux autres revues "pour l'autonomie ouvrière" sont publiées à Madrid dans la même période : "Emancipacion" et "Teoria y Practica". Après la dissolution du "Movimiento de Liberacion Comunista", et de "Teoria y Practica", des militants des deux groupes se retrouvent dans les Colectivos por la Autonomia Obrera (C.A.O.)avec des individus issus de la CNT(en 1978), . Un groupe de travailleurs de Vigo, en Galice, signant "Autonomie Prolétarienne" publie plusieurs tracts dénonçant Partis et Syndicats et se réclamant des Assemblées ouvrières. La revue "El Topo Avizor", issue de l'anarchisme mais critique vis à vis de la CNT est publiée (avec une adresse à Barcelone et une à Paris).

En mars-avril 1979 paraît à Barcelone le premier numéro d'une revue bimensuelle pour l'autonomie ouvrière "Seisdedos" (d'après le surnom de Francisco Curro Cruz, une des victimes de la répression de janvier 1933 contre un groupe de paysans de Casas Viejas ayant proclamé le communisme libertaire)

* Grèce:

Au début des années 80, un groupe de militants anarchistes grecs, influencés par le situationnisme, résidant en Grande-Bretagne (Manchester, Leeds,...) et qui édite la revue TORIGMA se rapproche du communisme de conseils (débat avec "Kronstadt Kids" en G.B. et PIC/Jeune Taupe en France). Il participera au bulletin "International Discussion Bulletin" co-publié par différents groupes ultra-gauche.

* Italie :

Le groupe CCRAP (Centre Communiste de Recherche pour l'Autonomie Prolétarienne) se constitue au début des années 70 avec pour têche de maintenir un travail d'information et de réflexion sur les luttes ouvrières et la crise capitaliste dans le contexte italien. A partir de mars 77, il publie "Collegamenti per l'organizzazione diretta di classe" (Liaisons pour l'organisation directe de la classe). A l'intérieur de ce que l'on nomme à l'époque en Italie "zone de l'autonomie", la tendance du CCRAP qui privilégie l'organisation indépendante des travailleurs contre le pouvoir capitaliste est minoritaire par rapport aux groupes para-militaires issus de groupes léninistes en décomposition (Lotta Continua,...) favorables à une action terroriste putschiste. Le CCRAP regroupait des groupes de Milan, Naples et Florence.

Plusieurs autres revues et bulletins paraissent également en Italie à la fin des années 70 : Primo Maggio, Marxiana, Filo Rosso (publié par un ensemble de collectifs autonomes de travailleurs des services et d'autres entreprises à Rome), Coordinamento Operaio Om-Fiat,… Toujours à la fin des années 70 paraît la revue "DISSENSO est/ouest" se réclamant de l'autonomie ouvrière. Celle-ci reproduit dans son n°3 (1978 un article d'un "Collettivo Proletario Autonomo" -Terrorisme de Parti et Organisation Autonome du Prolétariat-, à propos des Brigades Rouges et de leurs activités diamétralement opposées à celles de l'autonomie ouvrière.

* Portugal:

Après le coup d'état du 25 avril 1974, un certain nombre de groupes s'inspirant à des degrés divers du communisme de conseil se constituent ou se réactivent au Portugal :

- Combate. Le groupe qui publie le journal "Combate" se constitue à partir de militants venant de différents horizons, y compris des maoistes ce qui explique certaines compromis de la première version de leur plate-forme (en particulier sur la question nationale), rectifiée par la suite. En plus du journal, ils éditent des brochures théoriques sous le sigle "Contra o Corrente".

- Edicoes Spartacus. Publication de textes ultra-gauche (Anton Pannekoek, KAPD, Ciliga,...) généralement traduits du français (principalement des Cahiers Spartacus).

- Association des groupes autonomes anarchistes. Groupes de "jeunes anars" qui sortent un bulletin et un journal ronéoté intitulé "O Rebelde". Influencés par le situationnisme.

- A Batalha. Cet organe de la CGT portugaise (anarcho-syndicaliste) publie alors dans ses colonnes quelques textes communiste de conseils critiquant les syndicats.

- Cadernos Textuais. Publient Amadeo Bordiga, Benjamin Péret/Grandizo Munis (Les syndicats contre la révolution,… en portugais.

* Suède:

Une revue proche du communisme de conseil parait dans les années 70: Arbetarmakt (Workers's Power League). Un autre groupe existe à la même époque à Stockholm, Marxistik Arbeitergrupp. A la fin des années 70, ces deux groupes participent avec d'autres groupes scandinaves à des "Conférences communistes internationales".

Ce courant publie encore aujourd'hui de nombreuses revues dans différents pays, comme par exemple Aufheben en Angleterre ou Perspective Internationaliste en Belgique.

Personnalités [modifier]

Parmi les différentes personnalités qui ont illustré l'histoire du communisme de conseils, on peut notamment citer Anton Pannekoek (auteur en 1946 d'un ouvrage intitulé Les Conseils ouvriers), Herman Gorter, Karl Korsch, Maximilien Rubel, Otto Rühle, Ian Appel, Paul Mattick, Cajo Brendel, H. Chazé (Gaston Davoust), Benjamin Péret, Henri Simon (Informations et Correspondances Ouvrières), Cornelius Castoriadis, et Claude Lefort (animateurs de Socialisme ou Barbarie).

Bibliographie [modifier]

* Philippe Bourrinet, La Gauche communiste germano-hollandaise des origines à 1968, (sur le site de l'auteur).
* Christophe Bourseiller, Histoire générale de l'ultra-gauche, Denoël, 2003 (ouvrage très contesté : voir par exemple http://www.plusloin.org/ac/article.php3?id_article=1 ; de plus l'ouvrage traite aussi de courants sans rapport avec le communisme de conseils).
* Serge Bricianer, Pannekoek et les conseils ouvriers, EDI, Paris, 1969 et 1977.
* H. Chazé, Union communiste 1933-1939, préface à Chronique de la Révolution espagnole, éditions Spartacus, 1979.
* La contre révolution bureaucratique, 10/18, Paris, 1973 (contient des articles de Anton Pannekoek, Otto Rühle et Paul Mattick).
* Rupture dans la théorie de la Révolution, Ed. Senonvero, voir http://www.anglemort.net/article.php3?id_article=20
* Richard Gombin, Les origines du gauchisme, Ed. Seuil.
* Herman Gorter, Réponse à Lénine, éditions Spartacus.
* Max Hölz, Un rebelle dans la révolution allemande 1918-1921, éditions Spartacus, Paris, 1988.
* Pierre Lanneret, Les internationalistes du « troisième camp » en France pendant la Seconde Guerre mondiale, Ed. Acratie, 1995.
* Paul Mattick, Intégration capitaliste et rupture ouvriere, Ed. EDI.
* Anton Pannekoek, Les Conseils ouvriers, éditions Spartacus (deux tomes).
* Simon Roland, Le démocratisme radical, Ed. Senonevero.
* Maximilien Rubel, Marx critique du marxisme, Petite Bibliothèque Payot, 1974.
* J. Strasser et Anton Pannekoek, Lutte de classe et nation, (in Nation et lutte de classe), 10/18, Paris, 1977.

Le début d'une action significative et efficiente : arrêt de travail contre la guerre annoncé par les dockers américains

Enfin, la grève contre la guerre ! Alors que le capitalisme continue ses guerres, les dockers américains de la Côte Ouest le 1er mai paralyseront une partie fondamentale de l'économie : les ports. Contrairement aux manifestations dociles, cette grève s'annonce comme un réel moyen d'action par sa capacité à perturber l'économie américaine et forcément l'économie mondiale par le fait même. Souhaitons qu'elle influence les autres travailleurs et travailleuses à suivre cette voie ! Une grève unie contre les guerres, ça serait un événement majeur. Mais cette grève devra sans doute se poursuivre pour prendre toute sa signification.

Pour en savoir plus en français, vous pouvez lire cet article :

Premier Mai : Arrêt de travail contre la guerre annoncée par les dockers américains

2008-03-31

autour des commentaires écrits à la suite du texte sur le 28 mars

Comme vos commentaires étaient en général réactionnaires sauf un (qui a été publié), je ne les publierai pas sur mon blog. Vous souffrez du manque d'autocritique. J'ai écrit au ''nous" m'incluant dans la position. Mais, ce n'est pas suffisant pour vous. Je vous dirais que si c'est cela ''Québec'', je n'ai aucune envie d'y aller de toute façon.

Dans d'autres commentaires tous aussi vides de contenu argumenté, certains se plaignent de censure. Mais sachez que les insultes, menaces... me semblent pires que cette censure. De toute manière, il est très évident que ces commentaires visent à faire taire le gnome, ce qui serait une censure nettement plus générale. Il est par ailleurs évident que vous souffrez d'un manque d'humilité, d'acceptation de la critique, de capacité à réfléchir sur vos limites et faiblesses... Ce n'est pas étonnant que le mouvement révolutionnaire soit si faible.

En passant, je ne suis pas du PCR et sans doute encore moins de la NEFAC.

Nous ne sommes pas principalement là pour nous faire des amiEs, mais pour oeuvrer à la révolution sociale !

Néanmoins, dans l'isolement et l'impuissance collective, rien n'est possible. Le capitalisme continue et son impérialisme, les guerres, la destruction des vies, de la vie... À tous les jours, nous constatons que nous sommes minéEs à devoir observer tous ces phénomènes et notre paralysie. Tout cela devrait nous amener à réfléchir et à agir autrement, mais il faudrait commencer par accepter ce constat désespérant. Il est essentiel pour dépasser notre incapacité. L'humilité de cette compréhension nous est nécessaire.

Sans un soulèvement de masses, tout tombe en décrépitude. Les morts s'accumulent. Les espèces disparaissent. Nous en sommes responsables immédiatement, même si ce sont les puissances qui nous exploitent qui engendrent cette dévastation. Mais, celles-ci nous traversent aussi.

2008-03-30

28 mars 2008 à Québec : le souvenir catastrophique d'une manifestation de l'insignifiance, d'une marche pacifiée par la gauche

aux sévices d'ordre de la manif du 28 mars 2008, au petit leader de la FTQ

Si nous admirons la photographie, la commémoration du 28 mars 2008 des émeutes contre la conscription en 1918 fut un franc succès. Il ne s'est pourtant rien passé. Les cadavres de 1918 doivent tourner en vrille dans leurs tombeaux et leurs ''âmes'' médire de leurs descendantEs. L'opposition à la guerre n'est aujourd'hui qu'histoire de manifestations d'impuissance et de slogans parfois guerriers. Nos paroles n'ont pas d'enracinement concret. Les guerres se perpétuent. Nous nous en chagrinons, mais nous ne semblons pas prêtEs à réellement et efficacement nous y opposer. Le capitalisme reproduit l'état permanent de guerre au niveau mondial. Mais nos actions s'y intègrent dans leur insignifiance. Aimons-nous à ce point la destruction, le sang, la misère... ? Qu'est-ce que nous attendons pour nous insurger ?

Vers un 1er mai révolutionnaire en 2008

Le jour du 1er mai 2008, nous affirmerons haut et fort notre rupture avec ce monde qui perpétue notre exploitation, les guerres impérialistes, notre précarisation, la répression supposément ''sécuritaire'' (à travers entre autres les ''certificats de sécurité''), le racisme institutionnalisé, la violence et la domination contre les femmes, la destruction de la vie dans son ensemble : le capitalisme, le patriarcat, les États... Alors que les syndicats et les partis électoralistes tenteront de faire dériver le 1er mai comme tout le reste vers l'insignifiance du 3 mai comme de tous les autres jours de l'année, nous exprimerons notre refus des compromis qui nous minent, qui nous enterrent, qu'il n'y a pas de réformes souhaitables à long terme, que la révolution est la seule solution !

pour plus de détails organisationnels, vous pouvez lire le tract officiel à

• Version française:
//ledrapeaurouge.ca/temp/1ermai2008_tract_fr.pdf

vous pouvez aussi écrire à l'adresse officielle à
1ermai2008@gmail.com

Une fois de plus sur le mouvement communiste révolutionnaire

à l'occasion d'un débat qui se perpétue entre le Parti communiste révolutionnaire et la NEFAC

Pour être effectivement populaire, un mouvement révolutionnaire doit se composer dans la pluralité des humainEs qui le font exister. En acceptant les différences qui nous traversent, qui fondent nos modes de vie, nos désirs... Une seule organisation qui tend à la centralisation par sa forme parti centralisé ou par sa plateforme qui s'impose (ainsi qu'à travers ses représentants comme leaders informels) ne répondra jamais à l'existence d'un mouvement multiple qui correspond aux aspirations et aux inclinaisons d'existences qui se font plurielles. Seules peuvent nous unir les iniatives de ruptures, de pouvoir populaire (d'autogestion par exemple), de confrontration avec la domination dans toutes ses formes, dans les espaces libérés, dans le mouvement qui les unit, dans la généralisation de la destruction de la propriété concentrée, des rapports patriarcaux, de l'exploitation de notre travail, salariale principalement à notre époque, des unités de pouvoir de domination... Seul un mouvement révolutionnaire qui sache s'unir dans ses différentes composantes peut répondre à l'organisation de nos révoltes, de nos créations, des manifestations insurgées de la guerre populaire contre le capitalisme, l'impérialisme, le patriarcat, des États et autres institutions politiques qui chapeautent l'unité des formes de notre domination. Un mouvement révolutionnaire sera diversifié et devra se conserver dans une ligne politique claire qui s'attaque à l'ensemble des pouvoirs qui nous intègrent à l'exploitation généralisée, qui nous minent. La diversité et l'orientation clairement révolutionnaire sont absolument essentielles à la pratique du mouvement révolutionnaire. La révolution est la seule solution. Le communisme crée le commun partagé dans l'opposition à la concentration du pouvoir de dominer. La pluralité de cette révolution fonde notre liberté.

2008-03-11

S'unir et combattre, mais pas n'importe comment : le mouvement communiste révolutionnaire

Notre état de fait historique est l'état de notre exploitation, de notre domination, de la discrimination... Le système de la domination globale, c'est la guerre permanente. Cet état de guerre s'exprime plus directement en Afghanistan, en Irak, en Colombie et dans plusieurs autres zones du monde. Nous sommes dans l'impuissance de notre répression. Nous ne possèdons que très peu ou rien du tout. Le tout est possédé et administré par ceux qui détiennent les moyens de production, des entreprises aux institutions politiques. Devant cette situation, nous ne pouvons que nous élever ensemble contre les fondements de ce qui nous mine. Nous confortons notre asservissement en réformant le monde de la domination. Dans ce cadre, les syndicats, la gauche institutionnelle... c'est aussi notre servitude. Seules des initiatives qui communisent dans le prolongement du mouvement révolutionnaire mondial peuvent nous faire réellement sortir de cette soumission. Seules des actions continuent contre les organes de l'exploitation fortifient notre pouvoir. Peu importe l'organisation qui poursuit cette guerre populaire prolongée, ce qui compte, c'est le mouvement de la révolution. Nous unir dans une vaste campagne anticapitaliste, anti-impérialiste et révolutionnaire nous est plus que nécessaire. Les actions parcellaires sans mouvement révolutionnaire mènent à notre perte. Un mouvement révolutionnaire sans actions directes de ruptures, d'appropriation, de pratiques du pouvoir... ne peut être que symbolique. Les symboles seuls n'ont jamais cassé l'ordre social dominant. Nous devons tout à la fois agir et poursuivre une ligne politique communiste de mouvement qui soit juste, efficiente, qui puisse se généraliser. Attaquer la domination et savoir se défendre face à la répression, s'approprier ce qui nous nourrit, ce qui nous fait vivre, ce qui nous instruit... et détruire les agents de monopolisation du pouvoir, se vivre en commun dans l'insurrection du vivant qui s'exprime en nous et défendre et laisser être la vitalité de la biodiversité, ce mouvement est actuel et historique. Il peut être de l'instant comme il est de l'histoire.

L'exploitation, c'est la destruction.

Le communisme et la liberté, c'est la vie.

2008-02-24

à M

''Anthem Of The World

[Tolkki]

The setting sun creates another world
The shadows fall another day is in the end
The Paradise is sleeping peacefully
And one more day is again history

Tell me can we go on like this?
Everybody is living in a bliss
Are these the last times of our Mother Earth?
Or is it just beginning of new Birth?

Don't be afraid we must be wise
Patient and peaceful and strong
Maybe it's like you would throw the dice
Then hope that nothing goes wrong
Remember that you have the right to say
All things that you feel inside
Open your mind and you open your eyes
Together now is the time

Sing the Anthem Of The World
But will we ever learn
To control our hate and to forgive
We must learn to find the way
To just live another day
And be free like an Eagle in the sky

How about if God just let us down?
If he just is polishing his crown?
What's the key to the Universe?
Is life down here just one big endless curse?

Don't be afraid...

Sing the Anthem Of The World....''

- Stratovarius

I'm feeling your sensibility
I'm feeling your beauty
I'm feeling your mind
I'm feeling your will of live
I'm feeling your existence
I'm feeling you
I'm feeling love

2008-02-17

Autour de la dialectique révolutionnaire

Autour de la dialectique révolutionnaire

Dire dialectique ne suffit pas. Encore faut-il savoir de quoi nous parlons !

Rest of the text:

Si l'analyse des situations historiques apparaît absolument essentielle ainsi que la théorisation critique des mouvements sociaux de contestation, c'est aussi pour y dégager les pratiques en ruptures et délaisser celles qui s'intègrent dans le spectacle militant qui ne sort pas des cadres établis par la reproduction du capitalisme à l'envergure planétaire.

Il existe une théorie critique essentiellement négative qui parfois se fait critique pertinente mais ne débouche presque jamais sur le versant affirmatif/révolutionnaire de la dialectique. La dialectique révolutionnaire est toujours le négatif du refus de la domination, de l'exploitation, des contraintes qui nous minent, mais aussi l'affirmatif des pratiques de réappropriation, du pouvoir populaire, de la création sociale-historique, de la communisation...

Toute praxis révolutionnaire y puise son imaginaire vivant, son renouvellement, sa dynamique constructive...

La praxis dialectique se veut historique, en ce sens, elle doit s'actualiser et ne pas se figer dans des vieux schémas de la pensée orthodoxe marxiste et anarchiste dans un contexte particulier qui voit nos luttes se complaire dans leur impuissance. Nous devons saisir le moment présent et ses forces renouvelées pour éviter la nostalgie réactionnaire des vieilles théorisations, l'inefficacité de nos actions, la reproduction d'une situation de défaite.

Se figer dans une théorie/programme figée au nom de laquelle nous jugerions les différentes tendances comme le font certains groupes anarchistes, cela tient plus du dogme, de la secte, de la religiosité... que de la dialectique. Cette dialectique est aussi dynamique historique, changement, transformation...

2008-02-16

Autour du nihilisme

''Le nihilisme n’est pas en soi une mauvaise chose. Expérience du tragique et du vide de la vie humaine, il peut être un fondateur au sens de l’expérience de l’absurde chez Albert Camus. Découvrir qu’il n’y a rien et que le monde est vide et sans sens, que nous sommes responsables de nos buts et de leur atteinte, que le sens ne nous est pas donné, mais que ce qui nous a été donné c’est la capacité à donner du sens à notre vie, est une expérience du tragique. Et là « dans un acte héroïque, l’homme tragique, précisément parce que tout est obstacle, souffrance et abîme vertigineux (et non point bien que tout soit souffrance) bande sa volonté et tend ses facultés : puisque tout est horrible et absurde, précisément il agira » .''

Si le nihilisme peut nier toute valeur à l'existence, il peut être aussi la simple constatation de base qu'il n'existe pas de transcendence religieuse, historique, ontologique et autres. Il peut être créateur. Si nous étions en totalité déterminéEs à l'avance et mûEs par les sens de l'histoire précédents toutes nos existences, nous ne serions que les pions d'un jeu qui s'appelle l'histoire. Le nihilisme nous rend responsables du sens et de nos vies en général. Si nous ne sommes pas entièrement assujettiEs à une histoire déterminée entièrement à l'avance, nous sommes dans la possibilité de devoir nous engager, nous affirmer... ou de nous soumettre aux autres volontés. Le nihilisme en ce sens est la condition même de la liberté. Il n'en est pas une garantie, mais il donne cette possibilité.

Évidemment, il peut exister une pensée nihiliste individualiste qui tient compte insuffisamment des déterminations étatiques, capitalistes, patriarcales... et de la nécessité de nos luttes, mais le nihilisme créateur peut aussi être vu comme un perpétuel engagement, comme la réalité de notre responsabilité historique.

''Voilà pourquoi la désaliénation doit être directe, c’est à dire sans abstraction. La liberté et la servitude, elles, ne sont pas des illusions : elles sont des évidences, des états qui façonnent le vivre-ensemble et dynamisent la réalité. Mais nous avons subit ce monde suffisamment pour voir au travers de ses mensonges, et la possiblité - la liberté - est pour nous à la fois finalité et moyen. Alors quoi? Si tout nous mène au néant, c'est donc à partir de lui que nous entendons être, que nous allons créer.'' - Raven

2008-02-15

Constater, réfléchir et agir ensemble...

Devant l'échec partiel ou total de la plupart de nos luttes, il serait grand temps de réfléchir ensemble aux limites de nos actions, de comprendre et d'agir autrement.
Rest of the text:

Une fois de plus, la grève ratée en milieu étudiant nous ramène à la constatation de l'impuissance de nos actions collectives. Beaucoup refusent de voir le problème et d'en poser les fondements. Ils/elles se tiennent ainsi responsables de notre paralysie. Les organisations ferment les yeux sur leur inefficacité alors qu'elles devraient être questionnées. Que penser des modes d'organisation répandus ? Quel bilan tirer des organisations comme les assos étudiantes locales et nationales... des modes d'organisation comme les Assemblées générales... ???

L'UPAM (Université populaire à Montréal) fut entre autres un excellent forum pour se poser ces questions, mais beaucoup d'intéresséEs, enfin en principe, y étaient absentEs.

Au-delà des conflits qui traversent les différents collectifs et tendances communistes, libertaires, révolutionnaires... et beaucoup plus important, il y a la question de l'inefficacité de nos luttes. Quelles leçons tirées de notre impuissance, de l'incapacité d'agir généralement, de l'impossibilité de luttes collectives qui dépassent les groupuscules ? Comment sortir de l'isolement ? Comment s'attaquer aux fondements de la domination et ne pas seulement se complaire dans des luttes parcellaires dans les domaines de l'immigration, de la pauvreté, du travail, du logement... qui trop souvent n'amènent que très peu de résultats ? Comment bâtir un rapport de force suffisant pour améliorer les conditions de nos existences et consolider la puissance de nos luttes ? Comment entrer en ruptures avec la continuité de l'exploitation et ne pas seulement l'aménager ? Comment ne pas toujours sombrer dans les insultes, les conflits de bars, l'hostilité physique... et aborder de front ces questionnements ? Comment ne pas perpétuer les guerres internes sans analyses fondamentales ? Comment ne pas toujours nous faire de procès personnels et se questionner plutôt politiquement ? Comment assumer notre positionnement critique non seulement face à la domination générale, mais aussi face à nos propres affirmations, pratiques... ?

C'est une invitation ouverte qui n'attend pas sa réponse, car il y a longtemps que je l'attends. Mais il n'en demeure pas moins que cette activité critique s'impose.

2008-02-12

de toute intensité, Rape me...

Je ne suis pas fait pour la retenue

Je ne suis pas fait pour l'Empire

Je ne suis pas fait pour l'ultime pacification

Je me brûle de toute intensité d'exister

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Je suis porté vers l'ultime de moi-même transi

je porte le sacrament de ma vie jusqu'à sa toute-puissance intime

l'univers m'emporte dans le nirvana de l'existence

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''Rape me, Rape me my friend

Rape me, Rape me again" (Nirvana)

Viole-moi, viole-moi mon amiE

Viole-moi, viole-moi encore

Que je m'extasie en toi pour disparaître

que j'atteigne enfin le nirvana de mon existence, de l'existence

que je m'éteigne dans le brasier qui nous emporte toutes/tous

dans l'incandescence jusqu'à la toute fin

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vers la mort enchantée traversée par le soleil

incendié dans la toute-puissance de l'intensité du corps organique abîmé

2008-02-11

Dans les méandres de la prostitution

Sordide marchandisation, réduction à la masse de labeur, commerce des corps... le travail, c'est toujours une forme de prostitution.

L'affection se calcule dans l'échange dans un contexte de privation, de non-amour, de sexualité aliénée, de commerce.

La prostitution comme tout travail salarié, c'est de la vente de soi.

L'abolition nécessaire de toute prostitution de soi implique l'abolition du capitalisme.
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(Ce texte est partiellement fictif)

Papa avait de l'argent. Papa aimait mes cuisses, ma queue, mes fesses, ma bouche... Maman ne voulait plus qu'il abuse sexuellement gratuitement de moi. Alors, il était disponible pour payer mes services, mes sévices. Il faisait pareil avec nombre de jeunes adolescents pauvres, drogués... qui se livraient à lui pour payer leurs paradis artificiels avec lesquels ils tentaient d'échapper à l'enfer du réel.

Papa gérait le restaurant familial et recevait après les heures d'ouverture ces jeunes venus lui sucer les couilles, lui faire des pipes, l'enculer... C'est aussi dans ce contexte que j'ai appris à me faire exploiter, que j'ai senti la haine mortelle que je voue
au patronat-exploitation-abus...

2008-02-04

tout brûle

Je suis perdu dans la détresse, dans les méandres de l'inspiration, de toi...

tout est vif

Je suis tellement là que si étranger

Je m'extasie dans l'univers sans concentration

je veux être et disparaître

les souffrances sont aiguës

je suis un air grave

''crisse le feu à mon corps froid'', tellement froid... de rayonnement

comme un soleil d'hiver

tout brûle

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Le nouveau dérobe au passé

La vie renaît des cendres de la tragédie

le souffle est désir

de renaissance

de feu qui flambe, l'incendie, la vie vivace au coeur de nos corps

de sentir la volupté et d'y mourir

d'extases qui nous abîment en joies ultimes

de détresse et d'amour

L'immensité glaciale de l'abstraction me maintient dans le coeur centre ensanglanté de ma plaie béante

Ce qui me transit est si puissant, si merveilleux, si beau... il y a un tout plein de lumières qui jaillissent

Je suis en soleil

Mais le froid brûle dans l'absence éternellement répétée

Je suis fatigué, magané... J'ai juste envie de dormir tellement les tréfonds de mes os me font mal

''(nous ne mangerons pluuus nous irooons frayeeer aux savanes intérieuures et tu embraseras mon désir pur et nuu que je hhurle ta joie et que tu cra-a-ches mo-o-n cœur_)''

si tu veux, malgré moi, il y a tellement d'amour en moi qui me reconduit vers toi

je ne suis pas du genre à me défiler de cette force vivace même si c'est pour me blesser à répétition

après tant de détresse, c'est toujours là comme un brasier qui tout à la fois fait vivre et réduit en cendres

2008-02-03

Trouble dans l'amour libre, le polyamour...

Redéfinir librement la façon de s'aimer en évitant les pièges de l'irresponsabilité affective très présente dans l'amour libre (dans le couple aussi) et les mécanismes de domination (particulièrement liés au patriarcat), c'est ce à quoi entre autres nous convie Gendertrouble.org

Gendertrouble.Org propose pour sa seconde brochure (après SelFrissons) quelques textes sur les relations affectives.

Est-ce aimer à tout vent ?
Récolte de tempêtes


C'était déjà il y a quelques temps. Je poursuis à ma manière ce questionnement à partir de ma vie intime.

à C


Je me sens coupable de trop t’aimer, de te le dire trop souvent. L’absence si souvent prolongée après de tels moments d’intensité me mine, me fait t’écrire très souvent. Trop souvent ? Ce que je vis avec toi est d’une telle intensité, d’une telle beauté, d’un tel partage, d’une telle créativité… Je ne sais pas si tu ressens la même chose ? Ça m’angoisse. Parfois, je me sens comme si j’étais un surplus encombrant. Peut-être vaudrait-il mieux que je ne sois pas dans ta vie ? Je pourrais te libérer en m’éloignant à tout jamais ? Je le ferais si tel était ton désir. Ça me briserait. Je t’aime.

Je ne souhaite pas t’enfermer. Je ne ressens pas à la base de jalousie envers tes autres relations, mais je veux vivre d’intensité avec toi. Mais cela demande du temps, de l’engagement, de l’abandon… Je ne sais pas si tu as ses besoins de relation avec moi ? Quand tu me dis que tu as envie de vivre des moments, des projets… avec moi et que c’est réciproque, ça me réjouit. Mais souvent, cela n’arrive pas. As-tu peur de moi ?

Je ne suis jamais allé chez toi. Je me préserve de me présenter dans l’espace que tu habites avec elle. Je ne veux pas entraver quoi que ce soit. D’autant plus, que tu m’as dit qu’elle n’aime pas que tu prononces mon nom, lises mes textes… Je n’en veux pas à elle. Je l’aime beaucoup.

Je ne sais pas ce que nous arriverons à vivre ensemble dans tout ce contexte. Certes, je sens que nous avons plein d’affinités à approfondir, plein d’amour à nous donner, plein de puissance à nous transmettre… Mais ''je'' sens et ''ça'' m’emporte. Peut-être que nos envies sont très divergentes, nous éloignent… ? Je suis triste d’y penser. Mais, actuellement là que nous devions vivre quelques temps/moments ensemble, je ne peux qu’y penser au sens que le concret n’existe pas. Je veux bien vivre toute cette présence de la vie, mais j’ai besoin d’approfondir et non seulement de m’éparpiller. Mais, je ne veux pas te mettre de la pression pour essayer de t’influencer.

Peut-être que cette profondeur de l’amour que je ressens n’est qu’un fardaud non désiré non réciproque ?

Tellement de questions, tellement de vides, tellement d’amour… je m’en arrache les tripes de pleurs. Je voudrais renaître avec toi et ressentir nos immensités. Mais peut-être qu’en bout de ligne, le destin se chargera d’effacer tout cela ? J’aurai alors la tragique impression d’une mort de vie de possibles.

2008-01-27

de l'immensité...

Des effusions intarissables, du sang qui coule de volupté, des extases qui n'en finissent plus, des ruptures qui enivrent, des aventures qui se poursuivent, des terres où refleurit, où refleurir... ma chair s'abreuve de ta chair, ta chair de ma chair, la vie de nos chairs... les présences pleines, les plaines qui donnent lieu, les soleils qui déchargent... l'immensité... ça existe de partout et de tout temps...

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Je porte la prolétarisation, ce qui mine, ce qui domine..., en moi comme un état de misère qu'il nous faut dépasser, détruire... Il n'y a rien à y affirmer. Il ne peut y survenir que ruptures. Toute la vie s'écrit du ventre qui veut faire mourir l'aliénation de ses fins, de ses faims... L'histoire nous doit être autre chose. L'autre chose ne s'écrira généralement qu'au moment de l'insurrection générale. Mais d'ici là, nos aspirations affirment ce qui fait la puissance de nos vies qui se désaliènent, qui se libèrent. L'embrasement social n'en sera que puissance. L'embrasement du vivant d'autant plus toute-puissance...

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De la joie devant la mort à une père-version de la culpabilité
par Laurence Croix


''Une bataille philosophique, désespérément lucide et révolutionnaire...'' qui s'explose dans une existence qui va dans l'au-delà exalté d'un non-savoir extasié comme toute-existence qui fait vivre et détruit le je, le nous...

de Bataille à son au-delà, dans le devenir de la création tout comme de la mise à mort...

dans la volupté furieuse du vivant, dans l'anéantissement, dans le vivant du vivant, dans la toute-puissance de la vie/la mort...

2008-01-26

l'instant ultime de l'affect

Les vibrations de mon corps s'étendaient dans l'univers. La fusion était générale. L'harmonie était si puissante. L'amour se sentait dans tous les pores de ma chair. L'instant de l'affect était ultime. Peut-être aurais-je dû m'éteindre dans ce moment ? Le néant n'a pas voulu de moi. Je souffre de la marque de ce moment depuis ce temps. L'immensité glaciale traverse mon existence. Un iceberg habite mon ventre qui se déchire. Dans ta présence, dans ton intensité, dans ta peau, dans ton souffle, dans tes cris... j'ai trouvé le comble de la joie. Comment y survivre quand il ne reste plus qu'une absence qui s'éternise ?

je t'aime...

2008-01-25

La NEFAC dans un bar

La Nefac dans un bar fait mal à voir pour celles et ceux qui espèrent encore dans le genre humain d'un point de vue libertaire.
Rest of the text:

texte dédié au ''petit Nic de la NEFAC''

Après quelques bières, l'organisation se referme, se solidifie, se sectarise. Tous les coups contre les critiques de cette organisation sont permis. Ils y voient l'opportunité d'insulter, de voler des bières à des camarades (ils se souviendront d'une certaine soirée au Yer Mad) et d'appeler cela de la ''récup'' de manière ironique et insipide, de potentiellement se battre même contre d'autres libertaires. Il y règne une atmosphère de guerres internes, d'autorité du Parti qui n'en est pas un, de braverie machiste sur qui veut/peut se battre ou pas, mais pas contre des femmes. Elles sont trop faibles, est-ce qu'ils se disent
peut-être ? C'est pas évident quand tu es plutôt de tendance anti-autoritaire et que tu préfères te retrouver en compagnie des maoïstes du Parti communiste révolutionnaire. Avec eux, pas de réformisme, qu'une critique acerbe envers toute tendance opportuniste qui se joue dans le système du capitalisme et de l'État bourgeois, des syndicats qui intègrent... et c'est tant mieux. Même sur le plan personnel de la critique, le PCR se fait plus libertaire que la NEFAC. Ils/elles discutent, débattent, contredisent. Mais avec eux, il n'y a pas de violence exacerbée de mâles entre camarades communistes. Nous ne sommes pas toujours d'accord, mais nous nous respectons. Pas étonnant alors que tant d'anciens camarades anarchistes s'y retrouvent. L'anarchisme se meurt d'impuissance. Avec la Nefac, l'anarchisme dépérit de sectarisme autoritaire.

2008-01-24

de l'ivresse de se perdre dans l'extase

Je m'offre à vous dans nos horizons ensoleillés

Je me livre à vos spasmes dans les langues et chairs

Je m'offre au soleil par incandescence

Je se dissémine dans la volupté furieuse et toute-puissante de l'extase ultime

Je se meurt de joie

L'Eros traverse je et histoire

L'ivresse du presque néant est un mouroir sublime

Des milliards d'éruptions de bourgeons, de fleurs... d'animaux sauvages...

La terre reprend vie exaltée

2008-01-22

Misère de la complaisance

texte dédié au Comité des sans-emplois
pour leur communiqué sur le commando-bouffe pas


Il y en a pour se féliciter de leur présence dans les médias bourgeois malgré l'impuissance de leurs actions. Il y en a pour s'enchanter de leurs actions foireuses. Il y en a pour entretenir des illusions plutôt tranquilles qui la supportent bien assisEs dans leurs positions confortables d'organisateurs communautaires et de bureaucrates. Il y en a pour nous enterrer dans nos misères qui se poursuivent. Il y en a beaucoup de responsables. Nous en sommes aussi.

2008-01-17

d'où survint le soleil...

mélange des premiers éléments

nous correspondons avec la terre

mixture d'incandescence

extasiée

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Je t'aime dans la folie de l'extase

en moi, des astres et des soleils dansent

mon corps se meut, des membres

de feu
d'incandescence

les instants

qui nous font être ensemble

comme des aventures ultimes

aux confins

de nos vies

de nos chairs

nous partageons tout

nos corps se mangent

la fusion

étanche nos soifs

d'incendies

je veux vivre et mourir

dans le moment

de toi

comme une écriture

comme un amour


tout brûlé comme un désastre
d'intensité

la musique se poursuivra

l'éternel devenir

l'emportera

existences disséminées
de l'histoire

ô infini

qui me traverse

je péris

les vents effacent

des feux peuplent

la terre


de nos présences, de nos traces

ce que nous affectons


terre
archéologique

ô soleil, énergie

qui nous fait vivre et nous tue

________________________________________________________________________________________________________

Ode au soleil
à l'incandescence du vivant
à l'énergie de la renaissance
à la destruction des abîmes du réel dominé

2008-01-14

des azurs

Au plus sombre de la noirceur de la domination, crucifié dans le temps, sans espoir d'en finir, je vécus mon désespoir jusqu'au suicide, mais je l'évitais de justesse. Je vis le soleil rejaillir dans tout son rayonnement. J'étais de volupté affirmée dans la lutte vers le futur. Malgré les heurts avec le présent de l'exploitation, je vis des azurs d'amour, de création, de liberté.

Dans l'affirmation malgré le sombre

Je crache ma vie. Mon passé me vide et se vide. Je me suis épuisé à le combattre. Je suis magané, fatigué. Mais, mes émergences de désir et de création sont encore vives.

Il y a des puissances d'amour, de vitalité, de ruptures... qui s'expriment par ma chair d'écriture.

Un jour peut-être où je ne serai plus des azurs révolutionnaires se verront, se vivront.

La révolution est notre plus ardent désir, car cette réalité de domination n'est que misères, souffrances.

Peut-être que de nos sangs et de nos vies émergeront d'autres existences qui s'affirmeront souveraines, communes ?

Je m'abîme d'ardeur vive d'aimer dans une solitude répétée.

Il y a tant d'amour dans mes tripes, dans ma chair, qui ne demandent qu'à s'exprimer, qui exigent ma présence.

Ma vie est amour survolté, insurgé.

Dans le sombre et dans l'affirmation

Dans ma vie, j'ai été exploité dès 11 ans en même temps que mon corps subissait la violence sexuelle par le viol constant et la violence autoritaire aussi par le dénigrement psychologique et tout cela par mon père. Je me suis détesté toute ma vie et ça continue. Il n'y a pas une journée qui passe sans que j'ai envie de m'enlever la vie. Je souffre dans le plus intime de moi-même, dans mes blocages sexuels et mes obsessions jusque dans mon affrontement constant avec le monde de la domination généralisée. L'existence sociale m'est un non-sens perpétuel. Tout ce qu'il y a de beau en moi, d'affirmatif, de créatif... se bute à la société locale comme mondiale. Je suis en conflit continu en moi-même et avec ce qui m'entoure d'autorité, de contraintes. L'écriture m'est thérapie pour exprimer ma souffrance tout comme pour m'inventer et les concrétiser des réels, du constructif, de nouveaux liens, de nouvelles relations aux autres et à la vie. Je n'ai pas beaucoup de racines directes. La famille étant mon premier lieu d'oppression, je ne peux pas affirmativement m'y relier. Mes amitiés ne sont pas de longue durée. Elles ont peu le temps de s'enraciner dans le long terme. Mon existence est assoiffée d'amour et de réalisation physique de celui-ci. J'en suis dépendant comme d'une des rares sources de joie pleine et entière, mais jusqu'à maintenant je n'ai jamais pu me relier de cette manière dans le quotidien et dans une certaine permanence. Le couple est un enfermement. Mes relations libres sont souvent épuisantes d'intensité non réalisée. Je ressens la solitude imposée au tréfonds de moi-même comme un abîme de blessures qui ne cicatrisent jamais totalement. Pas étonnant que ce goût de la mort m'habite aussi profondément, intensément. Mais j'aimerais me réaliser dans la joie. J'aimerais vivre heureux. Je souhaiterais changer ce monde. Mais, ce cheminement est infiminent lent et souvent complètement désespérant. Pour l'instant, je résiste et m'affirme, mais pour combien de temps ?

Ce texte exprime un état assez permanent plus sombre, mais qui est aussi le terreau de combat et d'émergence du plus lumineux. Il est exprimé ici par souci d'authenticité dans ma démarche à la fois personnelle, sociale et intellectuelle.

2008-01-13

Montréal...

Montréal d'usines, Montréal de béton, Montréal d'institutions, Montréal des cultures subventionnées, Montréal des artistes en représentation, Montréal du spectaculaire-marchand, Montréal d'héritage américano-européen, Montréal du cosmopolitisme de marchés, Montréal des bas quartiers, Montréal de la violence civilisée, Montréal de mon impureté, Montréal de mes contradictions, Montréal de mes blessures, Montréal de mes tristesses...

je t'aime comme un abîme d'où nous ne ressortons jamais et je veux si souvent te quitter.

2008-01-10

à toi, une fois de plus...

Je vis l'émergence dans mon ventre du désir de toi

Les projecteurs de l'attente ne sont pas une prison

Ce sont les lumières d'un amour qui n'en finit plus de féconder

À toi dans un toujours du quotidien dans l'absence/présence d'une intensité créatrice

: une tension, une attraction, une affirmation...

2008-01-07

Je vis de subversion

Je vis de subversion. Je suis la tonalité et l'a-tonalité d'une écriture. Je ne puis me restreindre en espaces. Je voyage dans mon imaginaire, dans mes sens, dans mes désirs, dans mes relations passionnelles. Je vis d'extases en perte de moi-même. Je suis transi par l'histoire, par l'écriture du sens et de la vie. Je ne me fixe que dans des exaltations momentanées. Je suis effusion intarissable. Je ne conçois d'être et d'existence que dans l'éternel devenir. Je ne suis que de passage. Je ne suis que passages. Je suis traversé par des émergences. Je suis affirmations. Dans l'amour, je m'exalte, je me perds en extases de vie. Je suis univers amoureux. Je ne peux tolérer viscéralement les contraintes qui se répètent. Je suis dans ce qui rompt, dans ce qui devient, dans ce qui s'affirme. Je suis de révolutions à venir. Je suis amour dans la guerre. Je suis de ce qui se concrétise dans la guerre. Je suis du communisme qui nécessite la guerre. Je suis de la guerre en écriture. Je suis de la dynamite en pensées qui exaltent la vie. Je suis de feu qui régénère. Je suis embrasement du futur. Je suis de l'affirmation perpétuelle de la vie. Je suis de la folie comme arraché à l'existant. Je suis dans ce qui tranche avec l'asservissement. Je suis de l'anti-servitude. Je suis de contraintes et de limites en tant qu'être humain déterminé, mais dans le tréfonds de ma sensibilité créative s'exprime ce qui va au-delà et transcende le présent dominé, transgresse l'État, les lois, le marché, le travail, le capitalisme, Dieu, la religion, les institutions... Je suis de ce qui dans l'affirmatif de l'émancipation éternellement se crée. Dans mon existence saisie par l'écriture, des révolutions prennent formes, des désirs sociaux se laissent entrevoir et parfois se concrétisent. Je suis du communisme comme de la création continue. Je suis histoire révolutionnaire. Et ce n'est pas tant du ''je'' qu'il s'agit, mais de ce qui le traverse, s'y imagine, s'y met à jour, y prend existence. Il y a les célébrations du renouveau. C'est une pensée/vie de renaissance. Cela commande toute mon existence. Cela se nourrit de toute ma chair et de tout mon sang. Dûs-je en périr et je ne sais quand, l'ivresse des moments de cette création aura été une source de joie inépuisable malgré l'ampleur des décharges de douleurs et de souffrances. D'autres viendront habiter et vivre dans ces réalités concrétisées, qu'elles/ils concrétiseront. J'aurai été un terreau de leur existence. J'aime ces enfants qui viennent de cet enfantement terrible et sauvage. Combien de femmes sont mortes en donnant la vie ? Le don de l'existence sauve de la mort/veine, de la mort vaine. Nous enfantons forçant dans nos souffrances. Des plus profondes tristesses et des plus cruelles douleurs émergent des puissances de création. Le confort, la sécurité, l'imbécillité heureuse... sont des terres infertiles. L'imaginaire créateur se nourrit de nos terreurs comme la vie nécessite la mort. Il y a mise à mort dans la création.