2008-05-13

en continuité du texte Entre le capitalisme et Hors-d'Oeuvre : misère et destruction

Ils sont pour le travail. Ils veulent que nous travaillons dans leur cadre autogestionnaire.

Nous combattons le travail pour vivre, nous vivre et nous aimer, nous activer librement, créer...

Ils sont pour le langage comme institution du symbolique.

Nous comprenons trop les compromis quotidiens avec cette organisation pour vouloir la reproduire. Nous voulons casser la médiation pour nous vivre pleinement comme corps d'émergences, de désirs, de respirations de la beauté non-verbale et non-écrite de l'univers du vivant et du non-vivant...

Ils défendent l'institution de la musique comme probablement des arts en général.

Nous vivons les sons et les réceptions de nos sens d'autant mieux qu'ils ne sont pas enrégimentés par des règles hiérarchisées, des normes esthétisées... que sont ces institutions.

Ils aiment la pacification et l'arraisonnement civilisationnels.

Nous nous voulons sauvages comme la vie quand elle se libère de la civilisation qui la dresse, la compresse, la tue.

Du primitif en nous comme de l'air qui émerge comme du nouveau vital et passionnel !

Nous sommes les barbares de l'ordre de l'histoire qu'ils défendent. Nous casserons leurs cadres comme nous briserons la domination.

Leurs mondes font nos enterrements.

La vie en nous et autour de nous est en insurrection.

2008-05-12

Entre le capitalisme et Hors-d'Oeuvre : misère et destruction/Between capitalism and Hors d'Oeuvre: misery and destruction

(Ce texte prend également partie contre la campagne d'intimidation orchestrée par Hors-d'Oeuvre contre la venue de John Zerzan à Montréal)

Entre le capitalisme et Hors-d'Oeuvre : misère et destruction


Même si une partie du mouvement anarchiste se détache et attaque le postgauchisme, le primitivisme et tout ce qui leur échappe, nous savons que les questions demeurent entières.

Hors-d'Oeuvre s'affirme ennemi de ceux/celles qui luttent contre le progrès.

Le progrès ? C'est quoi ? Plus d'industries, plus de technologies, plus de territoires colonisés par le capitalisme... plus de médiations destructrices dans les relations entre les humainEs et la vie dans son ensemble. C'est la perpétuation et l'accentuation de la modernité bourgeoise occidentale que défendent même les syndicats en ne sortant pas des cadres balisés par le marché, le commerce, la spéculation, le productivisme, le travail aliéné, l'arraisonnement de la vie. Hors-d'Oeuvre partage le conservatisme des institutions qui ont fait le capitalisme, même d'État comme le marxisme-léninisme.

Si l'anarchisme veut dire lutter contre toute forme de domination, Hors-d'Oeuvre n'a rien d'un collectif anarchiste. Ils affirment pourtant défendre la ligne juste du mouvement révolutionnaire, mais leur incohérence est manifeste.

La destruction de la vie même autogérée, ça reste de la destruction, de la domination, de l'autoritaire. Dogmatiques dans ses fins et dans ses moyens (attaques, guerres pour la pureté, intimidation face à ceux/celles qui différent...), Hors-d'Oeuvre est un paravent de légitimité de ce que le système produit quotidiennement. Le progrès est une valeur incontestable pour l'avant-garde du capitalisme. Même chose pour HO ! Union des forces progressistes de droite comme de gauche ? Ne demeure au centre de la contradiction entre HO et le capitalisme que la méthode de gestion : gestion hiérarchique entre humainEs ou autogestion commune de ce qui dévaste ? Même marde, comme dirait l'autre ! Tout cela n'est que de l'Ostie de marde pour reprendre le titre polémique et provocateur d'un collectif qu'exècre HO.


Between capitalism and Hors d'Oeuvre: misery and destruction

Even if a part of the anarchist movement detaches itself to attack post-leftism, primitivism and whatever else they can't grasp, we know that the issues remain relevant.

Hors-d'Oeuvre affirms that they are the enemy of those that are against progress.

Progress? What's that? More industries, more technology, more territories colonized by capitalism... more destructive mediations in the relations between humans and life as a whole. It's the perpetuation and accentuation of bourgeois, western modernity that even unions defend when they don't leave the established frameworks of the market, commerce, speculation, productivism, alienated work, and life's surveillance by reason. HO shares the conservatism of institutions that made capitalism, even state-capitalism like marxism-leninism.

If anarchism means to struggle against all forms of domination, HO in no way resembles an anarchist collective. Despite this, they claim to defend the correct line of the revolutionary movement, but their incoherence is obvious.

Destruction of life, even self-managed, remains destruction, domination and authoritarian. Dogmatic both in their ends and in their means (attacks, wars for purity, intimidation vis a vis those of a different opinion...) HO is a legitimizing screen for what the system produces daily. Progress is an incontestable value for capitalism's vanguard. Same thing for HO! Is there a union of progressive forces of the right and left? The central contradiction between HO and capitalism remains just the means of management: hierarchical management or collective self-management of that which devastates. Same shit, as someone else might say! It's all just "de l'Ostie de marde" * to use the polemical, provocative name of a collective that HO vilifies.

* "Host of fuckin' shit" to translate loosely.

2008-05-08

Montréal de nos défaites accumulées et à venir... (?)

L'expression de la révolte autant de l'intime rupture que de la communisation de la rupture sans s'organiser, sans se planifier stratégiquement, sans affrontements tactiques ne peut mener qu'à un opportunisme d'appui des luttes sans une compréhension critique de leurs limites et de nos erreurs, sans pointer les nécessités révolutionnaires, sans dépasser les ratés. Nous nous complaisons dans notre impuissance, dans la défaite perpétuelle, dans notre détresse aussi par conséquence. Plusieurs désertent le camp de notre guerre révolutionnaire, car il est plus facile de s'intégrer. D'autres attendent infiniment. Nos faiblesses non assumées comme non évitées renforcissent aussi l'incapacité de structurer notre puissance en tant que mouvement révolutionnaire. Nous célébrons en ce moment mai 68, mais c'est un cadavre. Nous nous mirons dans les moments morts, passés des luttes peu triomphantes qui aujourd'hui sont si loin, dont le présent de l'exploitation accrue démontre l'évanescence. Nous avons aussi manifesté contre le capitalisme le 1er mai dans une tradition folklorisée qui est nôtre à défaut de la présence d'une puissance de rupture. Lors du bilan, la faiblesse stratégique et tactique du mouvement a été vite négligée. Il a tout lieu de croire que nous ne ferons que répéter les traditionnelles manifestations qui n'ont jamais en elles-mêmes changé le cours de l'histoire et que nous nous y ferons réprimer comme à chaque instant de ce système d'exploitation que nous perpétuons. Cela me porte à démissionner de votre cours symbolique d'expression.

2008-05-05

Combattre le patriarcat en tant qu'homme ?

Réflexions constantes qui s'imposent d'autant plus après le visionnement du film Or mon trésor

Face à la domination des femmes par les hommes, dans le cours de la structuration de la société patriarcale, je suis interpellé en tant qu’homme, en tant que dominant, en tant qu’agent actif d’assujettissement des femmes comme objets de services : domestiques, sexuels, parfois même affectifs… Je suis déterminé à désirer me servir des femmes comme objets de soutien, de plaisirs, de satisfactions… Toute la société est dominée par des hommes et même quand certaines femmes prennent place dans la gestion et la reproduction de la société, c’est surtout en minorité agissante renforcissant par la domestication, par l’autorité, par l’obéissance, par la soumission, la domination masculine.

Toute la société doit être attaquée même dans nos intimités pour mettre fin à cette oppression. La destruction de cette société ne peut passer que par le mouvement des femmes qui en ont intérêt pour s’affirmer, se vivre, s’aimer comme subjectivités émancipées de cette domination… En tant qu’homme, je suis ''ennemi de classe'' de ces femmes. Comment puis-je espérer déconstruire ce qui m’a fait et servir la cause de la lutte contre le patriarcat ? Comment ne pas me faire complice des camarades masculins en tant que classe dominante dans le système patriarcal ?

C’est aux femmes en lutte de répondre pas à moi qui pourrais être appelé à réformer le patriarcat pour le rendre éventuellement davantage gentil, mais tout autant dominant. C'est pourquoi je suis contre les groupes non-mixtes hommes contre le patriarcat. En tant que déterminé ''homme'' en rupture avec le pouvoir masculin, je pourrais avoir même inconsciemment des comportements qui reproduisent le pouvoir mâle.

Au-delà d’un processus de déconstruction dont je ne peux être certain de sa fin, comme puis-je me faire agent actif de destruction de la domination masculine ou tout au moins ne pas être un obstacle à cette libération ? De mes relations amoureuses à ma vie quotidienne ainsi que dans les luttes et ailleurs, comment lutter pour casser le pouvoir qui m’est allégué comme sujet masculinisé ?