2007-02-15

Évolution politique et intellectuelle 1ère partie

(Je reprends ici un long extrait d'un texte que j'ai écrit pour une conférence sur Castoriadis qui illustre les fondements de mon évolution intellectuelle et politique. Je le reprends en le modifiant quelque peu. Vous pouvez lire la suite mais depuis un certain temps j'éprouve certains désaccords avec la fin de ce texte. Je le questionne par conséquent.)


Provenant de l’héritage marxiste et nationaliste, il y a toujours eu chez moi un double intérêt pour le politique et le social : le point de vue pratique et le point de vue théorique, la praxis qui les concilie comme dirait Marx. Voulant agir pour transformer la vie et le monde, je comprenais que je devais pour ce faire comprendre la situation historique de mon actualité, la synthèse de l’histoire dans un sens assez hégélien et puis assez marxiste aussi, là-dessus Marx poursuivait l’œuvre de Hegel. Dans un sens tout aussi historique, je me devais de me saisir en tant que québécois de situations géographique, géopolitique et culturelle. J’ai ainsi fait parallèlement à des recherches en histoire et en philosophie de l’histoire, des recherches sur les origines du Québec contemporain. Dans mes jeunes années de politisation, on pourrait dire que le Manifeste du parti communiste de Marx et Engels côtoyait Nègres blancs d’Amérique de Pierre Vallières. Il y avait ''urgence de choisir'' pour paraphraser un texte de ce même Vallières.

C’est immédiatement au PQ que devait aller mes allégeances politiques et puis par déception face au néolibéralisme de celui-ci au PDS (Parti de la démocratie socialiste) et ensuite au PCQ (Parti communiste du Québec) qui plus tard allaient devenir deux des créatures à l’origine de l’UFP (Union des forces progressistes).

Parallèlement à mon évolution théorique, sociale et politique, il y avait la grande période d’effondrement du bloc soviétique (URSS et pays satellites) qui lentement mais sûrement s’acheminait vers sa propre destruction et la libéralisation. L’Occident capitaliste triomphait partout et le marxisme s’avérait être un échec. Les agents de légitimation du libéralisme occidental comme Francis Fukuyama pouvaient bien parler de fin de l’histoire. Dans ce cadre, le Québec ne différait en rien. Les principaux partis étaient tous néolibéraux, pro-capitalistes donc, et la gauche de parti était désorientée. Le modèle soviétique était périmé et on questionnait de plus en plus le rôle de l’État (fusse-t-il social) comme colonisant l’ensemble de la vie, l’arraisonnant, nous conduisant toujours to the road of serfdom, vers la voie de la servitude.

J’acceptais ce constat de plusieurs et me questionnais sur l’État qui s’avérait finalement pour moi être un véritable appareil de domination bureaucratique servant soit les intérêts du capitalisme (néolibéralisme actuel) ou encore ses propres intérêts ainsi que ceux de la classe qu’il fait travailler essentiellement petite-bourgeoise (correspondant idéologiquement aux nationalisme de gauche, sociale-démocratie ancienne et nouvelle, socialisme…), que nous pourrions sûrement appelé aussi classe moyenne étatisée : fonctionnaires, intellectuels et artistes patentés et/ou subventionnés, organisateurs communautaires… Le marxisme et le nationalisme étant les deux idéologies fondamentales de légitimation de l’État, fusse-t-il prétendument social, ils ne peuvent qu’être rejetées avec l’État qui leur permet de s’incarner. En arrivant là, j’étais désorienté.

À ce moment, je revenais parallèlement à d’autres influences plutôt singularistes qu’étaient Max Stirner et Friedrich Nietzsche et ses continuateurs (de Bataille à Deleuze et Guattari en passant par Michel Foucault, Jacques Derrida et plusieurs autres). Je n’entrevoyais à ce moment qu’une affirmation de la pluralité constitutive de l’existence singulière de l’individu, voire du dividu (l’individu scindé en lui-même par plusieurs forces, identités et différences qui le traversent constamment et en sont constitutives) et une lutte contre tout ce qui empêche cette existence (généalogie des pouvoirs : le patriarcat, l’État, le capitalisme, la technoindustrie, la gestion « opérationnelle-décisionnelle » comme dirait Michel Freitag, la famille, l’école, l’hétéronormalité et l’hétérosexisme, la police et la prison, l’institution psychiatrique et médicale…). J’y resterai fidèle et le reste encore.



Vous pouvez lire le texte entier dans son ancienne version avec certaines erreurs de code à http://1libertaire.free.fr/Castoriadis44.html

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