Prélude à La guerre révolutionnaire est à peine commencée 3e partie
Être gouverné, c'est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé, par des êtres qui n'ont ni titre, ni la science, ni la vertu... Être gouverné, c'est être à chaque transaction, à chaque mouvement, noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, coté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, admonesté, empêché, réformé, redressé, corrigé. C'est sous prétexte d'utilité publique et au nom de l'intérêt général être mis à contribution, exercé, rançonné, exploité, monopolisé, concussionné, pressuré, mystifié, volé ; puis, à la moindre réclamation, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, assommé, désarmé, garrotté, emprisonné, fusillé, mitraillé, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, et pour comble, joué, berné, outragé, déshonoré. Voilà le gouvernement, voilà sa justice, voilà sa morale !
- Proudhon
C’est ce que disait Proudhon et cela demeure crissement vrai aujourd’hui. C’est que nous vivons en tant gouvernéEs dans toutes les dimensions de notre vie : dans notre famille, à l’école, au travail, dans notre syndicat, dans l’État, à l’hôpital, en prison, comme pauvre face à l’assistanat social, comme participantE ou bénévole dans les administrations communautaires…
La guerre révolutionnaire est à peine commencée 3e partie
Nous, les prolétaires, face à nos conditions et à nos représentations
Comme prolétaires, nous faisons face à nos conditions : le travail comme soumission au salariat et à l’exploitation en général.
Le syndicalisme ne sort aucunement de cette perspective. Il ne fait que rendre plus confortable notre domination. Mais nous y restons toujours dominéEs.
Comme prolétaires, nous faisons face à notre gestion autant celle clairement d’exploitation de nos patrons et des politichiens (de droite comme de gauche) qu’à celle soi-disant bienfaisante (paternalisme), mais toute aussi autoritaire de nos patrons syndicaux, qu’aux avant-gardes soi-disant révolutionnaires qui se prétendent nous comme prolétariat mais qui veulent nous diriger en tant que masses à conduire, troupeau de la révolution.
Le prolétariat, c’est notre représentation réifiée, le concept de notre enfermement.
Nous sommes bien plus souvent qu’autrement différentEs de ce que prétendent nos prétendus chefs et c’est pourquoi nous leur restons heureusement tant que bien que mal et en tout ou en partie insaisissables.
Nous ne sommes pas une masse compacte à conduire et à conceptualiser. Nous vivons nos vies bien plus complexes que les courtes vues sur nous, le prolétariat, des politiciens de droite, de gauche et révolutionnaires ainsi que de leurs intellectuels. Nous ne sommes pas un concept. Ceci n’est pas une pipe, comme on dit. Ceci n’est pas qu’un prolétariat, pourrions-nous dire.
Même là, je dis nous tout en étant conscient que la complexité de la vie me dépasse.
Notre condition commune
Notre condition commune en tant que prolétaires, c’est le travail comme exploitation de notre vie, comme assujettissement aux lois du marché, comme marchandise, comme capital.
Le travail, c’est l’exploitation de son temps, de son corps, de son activité, de sa vie…
Nous ne pouvons nous reconnaître comme prolétariat que soumisEs à l’exploitation généralisée.
Nous ne pouvons nous battre que contre tout ce qui vise à maintenir et/ou maintient notre condition de prolétariat : du capitalisme aux syndicats, des États aux partis…
Seule la multiplicité de nos insurrections peut nous permettre d’en sortir (nous abolir comme prolétariat et donc aussi comme prolétaires), de notre auto-organisation diverse à notre rupture insurrectionnelle et communisatrice
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